
Avant de me lancer dans le sujet, j’aimerais spécifier que les nombreux déménagements que j’ai effectués dans ma jeunesse ne m’ont pas affecté. Du moins je ne le pense pas. L’exercice d’énumérer ceux-ci ont pour but uniquement de mieux comprendre qui je suis, et les impacts, positifs ou négatifs, qu’ont causés ces déracinements.
Si je veux faire les choses comme il le faut, il faut commencer par la genèse, donc je suis né directement du vagin à ma mère! Ce fut à l’hôpital de Saint-Jérôme (Hôtel-Dieu de Saint-Jérôme) le samedi 10 mars 1979. Voici les villes, et quelques légères anecdotes sur chacune d’entre elles.

Carillon (1979-1982): Premier nid familial. Nous restions dans une maison à deux étages aux abords de la rivière des Outaouais, à quelques mètres de la centrale hydroélectrique de Carillon (maintenant St-André-Carillon).

À ma naissance, ma mère s’occupa de moi comme toute bonne mère l’aurait fait, elle m’a prodigué les meilleurs soins qu’un enfant puisse en demander. Ma mère eut deux ans plus tard, en 1981, ma sœur Jaime, qui deviendra plus tard une des personnes les plus importantes pour moi.
De 1979 à 1982, mon père chantait dans un band avec son frère, sa sœur et des amis musiciens. Le trio fraternels chantaient tous les hits des années fin ’60 et ’70 et faisaient la tournée des bars. Un stage surélevé de 20’X16′ avec un drummer de batterie bien équipée (pas lui mais sa batterie), un bassiste et son ampli, un guitariste/back vocal/faiseur-de-face-quand-y-guite avec son équipement pis ses pédales, des gros haut-parleurs orientés vers le peep, et finalement les 3 frères et sœurs vedettes. Mon père chanteur principal mâle, ma tante la « female » et mon oncle Chose faisait les back-vocal-aussi/mais-avec-un-doigt-dans-ses-oreilles-pour-s’entendre-chanter!
Tant d’histoires me furent racontés sur leurs périples au travers l’ouest du Québec dans les régions d’Argenteuil, de l’Abitibi et de Gatineau ou bien dans l’est de l’Ontario (Ottawa, Prescott-Russell et Hawkesbury). Mais ces histoire ne m’appartiennent pas, je n’en parlerai pas!
Pointe-Fortune (1982-1985): De l’autre côté de la rivière des Outaouais (à traverser en ferry), s’y trouve un casse-croûte. C’est à cet endroit que j’ai mes premiers vrais souvenirs. Mon surnom fût par les autres de mon âge, Shannon Ketchup Heinz. Fouillez-moi pourquoi, vous savez ce que c’est être jeune! 😉 Je suis allé à la maternelle du côté de l’Ontario (St-Eugène) et ma première année à Rigaud (Québec). À part Olivier, je n’ai aucun souvenir d’avoir eu des amis.

Petite anecdote: Âgé de 5 ans je parcourrais les rues du village de Pointe-Fortune à vélo avec mon ami Olivier. Brusquement et de manière inattendue, il y eut une féroce tempête qui s’abattit sur nous lorsque nous étions au haut de la côte à côté de l’église (voir image ci-dessous)
Pour éviter qu’on soit trop submergé d’eau et les grêlons qui commençaient à pincer nos p’tits bras d’enfant, moi et mon ami on a pris nos élans d’en haut de la côte pour s’abriter à l’intérieur du casse-croûte (Restaurant du Quai) de mes parents juste en bas. Ça adonne pour des raisons « marketing », ce casse-croûte est situé à la sortie du traversier Le Passant reliant Carillon à Pointe-Fortune.

Bref, en descendant de la côte pas très à pic, mais quand même abrupte, et surtout que si on ne freine pas à temps, on se retrouve dans la rivière des Outaouais!! D’où le Restaurant du quai 😉 Mais devinez quoi!? Au milieu de la côté, à 100 mille à l’heure, j’ai manqué de frein sur mon BMX!
Baaaaaaam! Une auto m’a frappée ou plutôt je suis rentré, face en premier, dans une auto qui attendait sa pizza au restaurant familial. Mon père aux plaques à cuisson sortit aussitôt pour me prendre dans ses bras. Parce que du sang, y’en avait! Je me souviendrai toujours du chandail Fruit of the Loom à mon père imbibé de sang frais.

