À plusieurs reprises mon prénom, particulièrement féminin, ne m’a pas facilité les choses. Près de 9 fois sur 10, ce prénom, Shannon, est attribué au sexe féminin ce qui me causa, plus souvent qu’autre chose, des difficultés administratives supplémentaires. Toutefois, il arrive à l’occasion d’y trouver un certain avantage, par exemple lorsque je vais chercher mes prescriptions à la pharmacie, j’aime qu’on parle de moi à la troisième personne, sans se soucier que c’est moi qui prends ce cocktail de pilules peu flatteur. Héhé 🙂
Shannon est le nom du plus long fleuve d’Irlande, le Shannon. Certains pensent que le nom vient de Sianann (du Old Irish), une déesse de la mythologie irlandaise. Il existe des variations toutes féminines telles que Shana, Shanna, Shannen, Shanon et Shannah.
Pourquoi mon prénom m’a mit des bâton dans les roues? À quelques reprises j’ai demandé de l’aide auprès d’organismes soutenant les hommes comme moi, ayant vécus des choses horribles dans leur enfance. Lorsqu’on finit par me répondre, que ce soit au téléphone ou en courriel, tout le long on me nomme « Madame ».
Imaginez expliquer à chaque nouvelle personne qui ne me connais pas, que c’est bien moi.
Moi répondant au téléphone: Oui, bonjour! L’autre: Je peux parler à Shannon? Moi: C’est lui-même! L’autre: Euh, OK? Est-ce que je peux parler à Madame!? Moi: C’est moi « Madame », mais j’suis un gars! L’autres: Euh? On va vérifier votre identité; date de naissance? lieu de naissance? numéro d’assurance sociale? prénom de jeune fille de votre mère? qu’avez-vous entre les jambes? – OK j’exagère!
Ma signature de courriel professionnel
Tant qu’à être dans les noms un peu spéciaux, voici le mien, ainsi que ceux de mes 3 garçons;
Shannon Jason James Bermingham AKA tchagg – Voici mon nom tel qu’inscrit sur mon acte de naissance ainsi que mon surnom depuis l’âge de 14 ans – tchagg. Shannon est un nom unisexe (autant pour une femme qu’un homme), mais largement utilisé comme prénom féminin. Le Shannon est le fleuve le plus important d’Irlande.
Limerick Terrence Shannon Jr. – Le plus vieux de mes héritiers. Étant donné mes racines paternelles irlandaises, et que le fleuve Shannon, le plus long fleuve de ce pays, Limerick est justement la première ville se trouvant sur ce cours d’eau. Ce grand gaillard de 5’11 » âgé seulement de 13 ans, est inscrit à un programme en informatique, sujet qu’il affectionne particulièrement. Le basketball fait aussi partie de ses passions. Les surnoms de Limerick venant de ma part sont: Limette, Lime Lime et Grisou.
Eli James Padraig Shannon Jr. – Mon enfant du milieu ou mon enfant « sandwich »! Avec son côté artistique très développé, c’est mon enfant le plus près de ses émotions. Ma conjointe voulait l’appeler à la base, Eli, que ce soit une fille ou un garçon. Mon arrière grand-père et mon grand père paternel se prénommaient tous les deux Edmund James, donc on a seulement gardé James! Eli James est un garçon extraordinaire! Les surnoms d’Eli James venant de ma part sont: Jebs et Ma p’tite Bitune.
Josh Trevor Shannon Jr. – Mon plus jeune garçon, le cadet de la famille. Le plus manuel et le plus macho (oh qu’il aime les femmes), ce garçon vient souder notre famille unie. Un futur humoriste, acteur ou peut-être même influenceur. Les surnoms de Josh venant de ma part sont: Pompidou et Joshounet
Quelques-uns de mes différents surnoms et leurs origines.
tchagg: Jamais de majuscule, car je ne le mérite pas, ce surnom me fût donné en secondaire III dans une classe de mathématique par un camarade (MAT). tchagg est un amalgame avec Shan, Shag et Shaq. Pourquoi Shag? Mon camarade supposa que, étant donné mon visage très poilu, j’avais le torse comme un tapis « shag ». Honnêtement, j’ai du poil dans face pis sur les fesses, that’s it! Concernant Shaq, c’était mon joueur de basketball préféré… Shaquille O’neal! J’avais ses albums de musique, son chandail lettré des Magik d’Orlando et ses souliers ADIDAS qui se gonfle avec une pompe à l’air comprimé. D’où l’origine de tchagg.
tchagg tchaggensen: Un dérivé de tchagg, mais avec un nom de famille à la norvégienne, que j’utilise lorsqu’on demande obligatoirement un nom de famille. Le suffixe -sen, signifie « fils de », comme si j’étais le fils de mon alter égo.
Même si ça me causa plus souvent qu’autre chose des problèmes, rien n’empêche qu’on me reconnait facilement avec un nom pareil. Toutes les autres Shannon que je connaisse, sont du sexe féminin. J’ai même une amie sur Facebook dans la grande région de NYC, et elle se nomme Shannon Bermingham, héhé.
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La lecture de cet article m’a donné froid dans le dos. Enfin je peux mettre des mots sur mon enfance avec l’ambiance trouble et le climat malsain. La thérapie que j’ai entamée au CETAS (Voir article en cliquant ici) me fait réaliser bien des choses, et je reste persuadé que c’est positif. Le fait d’en savoir plus sur ma condition et m’exprimer sur mon état mental d’aujourd’hui et d’hier me fait voir un peu d’espoir pour l’avenir.
Cet article de Madame Anne-Laure Buffet – thérapeute/conférencière/écrivaine, fait le tour de la question sur l’inceste, ce qu’on sait pas mal tous, mais elle relate également les grandes lignes de cette nouvelle expression – Incestuel. En 6 ans de recherches sur ce qui m’arrivait, c’est la première fois que, excepté l’inceste donc j’ai été victime, je peux mettre le mot sur le climat qui régnait au sein de la bulle familiale, de ma naissance à mes 12 ans, où l’enfant n’est pas envisagé dans son statut d’enfant, ni de descendant.
Le mot inceste vient du latin « in-castus » signifiant impropre et impur. L’inceste se définit comme un rapport sexuel entre deux personnes de même parenté. L’inceste renvoie à un événement qui a eu lieu effectivement, c’est une violence profonde, sans échappatoire, dirigée sur un corps souvent physiquement plus faible et sexuellement immature. Il en ressort pour l’enfant le secret, la honte, une culpabilité effrayante, une confusion et une perte de repères quant à ses propres limites face à la violence.
« Ignorer l’inceste, c’est refuser d’entendre celles et ceux qui en ont été victimes d’inceste, et qui le demeurent, même à l’âge adulte. L’ignorer, c’est aussi admettre qu’un parent puisse s’octroyer tous les droits sur son enfant, toutes les possessions et toutes les cruautés. Taire l’inceste, l’ignorer, le minimiser, se montrer « surpris », c’est être complice. » – Anne-Laure Buffet
Rappel des derniers chiffres : L’inceste c’est, encore aujourd’hui, 1 fille sur 5, 1 garçon sur 13. C’est chez vos voisins, vos cousins, vos amis, vos proches. Peut-être chez vous.
OK, c’est bon pour l’inceste, vous connaissez le sujet. Mais si on va plus loin que ça. Qu’on inclus, en plus de les attouchements sexuels et les relations physiques, on ajoutait une culture incestueuse permanente, un mode de vie basé sur le mensonge et la menace, une omerta familiale, et j’en passe!
Qu’est-ce que l’incestuel? Selon le psychiatre Paul-Claude Racamier, il la définit comme un climat, qui, dans la vie familiale individuelle et collective, crée l’empreinte de l’inceste, sans passage à l’acte. Il dévoile ainsi le secret de tant de pathologies troublantes et mal comprises, en articulant théorie, exemples cliniques et références mythologiques.
