Le contexte
Afin de bien comprendre le contexte, je dois vous entretenir sur un sujet qui me passionne énormément, le domaine du tourisme. La province de Québec est découpée en plusieurs régions administratives dites régions touristiques. Dans chacune de ces régions se trouvent, sur une base annuelle ou saisonnière, des bureaux d’informations touristiques offrant aux visiteurs de la région, des services tels que; des renseignements relatifs à l’hébergement, les transports, aux activités offertes, aux festivals, etc. Concernant les installations d’accueil, il existe 3 paliers, et chacun a leur but spécifique.
CIT: Centre Infotouriste = Provincial = But: Retenir les touristes dans la province
BIT: Bureau d’Information Touristique = Régional = Retenir les touristes dans la région
BAT: Bureau d’Accueil Touristique = Sous-régional = Retenir les touristes dans la sous-région

Lorsque je quittai mon poste d’agent de réservation chez Vacances Air Transat, sis au centre-ville de Montréal, alors que je demeurais à Saint-Jérôme, je me trouva un emploi d’agent à l’accueil touristique pour le Centre Local de Développement « CLD » des Pays-d’en-Haut. Un CLD est un organisme sans but lucratif (OSBL) paragouvernemental qui a pour mission de veiller au développement des entreprises de la région (lucratives ou non), incluant le tourisme régional, la main-d’œuvre, autrement dit, l’organisme s’assure du rayonnement de la MRC (Municipalités Régionale de Compté « un regroupement de ville ») dans laquelle elle se trouve.
Au départ en 2005, mon poste au CLD consistait à accueillir les visiteurs, de les informer et de les diriger, dans le but de les retenir dans la région (développement économique de la région via le tourisme). Je gagna beaucoup moins d’argent à ce job (7,75$ de l’heure VS 14,25$ chez Transat), mais je n’avais que quinze minutes de route pour m’y rendre. Et… terminé le trafic, alléluia!!!
Moins de 2 ans à ce poste lorsque le poste de superviseur des bureaux fut vacant suite au départ d’une excellente patronne et amie, Madame Valérie LeBarber. J’appliquai sur le poste ouvert et l’entrevue se déroula sous les yeux instigateurs du directeur général du CLD Monsieur Stéphane Lalande, du président du conseil d’administration et maire de Saint-Sauveur à l’époque Monsieur Michel Lagacé et Monsieur Gérald H. Lafontaine qui représentait le secteur touristique au C.A. Je ne vous cacherai pas qu’au départ ils n’étaient pas convaincu de mes compétences à titre de superviseur, mais après l’entrevue, ils ont changé leur fusil d’épaule et j’obtint le poste.

En 2007 me voilà patron et superviseur de 3 à 8 employés, deux ou quatre bureaux d’accueil touristiques (les deux selon la saison), de bureaux de vente de billets de spectacles (Admission, TicketMaster et TicketPro) et d’une agence de tours guidées (Les Tours des Pays-d’en-haut). Les tâches qui me sont confiées sont de nature relative à la gestion des ressources humaines (embauche, formation, gestion), des ressources matérielles, de la comptabilité, des communications, consignation et interprétation des statistiques, etc..
La saison estivale de 2008 n’a pas été très reluisante en terme de visiteurs dans la région, dû principalement aux conditions météo peu favorables. De la pluie, beaucoup de pluie! Lorsqu’il faisait beau, ça ne durait pas. Nombreux furent les jours consécutifs où le soleil ne se pointait pas le bout du nez. Toutefois, pour nous aux bureaux d’accueil, un phénomène inverse se produisit à ma grande surprise! Nos bureaux ont connus une hausse d’achalandage!!!