Ce dont je me souviens après cet incident, lorsque j’ouvris les yeux, est que je fus allongé sur le Chesterfield (ou divan), et que ma sœur Jaime arborant une taie d’oreiller sur la tête pour faire semblant qu’elle a des cheveux long, m’offrant un Pop-Sicle au banane pour me réconforter. Merci sœurette!
C’est à l’école élémentaire catholique du Curé-Labrosse à St-Eugène (ON) que j’effectue mes premières activités sociales en dehors de mes voisins. À tous les matins nous récitions le Notre-Père et le Je Vous Salue Marie et compagnies. C’est la raison pour laquelle l’année suivante je changea d’école.
Petite anecdote: C’est mon anniversaire de mes 5 ans, vendredi 9 mars 1984 (ma fête est le lendemain), et je pouvais choisir n’importe quel jeux, film ou petite attention pour souligner cette journée. Je proposa que l’histoire L’hiver ou le Bonhomme Sept-heure de Ginette Anfousse, fut racontée à toute la classe. On ferma les stores, tamisa l’éclairage, et à l’aide d’une lampe de poche, les mots et les images prirent rendirent encore plus vivant et on sentait encore plus l’épouvante de mon conte préféré! 😀
L’école de l’Épervière – Rigaud (QC) – Première année! J’ai très peu d’amis, je suis du type « lone wolf. Les repas se déroulent seul et lors que je vais jouer à l’extérieur, je m’amuse en regardant les autres jouer ensemble et j’admire beaucoup la nature, les insectes, les arbrisseaux de la cours d’école, et parfois me « balansigner » dans des pneus suspendus lorsqu’elle étaient libres.
Petite anecdote: Lors d’une compétition amicale en classe (y’avait quand même un trophée) où on avait des mots à épeler. Je passa à travers plusieurs rondes de mots, et par la bande en éliminer plusieurs, quand il ne resta que moi et une autre élève, une des plus bright d’la place. Croyez-le ou non, j’hésita quant à la dernière lettre du mot « idée », et tout ce qui sortit de ma bouche après le i-d-e-accent aigu, c’est mon hésitation « euh » que ma prof prit pour un réel « e »! Woot Woot! Qui gagna le trophée!!! Dans la vie, on ne laisse jamais « rien » à une réponse 😉
Autre bizarrerie (Shannonerie): à la fin de l’année scolaire de ma première année, le chauffeur d’autobus qui faisait la navette Pointe-Fortune / Rigaud tous les 200 jours d’école, ben lui, il nous paya à tout les enfants de l’autobus, un Dairy Queen (cornet de crème à glace vanille, trempé ou non dans le chocolat). Imagine la facture! Un geste vraiment sympathique, mais il n’avait pas à payer pour nous. Je fus le seul du bus à décliner son offre. Merci Chauffeur Inconnu!

Pine Hill (1986-1989): J’y déménage avec la famille et mes parents achètent un « hôtel », on va l’appeler un bar. C’est un grand bar perdu, perdu dans un village perdu au nord de Brownsburg à 20km au nord de Lachute. Ce « village » est Pine Hill. L’hôtel, le Pine Hill Lodge and bar. Toute la famille logeait dans la partie avant du bar. Au rez-de-chaussée une énorme cuisine commerciale, une salle à manger et un salon de grande envergure fenêtré sur la rivière et la « RR = route rurale ». À l’étage se trouvaient 2 chambres et une salle de bains. Un faux mur séparait nos appartements à ceux des occupants de « l’hôtel » sur le même étage. Les jeudis, vendredis et samedis soirs à s’endormir avec le son des nombreux bands qui avait dans leur tournée, le Pine Hill Lodge.