Dans d’autres mots, et par expérience, c’est un parent (souvent un(e) dominant(e) et un(e) dominé(e)) qui par des gestes et des paroles souvent nébuleuses, garde l’enfant constamment dans un flou, et les empêche de se discerner d’eux. Il ou elle s’approprie finalement l’enfant, et l’amène dans le cercle de l’inceste.
Ce ne sont pas des cas isolés, c’est carrément un mode de vie! Dans mon cas, la cellule est assez grande à ce que je peux comprendre. Un parent m’a dit un jour: « Shannon, si tu ne retires pas ta plainte au criminel contre ton oncle, ce sera d’ouvrir une « canne de vers »!
À l’âge adulte, l’autonomie est difficilement acquise puisque l’enfant appartient au(x) parent(s). L’adulte reste infantilisé. Il n’a pas le droit et ne peut se détacher. Il n’arrive pas à sortir de la fusion avec le(s) parent(s) incestueux.
Anne-Laure Buffet
Vu qu’il n’y a pas de réel passage à l’acte (inceste), le climat incestuel repose sur des sensations. Ces sensations sont omniprésentes pour l’enfant, elle sont normales pour lui, font partie de son éducation, son mode de vie et l’enfant demeure prisonnier de ces parents. Il n’arrive pas à se détacher du parent incestueux. Il n’arrive pas à se détacher du parent, car il ne peut pas, et ne veut pas, il a été conditionné dans cette optique. Donc il reste infantilisé, peu d’autonomie à l’âge adulte.
Ma thérapie au CETAS m’aidera à passer au travers tout ça, et surtout à comprendre ce qui m’arrive. Je ne cacherai pas que j’ai tellement peur pour mes enfants. Moi et ma conjointe les élevons de façon correcte, mais je suis conscient qu’en tant que parent, il y a beaucoup trop de laxisme. Ça amène son lot de problèmes, surtout à l’adolescence, mais c’est à l’âge adulte que je m’inquiète pour eux.
J’en veux à la famille et mon entourage. J’ai vraiment l’impression que tout le monde le savait, mais personne n’a jamais osé parler. Ça fait 6 ans que j’ai dénoncé mon oncle, et combien de personnes de la famille m’ont contacté pour prendre de mes nouvelles… ZÉRO! L’incestuel ne peut surgir et persister que si la famille est complice et / ou contaminée : on parle de famille pathologique. Honnêtement, juste un petit « J’tavec toi Shannon, lâche-pas! », un « ouf, je m’excuse de n’avoir rien dit quand j’ai eu un doute », un « je sais que ce n’est pas évident pour toi! », peut-être même un petit « tu as tout mon empathie »?
Témoignage d’une victime d’incestuel
La banalisation du quotidien est un obstacle majeur à la possibilité de repérer l’incestuel. Donc je peux comprendre ceux et celles qui n’ont rien dit. De banaliser le mode de vie est fréquent chez les pervers qui tentent de faire passer pour normales, ou même naturelles des agissements ou des situations familiales dans lesquelles des liens incestuels ou incestueux sont à garder secret.
Il arrive souvent d’entendre des cas de climats incestuels qui se sont mis en place sous le nez de l’entourage, qui fait mine de ne pas voir, de ne pas savoir, de ne pas pouvoir agir ou parler. La négation de l’incestuel, tout comme celle de l’inceste, est une deuxième trahison pour l’enfant.
Hear No Evil, See No Evil, Speak No Evil
Les enfants n’ont comme références que celui de leur propre famille et pensent qu’il s’agit-là d’un modèle légitime. Il est de bon ton d’être attentif sans excès aux signes pouvant traduire un certain mal-être chez son enfant. Il peut y avoir de la maladresse car certains parents ne voient pas grandir leurs enfants, une absence de sensibilité ou une envie de trop bien faire. C’est là qu’il faut faire attention.
L’inceste est la maltraitance envers les enfants qui éveille le plus de dégoût, tout autant que de rejet. Longtemps tu ou nié, il est aujourd’hui, enfin !, un sujet de discussion publique. Pour autant, évoquer l’inceste, en éveiller le soupçon au sein d’une famille, est encore très difficile.
L’inceste est tellement traumatisant que la victime doit dans la plupart des cas, pour survivre, oublier et se plonger dans le déni, mécanisme de défense qui se met en place pouvant provoquer l’oubli total des faits. Dans ce cas, personne ne peut savoir quand les souvenirs vont se manifester à nouveau.
L’inceste ne survient pas comme un coup de tonnerre dans un ciel bleu un mardi soir. L’inceste survient dans des familles où les limites sont floues, parfois depuis plusieurs générations!
Que sont les conséquences de l’inceste et de l’incestuel?
Lorsque l’abus sexuelle survient dans la vie d’un enfant, sa personnalité est en plein développement ; il est généralement déjà en manque affectif, puisque l’inceste survient dans des familles incestueuses (flous des limites, flou générationnel, couple parental immature, emprise…). Les dégâts vont dépendre de l’âge, de la fréquence et de la répétition, la forme du traumatisme… Il n’y a pas d’inceste « soft ». Pour la victime, l’inceste, c’est Hiroshima.
L’inceste est une invasion sensorielle à laquelle l’enfant n’est pas préparé, physiologiquement (en fonction de l’âge) et psychiquement : l’enfant cherchait de la tendresse, de la reconnaissance, de l’attention, il reçoit du sexe. « Son système sensoriel est saturé, son système émotionnel est trompé ».
Adèle Amblard
Conséquence 1: Destruction de l’imaginaire: L’enfant abusé / incesté n’a plus de place, il n’est plus personne : l’abuseur ne reconnait pas l’autre dans son altérité, car il l’a pris comme un objet. L’enfant incesté est mis à une place qui n’est pas la sienne.
Les abuseurs, lorsqu’ils abusent, sont sans empathie, ils n’éprouvent que leur propre monde mental qu’ils projettent sur l’autre : « c’est lui/elle qui voulait », « c’est lui/elle (la victime) qui avait envie, qui m’a allumé… »).
Conséquence 2: L’enfermement dans la solitude: l’enfant qui subi l’inceste est dans une confusion mentale totale ; tous ses repères, s’il en avait, ont volé en éclat ; il est comme pétrifié, enfermé par les injonctions contradictoires et le secret. Il n’est plus un enfant comme les autres ; seul parmi ses pairs, qui pourrait le comprendre ?… Conséquences de ces conséquences : l’enfant se coupe de son ressenti. Reste comme un magma de sensations non nommées, non reconnues : l’alcool, la drogue, l’anorexie, la boulimie, pourront être plus tard des moyens de faire taire ses sensations « inrepérables ».
Conséquence 3: Culpabilité et honte: l’abus disqualifie l’enfant, « je suis nul, c’est de ma faute, c’est bien fait pour moi, de toute façon, je ne vaux rien ». Si l’abuseur a rendu l’enfant responsable, le sentiment de honte et de culpabilité sera renforcé… : il porte la honte que son agresseur ne ressent pas.
Conséquence 4: Incapacité à dire « non »: L’enfant n’a jamais connues de limites. De plus l’envahissement corporel détruit la sensation de limites ; enfin, le fait de se couper de son ressenti augmente encore l’incapacité à ressentir les limites. Le désir est devenu pervers ou dangereux, le plaisir est ambigu, le lien d’amour est trop risqué (on y risque son intégrité et son être), et la sexualité ne peut s’inscrire dans un lien d’amour.
Le devenir de ces personnes victimes est abîmé, perturbé, fractionné, avec des risques graves qui s’étaleront dans le temps, ceux avec un crochet sont ceux que j’ai :
Dépressions chroniques √
Délinquance,
Echec scolaire, professionnel √
Troubles sexuels et troubles affectifs √
Anorexie, boulimie, toutes les addictions, √
Prostitution
Tentatives de suicide et/ou suicides √
Bouffés d’angoisse √
Bouffées délirantes, psychoses
Troubles graves de l’image corporelle √
Rituels obsessionnels de lavage
Reproduction à la génération suivante (8%)
Sexualité compulsive ou absence de sexualité √
Tendance à vivre des relations abusives (affectives, sexuelles, professionnelles…)
Incapacité à vivre simultanément amour et sexualité dans une même relation… √
En terminant, j’espère avoir ouvert une porte à une réflexion sur ce que tous savent, mais peu osent parler, soit l’inceste et l’incestuel. Dans mon cas le fait d’avoir été agressé sexuellement par mon oncle ailleurs qu’au Québec rend mon rétablissement plus difficile.