Bon an, mal an, dans l’ensemble de nos lieux d’accueil, près de 75,000 visiteurs fréquentent nos installations et/ou requièrent nos services de renseignement touristiques. Mais l’été horrible de 2008 fût notre meilleure! La raison? Les Laurentides est un véritable terrain de jeu nature pour plusieurs Montréalais. Pour quelques jours ou la saison complète, ces visiteurs peuvent profiter de la nature à moins de 45 minutes au nord de Montréal. Mais qu’en est-il lorsqu’il pleut trois ou quatre jours en ligne? Le terrain de jeu devient impraticable! Que-fait-on?
Les visiteurs sont donc résignés à se tourner vers les spécialistes de la région… les agents de renseignements touristiques! Salut Sue!
– « Bonjour, bienvenue dans la région des Pays-d’en-Haut, est-ce que je peux vous aider? » – Lança la préposée à l’accueil
– « Euh, oui bonjour! R’gardez, je suis ici avec la famille pour la semaine et on ne sait pas trop quoi faire? » – Demanda la mère de famille, pendant que son mari et la marmailles zieutes les « pamphlets » de la section « activités intérieures » du présentoir.
– « Avec plaisirs! Voyez ici les options qui s’offrent à vous:
- Les magasins d’entrepôt – Les Factoreries à Saint-Sauveur
- Le cinéma Pine à Sainte-Adèle
- Le bowling à Saint-Adèle
- 1001 billes à Saint-Sauveur où on fait des colliers en billes
C’est à la fin de l’été, en août 2008, que Monsieur Christian Asselin, un populaire journaliste du hebdo régional me téléphone pour prendre le pouls de notre côté, après cette désastreuse saison qui a fat perdre beaucoup d’argent aux entreprises de la région. Voici comment la discussion téléphonique s’est déroulée:
– Bonjour Monsieur Bermingham, je suis journaliste au journal La Vallée et j’aurais besoin de savoir comment s’est passé votre été au bureau touristique? demanda Monsieur Asselin.
– Bonjour Monsieur Asselin, vous tombez à point! Je viens de compiler les chiffres de l’été et j’ai même pu les interpréter! lui répondis-je.
– Excellent, je vous écoute! rétorqua le journaliste.
C’est alors que je me suis mis à lui dire avec une certaine fierté que nos chiffres étaient étonnamment très bons, contrairement à l’achalandage médiocre de la région cet été. Il me demanda la raison pour laquelle nous avions une telle hausse, et je lui mentionna que la saison avait tellement mauvaise, que les visiteurs venaient demander conseils.
Je ne suis pas très habitué au monde journalistique, mais je trouva en Monsieur Asselin, une écoute et une confiance, et je lui fit la nomenclature des quelques activités intérieures offertes dans la région. Il me répondit que pas grand monde aimerait séjourner ici pour aller au bowling et au cinéma! Il avait malheureusement raison! Beaucoup de familles demandaient des activités familiales intérieures: parcs de jeux intérieurs, gymnases et trampolines, salle de patin à roulettes, etc.

J’arrivai au bureau touristique de Saint-Sauveur le vendredi 22 août 2008 et déposé sur mon bureau le journal La Vallée ouvert à la page 4. À la droite se trouve une note sur un Post-It et il est écrit: « Vient maintenant au bureau de Stéphane (mon patron) à Saint-Adèle ».

Je pris quand même quelques minutes pour lire l’article qui visiblement, concernait mon entrevue (ma discussion) avec le journaliste plus tôt cette semaine, mais quelque chose m’agassait dans le titre: Y’a pas grand chose à faire à St-Sauveur! Keeeeeeee-Waaaaaa? La lecture de l’article ne me plu pas du tout! Ce n’est pas du tout ce que j’ai dit!!!
En arrivant au bureau du directeur général, celui-ci et Monsieur Lafontaine (membre du C.A.) étaient placés pareil comme l’entrevue d’embauche, excepté leur visage au lieu d’être « pas content », étaient carrément rouge-enragés. Le journal était tourné vers moi ouvert à la page 4, et on me demanda brusquement « C’est quoi ça? ».
Comme un diable dans l’eau bénite! Clairement, les deux voulaient me mettre à la porte, mais mes explications me donna le bénéfice du doute. Le but premier de mon travail en tant que superviseur des bureaux d’accueil touristique est de retenir les visiteurs dans la MRC des Pays-d’en-Haut. Donc je peux comprendre que si j’avais réellement dit ça; c’eut été à l’encontre de la mission du CLD, mais ce jour-là j’eus ma leçon avec les journalistes, certains veulent le show.
Cette année-là le CLD des Pays-d’en-Haut organisa une AGA (Assemblée générale annuelle), un chic gala où les acteurs économiques de la régions venaient effectuer du PR (Public Relation) et du même coup, vantant les bons coups de l’année. Devinez quoi? À plusieurs reprises lors de la soirée on me parlait de l’article de journal, et le cadeau de bienvenue à chacun des participants a fait jasé… c’était un parapluie!
Monsieur Asselin, vous m’avez causé du tort, et je crois que vous ne méritez pas le titre de journaliste honnête. Tout ça est derrière-moi, mais j’ai la mémoire longue.
Après cet incident j’ai continué à donner des entrevues, accompagné de mon boss et pas à ce journaliste.
Cliquer ici pour l’article 3 ans plus tard!
Mise-à-jour 8 mars 2022