Histoire qui me donne encore aujourd’hui des frissons dans le dos. Un soir d’été où nous habitions dans une grande maison ancestrale sur la rue Millway à Lachute, moi et ma sœur fut gardé par quatre jeunes délinquants qui vivaient avec nous en famille d’accueil. Trois gars, une fille, ces jeunes étaient âgés entre 13 et 17 ans. Moi et ma petite sœur étions vieux de 9 et 11 ans.

Un soir on frappa à la grande porte du devant. JP, l’ainé des résidents de la famille d’accueil ouvrit la porte, et avec étonnement, deux policiers étaient debout devant nous, visiblement très sérieux.
L’un d’eux s’adressa à nous afin de connaitre la personne responsable présent, et JP fut désigné par tous comme la figure d’autorité. Il était le plus vieux et possiblement le plus responsable de la gang de jeune!
Bref, les policiers lui ont demandé si nous avions remarqué quelque chose d’anormal, et JP répondit négativement. C’est alors que l’autre policier mentionna de faire attention et de fermer nos portes à clés, car homme a poignardé quelqu’un dans une taverne à moins 200m d’où nous étions. Inutile de vous dire qu’au départ des hommes de loi, nous avons barré nos portes, et nous jetions des regards à travers les fenêtres pour voir si nous ne verrions pas ce type!
Comble de malheurs, à travers toute la zizanie dans la maison, une des filles femmes de la famille d’accueil eut ses premières règles! Il fallait des serviettes hygiéniques rapido presto! Aucun parent présent, et un adolescent délinquant de 17 ans comme leader, qu’allait-on nous faire? Surtout sachant qu’un tueur rôdait probablement dans les alentours.
JP décida que nous partirions, toute la gang ensemble au dépanneur (Perrette) à 15 ou 20 minutes à pieds de la maison, même si les policiers nous avaient avertis de ne pas ouvrir la porte à personne! Fallait tenter l’aventure!

Il était simple de quitter la maison, car l’été nous n’avons à mettre pas de manteau, de bottes, de tuque, etc. Une paire de soulier et allez hop! Donc inutile de vous dire que la préparation fut très rapide (moins d’une ou deux minutes) pour quitter la demeure.
Je ne trouva pas immédiatement mes souliers, j’étais tellement stressé à penser au tueur de Lachute qui se cachait possiblement près de chez nous, du moins dans le carré du bloc, que je ne me rappelait plus où je les avaient mis.
Ma sœur et la gang de jeunes ont quitté sans moi!!! Je n’avais toujours pas trouvé mes chaussures. Je les trouva finalement dans un des garde-robes de la maison, mais c’était trop tard. Je me retrouva seul dans la maison, la porte de la cuisine à l’arrière fut laissée ouverte pour moi (j’étais le dernier à sortir), mais ça m’avaita prit plusieurs minutes pour trouver et mettre mes souliers. Quel horreur!!
Marqué à vie de cette image mentale; moi, assis dans une cuisine des années 60, dans le noir, attachant mes chaussures et fixant la porte de derrière ouverte, laissant la lueur de la Lune le soin d’ajouter un sentiment d’horreur à mon angoisse.

En quelques enjambées, je traversa la porte à toute vitesse et, les fesses serrées, j’allait rejoindre de l’autre coté de la rue, les ostis mes chers amis qui m’ont laissé derrière.
Brrrrr, j’ai des frissons encore à en parler!
Enfin, après avoir acheté le nécessaire, nous étions revenus sains et saufs à la maison sans grands dégâts, excepté une frousse que je me rappellerai toujours.