La polyvalente Lavigne de Lachute est l’école secondaire la plus importante de la grande circonscription d’Argenteuil. À l’époque, dans la deuxième moitié des années ’90, nous étions approximativement 700 à 800 élèves fréquentant cette école allant de secondaire 3 à 5 et quelques classes d’éducation spécialisée.
L’école physiquement est de grandeur moyenne, mais à l’édifice y est annexée à l’école secondaire anglophone de la région (Laurentian Regional High School (LRHS), une piscine, une cafétéria et un auditorium tous communs aux deux écoles (française et anglaise).
Entrée de Polyvalente Lavigne et le LRHS
En secondaire 5, un ami à moi, que je tairai le nom (MP), mais qui était président de classe et représentant de notre niveau, me remettra en mains propres, un trousseau de clés ayant accès à toutes les portes du bâtiment, intérieur comme extérieur. Aucune idée comment il s’était procurer ces clés, mais je suppose qui les a volées pendant une rencontre au sommet (directrice, adjointes, membres du comité et les étudiants élus de chacun des niveaux).
MP prenait l’autobus avec moi à tous les jours en direction de St-André-Est. Il m’a dit qu’il avait peur de se faire prendre avec le trousseau de clés, et il voulait s’en débarrasser. Il me les remettaient et plus jamais on en a reparlé.
Bref, on s’en fou comment il a eut ces clés, mais une chose est sûre, j’étais devenu secrètement le roi de la polyvalente Lavigne. Seuls mes amis, les vrais, savaient que j’avais accès à toutes les portes de l’école à tous moments, et ils gardaient le silence.
Un jour après les classes, avec mon ami ML, nous sommes entré dans l’auditorium complètement vide. Tout en étant assis dans les bancs des spectateurs, on en a profité pour discuter pendant presque une heure, surtout des belles filles dans nos cours. Je vous rassure, jamais aucun méfaits n’ont été commis!
Ahhhhhh l’auditorium de l’école! Là où ma petite sœur et son amie SP avaient fait un concours de « lipsing » sur la chanson Backstreet Back des Backstreet Boys, et devinez quoi? Ma sœur, sans s’en rendre compte, avec une ouverture béante entre les jambes, dansait avec le califourchon à la vue de tous. On a rien vu de traumatisant, mais cet événement est encore aujourd’hui, l’un des plus drôles que j’ai jamais vécu.
Donc toujours dans l’auditorium, une fois la discussion terminée, nous sommes allés sur scène et sommes dirigés vers la loge des artistes! Ce qui attira notre attention immédiatement fût l’échelle menant sur le toit de l’école. On a pas ni un, ni deux et nous avons grimpés et qu’elle sensation euphorique de se retrouver à cet endroit, à 15 ans, en soirée, à un endroit si interdit. On en a profité pour fumer un joint!
Une autre journée, une fin de semaine cette fois-ci, nous allions, mes vrais amis et moi, tous jouer au basketball dans la cour de l’école Monseigneur Lacourse. À notre grande déception, les « rims » des deux paniers avaient été retirés, car ils étaient brisés, ils allaient être remplacés. Je proposa donc à la gang d’amis une partie de basket 3X3, un samedi après-midi, seuls dans le gymnase de la Poly!
Gymnase de la Polyvalente Lavigne
Une autre fois avec le même ami, le local de chimie a été fouillé de fond en comble par nous. Un peu idiot comme raison, mais nous voulions voir s’il y avait des flacons/éprouvettes/erlenmeyers avec des éléments radioactifs du tableau périodique. Comme si le prof de chimie et son technicien possédaient du plutonium dans l’école. Ish, les idées qu’on se fait étant ado!
Pendant deux années, soit mon 5ème et 6ème secondaire, je gardais ces précieuses clés avec moi et excepté quelques amis, nous gardions le silence. Avant le début des classes, et avant que l’enseignant arrive, il m’arrivait à l’occasion d’ouvrir discrètement la salle. Vous trouvez ça bizarre un secondaire 6… eh oui, ce fut la seule année où ils avaient tester cette possibilité. Cette année supplémentaire m’a permis de m’inscrire en math 536, chimie 534, physique 534, biologie 534 et éducation physique 544. Ces cours m’ont permis d’aller à l’université 🙂
Que c’est-il passé avec ce fameux trousseau de clés? En 5ème secondaire il y avait un gardien de sécurité avec qui nous étions un peu trop « friendly ». Il s’appelait Francisco. Un grand gaillard en forme comme deux, hyper sympathique, avec qui, moi et mes amis, nous avions de belles affinités. Un jour, lors d’une discussion avec Francis, mon ami ML lança tout haut devant l’agent de sécurité: « Hey tchagg, même le gardien de sécurité n’a pas autant accès à l’école que toi! ». Effectivement, ce policier de l’école n’avait pas accès à ouvrir toutes les portes de l’école.
Nous avons fait un deal, et je fus destitué de mon rôle secret de « Roi de la Poly ». Ce « deal » fut que je lui remettais mon trousseau de clés et en échange, il ne dira pas à la direction que j’eus ces clés pendant 2 ans! Je lui remis les clés. Bonne chose!
En terminant, je le rappelle, JAMAIS je n’ai commis de méfaits que ce soit!
Histoire qui me donne encore aujourd’hui des frissons dans le dos. Un soir d’été où nous habitions dans une grande maison ancestrale sur la rue Millway à Lachute, moi et ma sœur fut gardé par quatre jeunes délinquants qui vivaient avec nous en famille d’accueil. Trois gars, une fille, ces jeunes étaient âgés entre 13 et 17 ans. Moi et ma petite sœur étions vieux de 9 et 11 ans.
112, Millway à Lachute
Un soir on frappa à la grande porte du devant. JP, l’ainé des résidents de la famille d’accueil ouvrit la porte, et avec étonnement, deux policiers étaient debout devant nous, visiblement très sérieux.
L’un d’eux s’adressa à nous afin de connaitre la personne responsable présent, et JP fut désigné par tous comme la figure d’autorité. Il était le plus vieux et possiblement le plus responsable de la gang de jeune!
Bref, les policiers lui ont demandé si nous avions remarqué quelque chose d’anormal, et JP répondit négativement. C’est alors que l’autre policier mentionna de faire attention et de fermer nos portes à clés, car homme a poignardé quelqu’un dans une taverne à moins 200m d’où nous étions. Inutile de vous dire qu’au départ des hommes de loi, nous avons barré nos portes, et nous jetions des regards à travers les fenêtres pour voir si nous ne verrions pas ce type!
Comble de malheurs, à travers toute la zizanie dans la maison, une des filles femmes de la famille d’accueil eut ses premières règles! Il fallait des serviettes hygiéniques rapido presto! Aucun parent présent, et un adolescent délinquant de 17 ans comme leader, qu’allait-on nous faire? Surtout sachant qu’un tueur rôdait probablement dans les alentours.
JP décida que nous partirions, toute la gang ensemble au dépanneur (Perrette) à 15 ou 20 minutes à pieds de la maison, même si les policiers nous avaient avertis de ne pas ouvrir la porte à personne! Fallait tenter l’aventure!
Le bloc où se cachait le tueur et notre maison
Il était simple de quitter la maison, car l’été nous n’avons à mettre pas de manteau, de bottes, de tuque, etc. Une paire de soulier et allez hop! Donc inutile de vous dire que la préparation fut très rapide (moins d’une ou deux minutes) pour quitter la demeure.
Je ne trouva pas immédiatement mes souliers, j’étais tellement stressé à penser au tueur de Lachute qui se cachait possiblement près de chez nous, du moins dans le carré du bloc, que je ne me rappelait plus où je les avaient mis.
