
Le 10 décembre dernier (2021) avant-midi je consultais ma psychiatre à la clinique externe de St-Jérôme. Ma rencontre s’est déroulé comme à l’habitude commençant par un traditionnel « comment ça va? ». Toutefois la spécialiste a insisté sur mes idées noires, et du fait que le matin même, après ma consultation avec elle, j’irai passer les prochains 21 au Centre de Réadaptation et de Dépendances des Laurentides (CRDL).
Mon histoire de vie, par ce dont je suis passé et ce qui fait qui je suis aujourd’hui, ma psychiatre connait les grandes lignes « at large » de mon parcours. L’inceste dont j’ai subi à l’âge de 8 et 9 ans, les autres agressions subies avant l’âge de 10 ans, l’entourage familial étant constamment centré sur la sexualité, le fait que mon agresseur (oncle) m’a accusé à l’âge de 17 ans d’agace, que je l’avais cherché, et que lorsque je lui demandai des excuses en 2016, qu’il était victime de machination, et que c’était à lui que je devais des excuses…
Ce sujet de discussion vient rarement de la part de ma docteure. On s’attaque plutôt aux dommages psychologiques qu’a causé ces agressions. Le dommage le plus frappant est le trouble de personnalité limite. Tel que mentionné dans un billet précédant, très souvent ce trouble est initié par un traumatisme vécu dans l’enfance. Bref, on parle d’en ce moment, et on « patche ».
Mes idées noires, j’en ai toujours eu. Ça fait partie des mes pensées quotidiennes. Jamais je n’ai mis à exécution, ni de près ni de loin, ces songes qui m’accaparent plusieurs fois par jour. Aussi loin que je puisse penser en voici quelques-unes:
- Avant de tombé endormi le soir, je me voit pendu dans le vide au bout d’une corde de bungee, et le calme, l’inaccessibilité de mon corps, le vide, me donne une sérénité et un état de relaxation digne de tous les types de méditations les plus apaisants.
- Avant de dénoncé mon oncle il y a plus 5 ans (2016), à de nombreuses reprises, j’ai été en contact avec lui ainsi que sa famille. Lors de souper, je me souviens distinctement de lui avoir fixé du regard son cou à la recherche d’un battement de cœur provenant de la jugulaire. Et je me faisait un plaisir fou à imaginer lui planter ma fourchette dans son cou et de le voir se vidant de son sang.
En tout cas, j’aurai certainement la chance dans d’autres articles d’approfondir ces pensées.
Après la rencontre avec la psychiatre, je me suis rendu de l’autre côté de la rue, où se trouvait le CRDL, le centre de réadaptation où j’allais passer les trois prochaines semaines, loin de mes proches. héhé. Ma consommation était rendu à un point tel que j’en souffrait. Vous savez, quand vous n’avez plus du tout envie, après une journée complète à fumer, de consommer et que vous le faite pareil, et encore plus. Un moment donné, il faut que ça arrête.
Il faut que ça arrête parce que je suis un homme comblé; je pratique la job de mes rêves, j’ai marié la femme dont j’ai tellement rêvé et que je rêve encore, trois enfants des plus extraordinaires, une toute petite maison servant de bercail remplit d’amour, et j’en passe! Pourquoi me plaindre alors?
Ben oui, j’consomme. Je me détruit. J’le sait, et c’est exactement la raison pour laquelle je consommais. Me faire mal, à moi. C’est justement un des caractères psychologiques d’un TPL. Une partie de moi veut vivre, mais l’autre veut mourir et souhaite un malheureux « accident ».
Une semaine est passée depuis mon admission au centre de réadaptation. Wow! Aujourd’hui ça fait exactement 9 jours que je n’ai rien consommer! J’en suis extrêmement fier! J’ai passé la fin de semaine avec la famille, et j’ai pu mettre en pratiques certaines activités/thérapies suivies au centre.
Avoir fait une semaine là-bas (au centre), et deux jours ici (à la maison), je retourne demain matin pour la semaine jusqu’au vendredi.
Voulant passer le plus de temps de qualité possible, je publierai la semaine prochaine des détails et des anecdotes quant à mon séjour au CRDL.
Ciao!
PS: On voit tout de suite que mon genre d’écriture s’est un peaufiner depuis que j’ai les idées claires. héhé!
ANECDOTES CRDL – SEMAINE 1
Arrivée au CRDL – Wow, quel accueil de la part des intervenants et des autres usagers. Je fût accueillit par Marie-K, une nouvelle IPL « Intervenante de Première Ligne » que j’ai particulièrement aimé. Ma chambre de grandeur correcte « 8’X10′ » possède pas mal tout pour passer un séjour confortable. Un lit simple, une table de nuit avec un réveille-matin, un bureau de travail et un bureau de chambre. Les règles sont plutôt strictes. Le centre possède 2 guitares, que j’aurais bien aimé gratté, mais qui m’a été interdit de faire (la dernière semaine, j’ai prit l’initiative de jouer de la guitare sans aucune conséquence). On a joué en gang à « Headband », où on a rit… tout ça à jeun!
Sevrage – Jours 1 à 7 – Lorsqu’on cesse de consommer, peu importe la substance, notre corps est en état de choc. Ce sentiment de manque ne tarde pas à se faire ressentir, comportant plusieurs symptômes peu confortables. Ceux qui me causaient le plus d’effets indésirables sont les sueurs froides, les tremblements, l’insomnie, les étourdissements, la bouche constamment sèche, les nausées, etc. Plusieurs usagers quittent dans les premiers jours, car les effets du sevrage sont trop intenses, ou certains croient qu’ils n’ont plus de problèmes. :S
Roman d’Edgar Allan Poe – Les Aventures d’Arthur Gordon Pym – Cette première semaine fût assez relaxe. Il n’y pas d’ateliers lorsqu’on est en « rouge » et un par jour concernant les « jaunes », donc j’ai le temps de lire! Excellent roman, des histoires de jeunes garçons qui quitte pour l’aventure loin de tout, c’est mon style! 🙂
Rouge VS Jaune – À savoir que ma dépendance est le cannabis uniquement, mon sevrage s’est quand même passé de bonne façon. Je sais que l’alcool et les drogues dures, le sevrage est pas mal plus intense. Je suis arrivé le vendredi 10 décembre en rouge (sevrage), et lundi matin, le 13 décembre je graduais en « jaune ». Si mon calcul est bon 😉 je suis resté 3 jours en « rouge » La semaine prochaine je décrirai ce que sont les « rouges » et les « verts ».
DD – Une de mes plus belles rencontres au centre, celle de Dave! Cet homme de la Gaspésie, me racontant mille et une histoires de sa vie rocambolesque fût mon coup de cœur de la semaine. Je me suis lié d’amitié, et je suis persuadé que c’est réciproque. Bien hâte de le revoir!
Notre film – Un soir nous avons eu comme activité bien spéciale, réaliser sur papier et en mime, un film utopique (idéal) de notre vie. Mon histoire, dont le titre était « 5 ans de vacances » relatait une famille, la mienne, qui, pendant un voyage en bateau à travers les îles de la Polynésie, en plein cœur du Pacifique, venait à s’échoir sur l’une des plages paradisiaques de l’île déserte. Pendant les années qui suivirent, une micro-société (la famille) se formait, et tous mettions la main à la pâte; et nous manquions de rien!
Mise à jour: 4 janvier 2022
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