Certaines de ces nuits furent calmes, mais la plupart d’entre elles se finissaient par des bagarres d’hommes forts dans le stationnement, des couples dans leur auto s’échanger beaucoup de liquide, ou bien des cris et des vomissements pour les plus désespérés. Bref, j’ai appris à un très jeune âge ce que la boisson nous faisait faire! J’ai quand même compris plus tard que ça n’excuse en rien tes comportements, surtout les mauvais 😉
Après une année à vivre dans la partie avant d’un bar, nous sommes déménagés à côté du centre de ski du Lac Carling dans une chic maison appartenant à l’époque à la richissime famille allemande, les Hillenbrand! Ils possédaient le centre de ski et le golf du Lac Carling en plus de posséder un château, ou un immense manoir que j’ai pu visiter. Plus d’une douzaine de chambres avec salle de bains, une piscine intérieure, un casino avec des tables de jeu, des salons et des salles à manger digne des films de James Bond. Sans oublier la vue incroyable sur le lac, les embarcations nautiques, les clôtures automatisées et même un tunnel pour se rendre à la magnifique demeure entretenue par un couple de domestique ayant leurs quartiers dans une maison plus loin sur le terrain. Je n’ai jamais vu les Hillenbrand, mais d’après la femme de ménage il était très rare qu’ils venaient ici.
Mes parents ont eu la brillante l’idée d’être une famille d’accueil temporaire, pour des garçons ayant des troubles de comportements. Au début ça allait bien. Nous avons eu un jeune adulte, Stéphane avec qui je m’entendais plutôt bien. Ensuite AL également très sympathique, mais qui tenta de m’agresser à l’âge de 10 ans. On a eu aussi un certain RC et JP, tous des garçons avec des problèmes qui sont arrivés dans « notre famille » quand j’étais âgé de 7 à 9 ans.
L’un d’entre eux, RC, m’agressa à quelques reprises. Je dis agressions, car j’étais âgé de 8 ans et lui en avait 15 ou 16. Concernant JP, il fût le garçon qui demeura le plus longtemps avec nous, même lorsque nous déménagerons à Lachute! Donc de 1987 à 1990 (de ses 15 à 18 ans) il était notre grand frère.
Cliquer ici pour connaître l’histoire avec RC – On touche pas à tchagg – #moiaussi
Une première fille intégra finalement notre famille pour quelques mois (mois d’un an). ND, celle qui m’a introduit à la musique rap, que j’écoute toujours aujourd’hui, était une femme d’environ 16 ou 17 ans du type « Tom Boy », et qui n’avait pas la langue dans sa poche. J’ai bien aimé sa présence, car je ne fut pas agressé pendant qu’elle était avec nous.
Au niveau des études, je suis allé à l’école primaire Bouchard situé à Brownsburg, derrière l’église et l’ancien couvent de la deuxième (2ème) à la cinquième (5e) année primaire. Vraiment désolé pour mon comportement bagarreur. J’ai passé la plupart du temps de pause à me battre ou me tirailler pour tout et pour rien. « Toué tu prends les Canadiens pis moi les Nordiques » Bam! Pouf! Ouille! Iye! Toujours en train de chercher le trouble, d’ailleurs que je n’avais aucune misère à trouver 😉

Avec une coupe mohawk rasé à zéro, une boucle d’oreille ornant une tête de mort et un sympathique « Fuck You », voyez l’genre!
En cinquième année j’ai dû rencontrer le directeur de l’école, Monsieur Lavigne à plusieurs reprises, avec et sans mes parents selon la gravité de mes gestes. Mais, la goutte qui a fait débordé le vase…
-Je suis arrivé par autobus à l’école le matin, arrivant de Pine Hill. Sans rien dire, fixant de mes yeux de gars fâché, un garçon pas mal plus grand et costaud que moi, qui m’avait « arrangé le portrait » la veille, j’alla directement vers lui et… paf! Un coup de pied dans les noisettes! A-Yo-Ye! J’ai reçu une suspension de quelques jours à la maison, et en plein février, en troisième année primaire, je déménageais à Lachute.
Rectification pour mes anciens camarades de classe de l’époque: c’est n’est pas moi qui a fait caca dans la piscine de la polyvalente. Ok ça l’air weird, mais…
Un jour d’école nous avions comme sortie extrascolaire, quelques heures de baignade à la Polyvalente Lavigne à Lachute (une ride de 20 minutes en autobus jaune). Ben tous les élèves du deuxième cycle du primaire (troisième et quatrième années) se baignaient et avaient énormément de plaisir. J’avais un costume de bain assez normal, aux genoux, doublé avec un filet. Tout à coup des cris d’enfant se font entendent dans le bassin aquatique… « Ark! Y’a du caca! Wash! D’la m4rd3!! »
Nous avons dû sortir de la piscine pour des questions d’hygiène, et on ne pouvait se baigner pour au moins une heure! Donc l’activité fut interrompue à cause de cet étron flottant. Devinez-quoi? On commença à chuchoter dans l’autobus du retour que c’est moi qui avait chié dans la piscine! Je n’ai jamais nié!
Mais jamais, je, Shannon Jason James Bermingham, n’ai fait caca dans quelques piscines que ce soit (je ne compte pas ceux que j’avais moins de 4 ans, héhé).
tchagg tchaggensen