Ma sœur et la gang de jeunes ont quitté sans moi!!! Je n’avais toujours pas trouvé mes chaussures. Je les trouva finalement dans un des garde-robes de la maison, mais c’était trop tard. Je me retrouva seul dans la maison, la porte de la cuisine à l’arrière fut laissée ouverte pour moi (j’étais le dernier à sortir), mais ça m’avaita prit plusieurs minutes pour trouver et mettre mes souliers. Quel horreur!!
Marqué à vie de cette image mentale; moi, assis dans une cuisine des années 60, dans le noir, attachant mes chaussures et fixant la porte de derrière ouverte, laissant la lueur de la Lune le soin d’ajouter un sentiment d’horreur à mon angoisse.
Par cette porte, j’allais rejoindre la gang!
En quelques enjambées, je traversa la porte à toute vitesse et, les fesses serrées, j’allait rejoindre de l’autre coté de la rue, les ostis mes chers amis qui m’ont laissé derrière.
Brrrrr, j’ai des frissons encore à en parler!
Enfin, après avoir acheté le nécessaire, nous étions revenus sains et saufs à la maison sans grands dégâts, excepté une frousse que je me rappellerai toujours.
Avant de me lancer dans le sujet, j’aimerais spécifier que les nombreux déménagements que j’ai effectués dans ma jeunesse ne m’ont pas affecté. Du moins je ne le pense pas. L’exercice d’énumérer ceux-ci ont pour but uniquement de mieux comprendre qui je suis, et les impacts, positifs ou négatifs, qu’ont causés ces déracinements.
Si je veux faire les choses comme il le faut, il faut commencer par la genèse, donc je suis né directement du vagin à ma mère! Ce fut à l’hôpital de Saint-Jérôme (Hôtel-Dieu de Saint-Jérôme) le samedi 10 mars 1979. Voici les villes, et quelques légères anecdotes sur chacune d’entre elles.
Hôtel-Dieu de Saint-Jérôme
Carillon (1979-1982): Premier nid familial. Nous restions dans une maison à deux étages aux abords de la rivière des Outaouais, à quelques mètres de la centrale hydroélectrique de Carillon (maintenant St-André-Carillon).
Une soirée à Carillon! Sur la photo Mononcle Chose vêtu de blanc à la Elton John, et petit Shannon qui à l’air de s’amuser à gauche!
À ma naissance, ma mère s’occupa de moi comme toute bonne mère l’aurait fait, elle m’a prodigué les meilleurs soins qu’un enfant puisse en demander. Ma mère eut deux ans plus tard, en 1981, ma sœur Jaime, qui deviendra plus tard une des personnes les plus importantes pour moi.
De 1979 à 1982, mon père chantait dans un band avec son frère, sa sœur et des amis musiciens. Le trio fraternels chantaient tous les hits des années fin ’60 et ’70 et faisaient la tournée des bars. Un stage surélevé de 20’X16′ avec un drummer de batterie bien équipée (pas lui mais sa batterie), un bassiste et son ampli, un guitariste/back vocal/faiseur-de-face-quand-y-guite avec son équipement pis ses pédales, des gros haut-parleurs orientés vers le peep, et finalement les 3 frères et sœurs vedettes. Mon père chanteur principal mâle, ma tante la « female » et mon oncle Chose faisait les back-vocal-aussi/mais-avec-un-doigt-dans-ses-oreilles-pour-s’entendre-chanter!
Tant d’histoires me furent racontés sur leurs périples au travers l’ouest du Québec dans les régions d’Argenteuil, de l’Abitibi et de Gatineau ou bien dans l’est de l’Ontario (Ottawa, Prescott-Russell et Hawkesbury). Mais ces histoire ne m’appartiennent pas, je n’en parlerai pas!
Pointe-Fortune (1982-1985): De l’autre côté de la rivière des Outaouais (à traverser en ferry), s’y trouve un casse-croûte. C’est à cet endroit que j’ai mes premiers vrais souvenirs. Mon surnom fût par les autres de mon âge, Shannon Ketchup Heinz. Fouillez-moi pourquoi, vous savez ce que c’est être jeune! 😉 Je suis allé à la maternelle du côté de l’Ontario (St-Eugène) et ma première année à Rigaud (Québec). À part Olivier, je n’ai aucun souvenir d’avoir eu des amis.
Carte des deux maisons et la rivière des Outaouais
Petite anecdote: Âgé de 5 ans je parcourrais les rues du village de Pointe-Fortune à vélo avec mon ami Olivier. Brusquement et de manière inattendue, il y eut une féroce tempête qui s’abattit sur nous lorsque nous étions au haut de la côte à côté de l’église (voir image ci-dessous)
Pour éviter qu’on soit trop submergé d’eau et les grêlons qui commençaient à pincer nos p’tits bras d’enfant, moi et mon ami on a pris nos élans d’en haut de la côte pour s’abriter à l’intérieur du casse-croûte (Restaurant du Quai) de mes parents juste en bas. Ça adonne pour des raisons « marketing », ce casse-croûte est situé à la sortie du traversier Le Passant reliant Carillon à Pointe-Fortune.
Église de Pointe-Fortune
Bref, en descendant de la côte pas très à pic, mais quand même abrupte, et surtout que si on ne freine pas à temps, on se retrouve dans la rivière des Outaouais!! D’où le Restaurant du quai 😉 Mais devinez quoi!? Au milieu de la côté, à 100 mille à l’heure, j’ai manqué de frein sur mon BMX!
Baaaaaaam! Une auto m’a frappée ou plutôt je suis rentré, face en premier, dans une auto qui attendait sa pizza au restaurant familial. Mon père aux plaques à cuisson sortit aussitôt pour me prendre dans ses bras. Parce que du sang, y’en avait! Je me souviendrai toujours du chandail Fruit of the Loom à mon père imbibé de sang frais.
Ce dont je me souviens après cet incident, lorsque j’ouvris les yeux, est que je fus allongé sur le Chesterfield (ou divan), et que ma sœur Jaime arborant une taie d’oreiller sur la tête pour faire semblant qu’elle a des cheveux long, m’offrant un Pop-Sicle au banane pour me réconforter. Merci sœurette!
C’est à l’école élémentaire catholique du Curé-Labrosse à St-Eugène (ON) que j’effectue mes premières activités sociales en dehors de mes voisins. À tous les matins nous récitions le Notre-Père et le Je Vous Salue Marie et compagnies. C’est la raison pour laquelle l’année suivante je changea d’école.
Petite anecdote: C’est mon anniversaire de mes 5 ans, vendredi 9 mars 1984 (ma fête est le lendemain), et je pouvais choisir n’importe quel jeux, film ou petite attention pour souligner cette journée. Je proposa que l’histoire L’hiver ou le Bonhomme Sept-heure de Ginette Anfousse, fut racontée à toute la classe. On ferma les stores, tamisa l’éclairage, et à l’aide d’une lampe de poche, les mots et les images prirent rendirent encore plus vivant et on sentait encore plus l’épouvante de mon conte préféré! 😀
L’école de l’Épervière – Rigaud (QC) – Première année! J’ai très peu d’amis, je suis du type « lone wolf. Les repas se déroulent seul et lors que je vais jouer à l’extérieur, je m’amuse en regardant les autres jouer ensemble et j’admire beaucoup la nature, les insectes, les arbrisseaux de la cours d’école, et parfois me « balansigner » dans des pneus suspendus lorsqu’elle étaient libres.
Petite anecdote: Lors d’une compétition amicale en classe (y’avait quand même un trophée) où on avait des mots à épeler. Je passa à travers plusieurs rondes de mots, et par la bande en éliminer plusieurs, quand il ne resta que moi et une autre élève, une des plus bright d’la place. Croyez-le ou non, j’hésita quant à la dernière lettre du mot « idée », et tout ce qui sortit de ma bouche après le i-d-e-accent aigu, c’est mon hésitation « euh » que ma prof prit pour un réel « e »! Woot Woot! Qui gagna le trophée!!! Dans la vie, on ne laisse jamais « rien » à une réponse 😉
Autre bizarrerie (Shannonerie): à la fin de l’année scolaire de ma première année, le chauffeur d’autobus qui faisait la navette Pointe-Fortune / Rigaud tous les 200 jours d’école, ben lui, il nous paya à tout les enfants de l’autobus, un Dairy Queen (cornet de crème à glace vanille, trempé ou non dans le chocolat). Imagine la facture! Un geste vraiment sympathique, mais il n’avait pas à payer pour nous. Je fus le seul du bus à décliner son offre. Merci Chauffeur Inconnu!
Dairy Queen de Rigaud
Pine Hill (1986-1989): J’y déménage avec la famille et mes parents achètent un « hôtel », on va l’appeler un bar. C’est un grand bar perdu, perdu dans un village perdu au nord de Brownsburg à 20km au nord de Lachute. Ce « village » est Pine Hill. L’hôtel, le Pine Hill Lodge and bar. Toute la famille logeait dans la partie avant du bar. Au rez-de-chaussée une énorme cuisine commerciale, une salle à manger et un salon de grande envergure fenêtré sur la rivière et la « RR = route rurale ». À l’étage se trouvaient 2 chambres et une salle de bains. Un faux mur séparait nos appartements à ceux des occupants de « l’hôtel » sur le même étage. Les jeudis, vendredis et samedis soirs à s’endormir avec le son des nombreux bands qui avait dans leur tournée, le Pine Hill Lodge.
Pine Hill Lodge – En fin de vie. le bâtiment passa au feu quelques années plus tard!
Certaines de ces nuits furent calmes, mais la plupart d’entre elles se finissaient par des bagarres d’hommes forts dans le stationnement, des couples dans leur auto s’échanger beaucoup de liquide, ou bien des cris et des vomissements pour les plus désespérés. Bref, j’ai appris à un très jeune âge ce que la boisson nous faisait faire! J’ai quand même compris plus tard que ça n’excuse en rien tes comportements, surtout les mauvais 😉
Après une année à vivre dans la partie avant d’un bar, nous sommes déménagés à côté du centre de ski du Lac Carling dans une chic maison appartenant à l’époque à la richissime famille allemande, les Hillenbrand! Ils possédaient le centre de ski et le golf du Lac Carling en plus de posséder un château, ou un immense manoir que j’ai pu visiter. Plus d’une douzaine de chambres avec salle de bains, une piscine intérieure, un casino avec des tables de jeu, des salons et des salles à manger digne des films de James Bond. Sans oublier la vue incroyable sur le lac, les embarcations nautiques, les clôtures automatisées et même un tunnel pour se rendre à la magnifique demeure entretenue par un couple de domestique ayant leurs quartiers dans une maison plus loin sur le terrain. Je n’ai jamais vu les Hillenbrand, mais d’après la femme de ménage il était très rare qu’ils venaient ici.
Mes parents ont eu la brillante l’idée d’être une famille d’accueil temporaire, pour des garçons ayant des troubles de comportements. Au début ça allait bien. Nous avons eu un jeune adulte, Stéphane avec qui je m’entendais plutôt bien. Ensuite AL également très sympathique, mais qui tenta de m’agresser à l’âge de 10 ans. On a eu aussi un certain RC et JP, tous des garçons avec des problèmes qui sont arrivés dans « notre famille » quand j’étais âgé de 7 à 9 ans.
L’un d’entre eux, RC, m’agressa à quelques reprises. Je dis agressions, car j’étais âgé de 8 ans et lui en avait 15 ou 16. Concernant JP, il fût le garçon qui demeura le plus longtemps avec nous, même lorsque nous déménagerons à Lachute! Donc de 1987 à 1990 (de ses 15 à 18 ans) il était notre grand frère.
Une première fille intégra finalement notre famille pour quelques mois (mois d’un an). ND, celle qui m’a introduit à la musique rap, que j’écoute toujours aujourd’hui, était une femme d’environ 16 ou 17 ans du type « Tom Boy », et qui n’avait pas la langue dans sa poche. J’ai bien aimé sa présence, car je ne fut pas agressé pendant qu’elle était avec nous.
Au niveau des études, je suis allé à l’école primaire Bouchard situé à Brownsburg, derrière l’église et l’ancien couvent de la deuxième (2ème) à la cinquième (5e) année primaire. Vraiment désolé pour mon comportement bagarreur. J’ai passé la plupart du temps de pause à me battre ou me tirailler pour tout et pour rien. « Toué tu prends les Canadiens pis moi les Nordiques » Bam! Pouf! Ouille! Iye! Toujours en train de chercher le trouble, d’ailleurs que je n’avais aucune misère à trouver 😉
Avec une coupe mohawk rasé à zéro, une boucle d’oreille ornant une tête de mort et un sympathique « Fuck You », voyez l’genre!
En cinquième année j’ai dû rencontrer le directeur de l’école, Monsieur Lavigne à plusieurs reprises, avec et sans mes parents selon la gravité de mes gestes. Mais, la goutte qui a fait débordé le vase…
-Je suis arrivé par autobus à l’école le matin, arrivant de Pine Hill. Sans rien dire, fixant de mes yeux de gars fâché, un garçon pas mal plus grand et costaud que moi, qui m’avait « arrangé le portrait » la veille, j’alla directement vers lui et… paf! Un coup de pied dans les noisettes! A-Yo-Ye! J’ai reçu une suspension de quelques jours à la maison, et en plein février, en troisième année primaire, je déménageais à Lachute.
Rectification pour mes anciens camarades de classe de l’époque: c’est n’est pas moi qui a fait caca dans la piscine de la polyvalente. Ok ça l’air weird, mais…
Un jour d’école nous avions comme sortie extrascolaire, quelques heures de baignade à la Polyvalente Lavigne à Lachute (une ride de 20 minutes en autobus jaune). Ben tous les élèves du deuxième cycle du primaire (troisième et quatrième années) se baignaient et avaient énormément de plaisir. J’avais un costume de bain assez normal, aux genoux, doublé avec un filet. Tout à coup des cris d’enfant se font entendent dans le bassin aquatique… « Ark! Y’a du caca! Wash! D’la m4rd3!! »
Nous avons dû sortir de la piscine pour des questions d’hygiène, et on ne pouvait se baigner pour au moins une heure! Donc l’activité fut interrompue à cause de cet étron flottant. Devinez-quoi? On commença à chuchoter dans l’autobus du retour que c’est moi qui avait chié dans la piscine! Je n’ai jamais nié!
Mais jamais, je, Shannon Jason James Bermingham, n’ai fait caca dans quelques piscines que ce soit (je ne compte pas ceux que j’avais moins de 4 ans, héhé).
tchagg tchaggensen
Piscine municipale de la Polyvalente Lavigne – Lachute
En plein mois de février, un jeudi nowhere, nous déménagions à Lachute, et je commençai le lendemain à une nouvelle école primaire pour y terminer ma 5ème année entreprise à l’école Bouchard. Je me rappelle que j’ai débuté un vendredi, car les vendredi après-midi à cette école, on a congé. Hummmm! Ça commence bien ma nouvelle vie!
Lachute (1989-1992): Je déménage en ville… Lachute here we come!!! Nouvel environnement, nouveaux amis et un passage de ma vie que j’ai tenté d’oublié. Je n’y suis pas parvenu, toutefois je ne vous cacherai pas que j’angoisse lorsque je vais à Lachute.
*Ben pourquoi y aller?? Vous verrez plus tard.
Donc c’est sur la rue Millway que ma vie de Lachutois (ark) commence. Une belle grande maison centenaire fût notre logement, notre famille et la famille d’accueil, pour les 3 prochaines années. La maison physiquement est très belle et spacieuse. J’ai même l’impression de vivre la grande classe en demeurant dans cette grande barraque à quatre paliers que tous reconnaissent dans le paysage de Lachute.