En plein mois de février, un jeudi nowhere, nous déménagions à Lachute, et je commençai le lendemain à une nouvelle école primaire pour y terminer ma 5ème année entreprise à l’école Bouchard. Je me rappelle que j’ai débuté un vendredi, car les vendredi après-midi à cette école, on a congé. Hummmm! Ça commence bien ma nouvelle vie!
Lachute (1989-1992): Je déménage en ville… Lachute here we come!!! Nouvel environnement, nouveaux amis et un passage de ma vie que j’ai tenté d’oublié. Je n’y suis pas parvenu, toutefois je ne vous cacherai pas que j’angoisse lorsque je vais à Lachute.
*Ben pourquoi y aller?? Vous verrez plus tard.
Donc c’est sur la rue Millway que ma vie de Lachutois (ark) commence. Une belle grande maison centenaire fût notre logement, notre famille et la famille d’accueil, pour les 3 prochaines années. La maison physiquement est très belle et spacieuse. J’ai même l’impression de vivre la grande classe en demeurant dans cette grande barraque à quatre paliers que tous reconnaissent dans le paysage de Lachute.
Trois années très mouvementées suivirent. Plus de jeunes entrent dans notre famille d’accueil, environ un vingtaine répartis sur 3 ans, en ne comptant pas ceux de Pine Hill. Donc environ vingt-cinq adolescents, pour la majorité des garçons, furent mes frères et sœurs temporaires. Pour une durée de deux semaines à 3 ou 4 ans, ces jeunes délinquants vivaient parmi nous.
Je dis « jeunes délinquants » parce que c’en était. Nous avions quelques « réguliers », environ quatre ou cinq, mais nous étions pour d’autres, une ressource temporaire pour les jeunes délinquants qui sortaient d’un centre d’accueil ou carrément sortit de prison pour jeunes à Huberdeau.
Aux moments les plus achalandés de la période « famille d’accueil », moi et ma sœur avions cinq autres frères ou sœurs d’accueil. Mes parents, qui possédaient toujours « l’hôtel » à Pine-Hill, étaient souvent absents les jeudis, vendredis et samedis soirs, car les soirées Olé Olé avaient toujours lieu.
Certains soirs ce sont les plus âgés qui nous gardaient, moi et ma sœur. Hey boboy que des niaiseries… on en a faite! Vous en trouverez certaines d’entre elle dans la section « Branches de vie ».
Je suis allé à l’école primaire St-Julien. Ma première journée à cette nouvelle école fut un vendredi rappelez-vous, c’était un vendredi, car il n’y a pas de cours le vendredi après-midi. Yay! J’ai terminé ma cinquième année que j’avais commencé à l’école Bouchard. Je ne sais toujours pas si mon geste envers le garçon, qui m’avait attiré des problèmes « le coup aux schnolles », fut la raison de notre déménagement à Lachute. En tout cas, ça coïncide!
Les batailles ont continuées comme à l’autre école, parfois plus violentes (j’ai déjà perdu connaissance quelques fois), mais moins fréquentes. Les amis que j’ai eu dans la cours d’école furent également mes amis au secondaire, quand je déménagera à St-André-Est, en secondaire II.
St-André-Est (1992-1997): Mes parents séparés, mon père ira vivre sa vie de néo-célibat/gay. Ma mère, ma sœur et moi quittions enfin la ville de Lachute pour le village de St-André-Est, comté d’Argenteuil. Population: environ 1000 habitants. Avec ces habitants, enfin j’allais trouver un semblant de vie « normal » loin de Lachute, ben à 7km de là!
J’arriva sur la rue Davis, un vieux logement mal isolé, et nous vivions à trois. Pour la première fois, à 12 ans j’ai eu deux choses importantes pour un jeune adolescent; une blonde et le câble!

Pendant que je restais à St-André-Est, mon père déménagea dans d’autres villes en Amérique du Nord qui furent à l’occasion ma deuxième maison pour plusieurs semaines. En voici quelques-unes:
Montréal
Toronto, Ontario
Colombus, Ohio
Plant City, Floride
Lachute
Mise à jour le 18 février 2022
Un commentaire sur “Mes déménagements – Moving around, the Christmas Tree 🎶”