Trois années très mouvementées suivirent. Plus de jeunes entrent dans notre famille d’accueil, environ un vingtaine répartis sur 3 ans, en ne comptant pas ceux de Pine Hill. Donc environ vingt-cinq adolescents, pour la majorité des garçons, furent mes frères et sœurs temporaires. Pour une durée de deux semaines à 3 ou 4 ans, ces jeunes délinquants vivaient parmi nous.
Je dis « jeunes délinquants » parce que c’en était. Nous avions quelques « réguliers », environ quatre ou cinq, mais nous étions pour d’autres, une ressource temporaire pour les jeunes délinquants qui sortaient d’un centre d’accueil ou carrément sortit de prison pour jeunes à Huberdeau.
Aux moments les plus achalandés de la période « famille d’accueil », moi et ma sœur avions cinq autres frères ou sœurs d’accueil. Mes parents, qui possédaient toujours « l’hôtel » à Pine-Hill, étaient souvent absents les jeudis, vendredis et samedis soirs, car les soirées Olé Olé avaient toujours lieu.
Certains soirs ce sont les plus âgés qui nous gardaient, moi et ma sœur. Hey boboy que des niaiseries… on en a faite! Vous en trouverez certaines d’entre elle dans la section « Branches de vie ».
Je suis allé à l’école primaire St-Julien. Ma première journée à cette nouvelle école fut un vendredi rappelez-vous, c’était un vendredi, car il n’y a pas de cours le vendredi après-midi. Yay! J’ai terminé ma cinquième année que j’avais commencé à l’école Bouchard. Je ne sais toujours pas si mon geste envers le garçon, qui m’avait attiré des problèmes « le coup aux schnolles », fut la raison de notre déménagement à Lachute. En tout cas, ça coïncide!
Les batailles ont continuées comme à l’autre école, parfois plus violentes (j’ai déjà perdu connaissance quelques fois), mais moins fréquentes. Les amis que j’ai eu dans la cours d’école furent également mes amis au secondaire, quand je déménagera à St-André-Est, en secondaire II.
St-André-Est (1992-1997): Mes parents séparés, mon père ira vivre sa vie de néo-célibat/gay. Ma mère, ma sœur et moi quittions enfin la ville de Lachute pour le village de St-André-Est, comté d’Argenteuil. Population: environ 1000 habitants. Avec ces habitants, enfin j’allais trouver un semblant de vie « normal » loin de Lachute, ben à 7km de là!
J’arriva sur la rue Davis, un vieux logement mal isolé, et nous vivions à trois. Pour la première fois, à 12 ans j’ai eu deux choses importantes pour un jeune adolescent; une blonde et le câble!
Pendant que je restais à St-André-Est, mon père déménagea dans d’autres villes en Amérique du Nord qui furent à l’occasion ma deuxième maison pour plusieurs semaines. En voici quelques-unes:
Avant de débuté la nomenclature des violences sexuelles dont j’ai été victime avant l’âge de 12 ans, j’aimerais vous parler du climat incestueux qui régnait en permanence au sein de la cellule familiale. Dans un autre article, j’analyse ce que c’est l’incestuel, ce mode de vie incestueux sans réel passage à l’acte.
Les thèmes reliés à la sexualité étaient discutés quotidiennement. Avant l’âge de 10 ans, j’en connaissais plus sur le sujet que plusieurs adultes.
1ères agressions: À l’âge de 7 ou 8 ans, RC, un des enfants demeurant chez nous en famille d’accueil à Pine Hill à quelques reprises m’a touché. Il avait environ 15 ans, et je sais qu’il ne l’a pas eu facile avec sa propre famille. Je ne lui en veux pas. Ces attouchements étaient perpétrés sous forme de jeux. Un soir d’été, lorsque mes parents travaillaient à l’hôtel (bar), RC a enfermé ma petite sœur dans un garde-robe. Pour quelles raisons? Il voulait m’agresser une coche au-dessus. Il m’a demandé de l’enculer. Chose que j’ai faite. :S
Surprise!?
Un weekend, mes parents et ma sœur, sommes allés à Montréal dormir au Holiday Inn Crowne Plaza, une escapade qu’on faisait quelques fois par année en famille (seulement nous quatre). J’étais à la salle de bains, et j’ai remarqué que mon pénis était rouge « infection ». Je me suis mis à pleurer et j’ai appelé ma mère. Je lui montra cette rougeur qui m’inquiétait tant en lui disant: « Maman, je pense que j’ai le SIDA! ». Hein? Comment ça le SIDA Shannon? Répondit ma mère. Ben j’ai enculé RC et Papa me parle souvent du SIDA, donc j’pense je l’ai! Ouf! Mon père était au sauna pour homme à ce moment.
Dès notre retour de notre fin de semaine familiale le dimanche, la police et AW le travailleur social venaient récupérer RC. Je me sentais tellement mal pour lui, surtout qu’il ne m’avait pas forcé à participer à tout ça. J’ai compris aujourd’hui, et je suis en paix avec lui.
Quelques semaines plus tard j’ai rencontré une procureure à qui j’ai raconté l’histoire encore une fois. Elle nous dit que RC avait tout avoué ce qu’il avait fait et qu’il n’y aura pas de poursuite dans l’affaires (une chance). Mais elle rajouta cette phrase: « Vous, les parents de Shannon, est-ce que vous pensez que votre fils aurait besoin de soutien psychologique? ». Ils répondirent « Non, ça va bien aller! ».
Silence on touche!
2èmes agressions: Cher mononcle chose (tu ne mérites pas de majuscules). Maudit que tu m’as scrappé une partie de ma vie. C’était si simple ce que je demandais en 2016… des excuses! Notez que jamais mes parents m’ont demandé ou même parlé d’un voyage avec mon oncle. Quand j’étais jeune, le matin même on me disait: « Shannon, aujourd’hui tu pars pour 4 jours avec ton oncle ». Moi ou ma sœur n’avons rarement participé à des décisions familiale, nous étions pas considéré comme des personnes ayant un mot à dire.
C’est à l’âge de 8 ans qu’un premier voyage eut lieu. Nous allions, mon oncle, ma tante et ma cousine en Ontario. La première escale fut dans la grande région de Toronto, et nous sommes allés à Canada’s Wonderland. Mon oncle n’a pas attendu ben ben longtemps, la première nuitée il toucha mes parties et a prit ma main pour se masturber. Je faisais semblant d’être mort! Voir l’article – Comment les animaux femelles se protègent de leurs agresseurs!
La deuxième nuit fut bonne, car nous nous sommes rendus à London (ON) chez quelqu’un que mon oncle connaissait. Peut-être une de ces anciennes familles d’accueil où il demeurait dans sa jeunesse. Avec ma cousine, nous avons dormis au sous-sol et je n’ai pas vu mon agresseur cette nuit-là. Danke!
Le lendemain nous quittions pour Niagara Falls pour la suite du périple. Deux nuits furent passées dans cette ville hautement touristique. Mon oncle m’agressa les deux nuits de manières semblables. Ça commence toujours de la même façon, par attouchements aux parties intimes, la masturbation et pendant ce temps je fais semblant d’être mort. Ensuite vient la fellation. Il me suça vitam aeternam. Il tétait mon pénis même après avoir éjaculé et que mon sexe devenait mou (j’étais toujours mort terrifié). Je n’en ai pas parlé à l’époque, car j’étais un erreur de parcours, une mauvaise expérience, un dommage collatéral, etc.
Ce qui ajouta l’insulte à l’injure est l’été suivant. « Shannon, tu vas au Lake George dans l’état de New York avec ton oncle ». Ohhhh shit! À 9 ans, je partis encore une fois en voyage avec la famille de mon oncle aux mains baladeuses et à la bouche aspirateur. Cette fois-ci il m’agressa tous les soirs, excepté le dernier. Mon oncle m’obligea à porter ses caleçons pour avoir accès plus facilement à mon entre-jambe. Il disait que mes « boxers » étaient trop serrés et coupaient ma circulation sanguine. Je dormais dans le même lit que lui, tandis que ma cousine et ma tante dans l’autre lit queen.
Motel où j’ai été agressé
Mis-à-part les agressions sexuelles, d’autres sensations négatives me firent et me font toujours remémorer l’ambiance incestuel qui était toujours présente. On parle souvent de sexe, de façon crue. J’exigea que. notre dernière nuit au motel de ce village en plein cœur de l’état de New York, je la passa couché par terre. Je leur dit comme excuses que j’aimais beaucoup le froid du plancher, et que j’étais habitué (pour de vrai) de dormir par terre. J’allais chez coucher chez des amis, et je dormais à l’occasion par terre.
Cette nuit-là, ma tante m’aida à m’endormir en me jouant dans les cheveux. C’est un sensation qui, encore aujourd’hui, me réconforte instantanément. C’est un de moments dans ma vie où je me suis sentit le plus en sécurité, couché par terre, comme un chien, ma tante que j’aime plus ou moins, et mononcle chose dans le lit d’à côté, probablement frustré de la situation, dans ce motel cheap, dans un autre pays, une autre langue, ben oui, j’ai ressenti une immense sérénité face à ce geste tendre de matante.
Parlant de cette tante, un soir je lui dis que je n’allais pas bien, que j’avais mal au cœur et que je me sentais « tout croche », elle me dit avec un grand sourire; Ça va passer! Ouf, ça fait plus de 30 ans j’attends que ça passe! :S
Minne Ha-Ha, l’emblème du Lake George
Nous sommes allés au Lake George dans un « fair » – une espèce de foire non permanente qui va de villes en villes. Dans cette foire, il y a bien sûr des manèges, et les manèges, j’aime plus ou moins ça. Mon oncle et ma tante visiblement agacés qu’ils aient payé pour mon entrée et que je ne faisait pas de tours, m’ont obligés d’en faire. Bref, je suis allé dans le bateau de pirates et devinez quoi… il a fait défaut! L’opérateur n’arrivait plus à stopper le manège et il a fallu qu’il aille chercher un technicien. À 9 ans, les parcs d’attraction c’eut été finit!
Manège – Bateau de pirate
Je ne sais pas si vous réalisez, mais à peine âgé de 10 ans, j’avais déjà subies plusieurs agressions sexuelles ou relations sexuelles non sollicitées d’un garçon plus vieux ainsi qu’un oncle.
Jusqu’à l’âge de 12 ans, où j’ai déménagé avec ma mère et ma sœur à St-André-Est, j’étais constamment dans un climat incestuel. Un parent me dit un jour: « Shannon, je ne comprends pas que tu aimes les femmes! Être aux hommes c’est tellement plus simple! No strings attached! Ark, j’peux pas croire que t’aime les « plottes »! Ce garçon (16 ans) aime tellement ma graine, il est toujours après!, etc. »
Vers l’âge de seize ou dix-sept ans je fréquentais la Maison des Jeunes de Lachute, située à l’époque dans le hall de l’ancien aréna de la ville. J’y allais avec mes amis surtout les vendredis soirs, où avait lieu la « disco », endroit que j’aimais bien pour aller voir les « chicks ». Moi qui est trèèèèèès réservé et carrément pas trop à l’aise avec les filles, quelques bières, un joint ou deux, ça dégêne sur un moyen temps.
Maison des jeunes de Lachute – Aujourd’hui Univers Jeunesse Argenteuil
Une de ces soirées dansantes, je n’avais pas encore consommé, je remarqua dans le stationnement de la Maison des Jeunes, mononcle chose assis seul dans sa voiture. En toute honnêteté, cet oncle je le côtoyais encore fréquemment, en famille, avec un parent et même seul. Pour ce qu’il m’a fait une dizaine d’années plus tôt, on en parlait pas. On en a jamais reparlé. Sauf-là!
Donc je m’approche de son auto, il baissa la fenêtre et par celle-ci il me demande de venir m’asseoir sur le siège du passager. Je m’assoie. Avant de dire quoi que ce soit, il met sa main sur ma cuisse, et il commence à parler. L’odeur dans l’auto me disait clairement qu’il avait bu.
Donc voici ces premières paroles: « Tsé Shan, c’qui est arrivé moé pis toué quand t’étais p’tit, ben c’était de ta faute. T’étais en costume de bain à la piscine et tu faisais ton agace. Tu l’as cherché ». Aye aye aye!!! Bri-Sé!!! Fi-Ni-To!!! En tout cas, l’an dernier en Ontario y’en a jamais eu de piscine et ça ne t’a pas empêché de m’agresser… encore!
La piscine du motel cheap
Veux-tu ben me dire, comment, moi, un gars à « chicks », qui jamais n’avait eu l’idée d’être homosexuel, l’est! Pis avec des vieux en plus! J’avais déjà été agressé par RC (le jeune en famille d’accueil), mais je lui avait pardonné, je ne lui en voulait plus. Mais ce que mononcle m’a dit cette journée, ça brisé quelque chose en moi. Déjà je vivait de l’incestuel, mais là on venait de franchir une autre étape, les réelles agressions venaient d’avoir lieu. Ce soir-là, dans le parking de l’ancien aréna, je venais d’avoir la pire honte au monde et de grands sentiments dégoûts surgissaient de mon corps. Je m’en voulais.
L’année d’ensuite, après avoir gradué de la Polyvalente Lavigne, j’ai pris une année sabbatique et alla visiter un parent en Floride. Ce parent avait une grande maison luxueuse, située dans un Country Club (terrains de golfs) près d’Orlando. La piscine intérieure, le Jacuzzi, les ordinateurs avec Internet (on est quand même en 1997), mon vélo, bref j’ai passé vraiment un beau 6 mois auprès de mon proche.
Petit bémol dans toute mon aventure floridienne, un soir, nous allions mangé dans un restaurant réputé pour leurs steaks (Outback Steakhouse). Ce soir-là, pour la première fois de ma vie, je brisa le silence. « Ahummm, ton frère m’a agressé » je lui dis. « Je sais, il m’en a parlé et il se sent mal. Je lui ai dit de ne pas recommencer, on en reparle plus OK? »
Je revins de Floride en décembre et en avril je tentais à ma vie.
Un voisin nommé Hugo et également l’un de mes meilleurs amis m’invite à participer à un pool de hockey avec sa gang d’amis, dont aucun je ne connaissais. On est en 2019. Pour les néophytes, un pool de hockey c’est une sélection des meilleurs joueurs de hockey de la LNH, dans le but d’accumuler le plus de points possible en spéculant sur le nombre de points, de buts et de passes d’un joueur.
Guide de pool de hockey
Donc, c’est ça, un soir entre voisin, il me parle de son pool, me rassure que c’est une bonne gang, et que j’allais bien m’intégrer. Ses ami(e)s sont d’anciens collègues d’un restaurant à Montréal, qu’Hugo avait gardé contact.
Mon ami m’a ajouté à un groupe de clavardage FB Messenger deux semaines avant l’événement! Sur le chat, mon ami me souhaita la bienvenue, mais aucun d’entre eux ne s’adressa à moi. Ils discutaient et blaguaient entre eux.
J’ai décidé d’en parler à Hugo afin d’éclaircir la raison pourquoi la gang m’ignorait. Mon ami me rassura à nouveau: « Ils aiment déconner, c’est une bonne gang, inquiète-toi pas et sois toi-même. » me dit-il.
Il n’avait peut-être pas tort. Je voyais défiler la conversation de groupe, et c’est mon genre de gang!
Quelques extraits off the record de conversations entre eux:
-Hey tu te rappelles que j’ai failli coucher avec ta mère? disait-un. -Wow, t’en reviens toujours pas de l’avoir vu tout nu! répliqua un autre! -Tu te rappelles de l’ancienne gérante nympho…
Vous voyez l’genre!!
La veille de la journée du fameux pool, j’étais vraiment anxieux! Ça se passait pour vrai! J’allais rencontrer une nouvelle gang d’environ une douzaine d’ami(e)s à Hugo, et moi qui est plutôt solitaire, et avec mes bizarreries (mes Shannoneries), j’espère que tout ira pour le mieux. Le dodo fut difficile, mais j’ai eu le temps de repasser au moins 500 scénarios qui pouvaient arriver le lendemain, ce qui me sécurisa jusqu’à mon assoupissement aux petites heures du matin. Anyway, le pool est juste en soirée! 😉
Le lendemain je fis une grande grâce-matinée paresseuse, en pensant à ce qui s’en venait. De grandes excitations, de grandes expectations! Je pris mon iPhone afin de prendre connaissance des toutes dernières instructions du pool.
Oh! Maye! Gôde! Déjà trois personnes annulent pour des raisons anodines. Genre, un a oublié qui travaillait ce jour-là. Un autre qui est au Saguenay pis qu’y s’en rappelait pas. Geez! Je n’ai rien dit sur le coup, mais d’autres s’ajoutaient à la liste d’absents au fur et à mesure que je lisais les commentaires.
Honnêtement, ça faisait mon affaire! Moins qu’on est, moins je socialise! Bingo! Je calculai. On était rendu à six ou sept à encore y participer. J’hésite pour le nombre, parce qu’il y a une fille surnommée une Lionnesse, qui avait mentionné sur le fil du groupe Messenger, qu’elle serait un peu en retard au pool, car elle allait au salon mortuaire.
J’ai un certain don pour ces choses. Mon instinct me disait clairement que ce n’était pas une mortalité très accablante dont elle vivait étant donné qu’elle n’allait pas rater l’événement, seulement être en retard. Également, ça serait bonne occasion de m’introduire à la gang du pool!
Bon, l’occasion se présente et je lance sur le groupe…
Soit pas en retard au pool Lionnesse, les morts peuvent attendre!
Câ-Li-SsSssssEeeeeu!!!
Silence Radio….. Mouche qui vole… Un sourd et muet qui dort
Une quinzaine de minutes plus tard, Hugo, mon fidèle ami brise le silence et m’envoie un message SMS. Grosso modo… il faut je présente des excuses pour mon commentaire déplacé, parce que là, ses amis ne veulent plus que j’aille au pool tant que je ne m’excuse pas.
Ciboulot de ciboulot! Inutile de vous dire que je fus pris d’une crise d’angoisse!
Mon ami, tel un vendeur d’encyclopédies itinérant, celui qui reste juste en arrière, arrive et cogne à la porte. Il est très philosophe, ce bon parlant. Je lui mentionnai que je n’aurais jamais fait ce commentaire sur les morts si j’avais eu le moindre soupçon que c’était une lourde perte pour Lionnesse.
Loin de moi de vouloir léser autrui.
Un sage homme me dit un jour et je le cite humblement: « ASSUME »!
Hugo, grand sage aux yeux clairs
Wow, mais quel verbe remplit de sens! Depuis des années je me bats pour la justice et la vérité, et…. jamais je n’avais autant compris toute l’ampleur de ce verbe.
J’assume! Je fais un homme de moi! Je prends mon téléphone, j’offre mes sincères excuses pour ma maladresse. Également, si je me fie à l’image ci-dessous, mon commentaire n’était pas; Positif, ni Nécessaire, ni Sage et non plus Enrichissant. Mais il est Exact!
Donc, moi et mon ami on part de Saint-Jérôme pour se rendre au pool de hockey à Montréal.
OK, J’assume! – me répétais-je.
On arrive dans un petit coin de quartier, probablement Rosemont. On débarque de l’auto et je décide de garder la tête haute et je mets mes culottes!
Entrant dans l’appartement, appartenant à la tante d’un des gars qui est partie en voyage, l’ambiance est morne. Un beau décor des années ’70 et une senteur de cigarette, la gang de collègues du resto de Mourrial était déjà à table et discutait de moi et ma bourde de hockey et du pool.
En tout cas, je m’intègre assez bien. Ya Hugo, mon ami avec qui je jase hockey, et un autre barbu assit à ma droite. Comme si entre barbus on se soutenait discrètement, comme une secte. Mes connaissances en hockey sont de base. Je dirais 2,5/10. La plupart du temps je regarde le hockey des Canadiens pour avoir un break des enfants. Tsé!
Cinq rondes de sélections de joueurs passées, je dirais une heure et demie en temps d’humain. À l’unanimité (sauf moi et mon ami) ils ont décidé de commander une pizza dans l’une des pizzérias restos grecs de peut-être de ce que je pense… Rosemont. Moi et Hugo décidons de nous rendre au dépanneur du coin, afin de s’pogner une sanouitch o’zeu pis une liqueur douce, car je bois rarement de l’alcool.
Au dépanneur j’en profite pour sonder mon ami sur ma performance d’ami étranger jusqu’à date, et il me dit que j’suis #1. Il me répète à nouveau; que je peux aller loin, d’être moi-même et qu’ils étaient capables d’en prendre…
Ceci n’a pas été dit dans un oreille d’un sourd!
tchagg tchaggensen
De retour à l’appartement nauséeux avec mes vivres, la gang d’amis, tous attablé en train de se délecter de leur pizza locale favorite, je leur dis à voix haute:
Ta-Bar-Nak! Ça fait pas dix minutes qu’on est partit pis ça sent déjà le sperme icitte!??
Inutile de vous mentionner que la soirée fut trèèèèès courte par la suite. On a vite terminé et plus jamais on ne m’a reparlé.
Ciboire que j’pas fait pour être avec du monde!
24 janvier 2022
Mise-à-jour
En septembre 2022, il manquait de participants au pool et la gang de Montréal m’a réinvité. J’ai évidemment décliné l’invitation de Hugo.
Le Centre d’Aide aux Victimes d’Actes Criminels (CAVAC) est un organisme qui dispense des services de première ligne à toute personne victime d’un acte criminel et ses proches, ainsi qu’aux témoins d’un acte criminel. L’aide est offerte que l’auteur du crime soit ou non identifié, arrêté, poursuivi ou reconnu coupable.
L’organisme offre un service d’intervention post-traumatique et d’information sur les droits et les recours des victimes d’un acte criminel. Information sur les grandes étapes du processus judiciaire et sur les indemnités auxquelles les victimes peuvent avoir droit. Aide à remplir différents formulaires et accompagnement à travers le cheminement dans l’appareil judiciaire. Accessible gratuitement dans toutes les régions du Québec
Tel que mentionné dans l’article Projet de loi 84, j’ai approché l’organisme en juillet 2020, car visiblement en état de crise (comme il m’arrive souvent, sans savoir pourquoi), je ne savais plus vers qui demander de l’aide. Ça fait déjà quelques années, pour ne pas dire décennies, que je prends des antidépresseurs, que je suis sporadiquement en congé maladie du travail ou des études, que je peine à garder la tête hors de l’eau. Pour une fois dans ma vie, je brise le silence. Ce silence qui me ronge à l’intérieur comme la rouille ravage le fer, il fallait j’en parle pour éviter le pire. Voici, ci-bas, le courriel envoyé au CAVAC des Laurentides il y a plusieurs années.
Notez qu’auparavant, en novembre 2016, j’avais déjà approché l’organisme pour connaitre la démarche pour une dénonciation d’agressions sexuelles. J’ai téléphoné à l’organisme, parce que mon cas est particulier… rien ne s’est passé au Québec, et c’est un des critères d’acceptation, que le crime soit commis au Québec. :S On m’emmenait en voyage en Ontario et aux USA.
J’avais lancé la serviette avec cet organisme jusqu’à l’arrivée du Projet de loi 84, où finalement on accepte d’indemniser ou d’offrir des services pour les victimes de crimes commis hors province.
Étapes de ma demande à l’IVAC
9 novembre 2016 – Demande de renseignements pour une plainte d’agression sexuelle
10 novembre 2016 – Appel au CAVAC des Laurentides où on me dit que je ne qualifiais pas pour des services ou des indemnisations, car aucun crime n’a été perpétré au Québec
1er juillet 2020 – Je réécris, en état de crise, au CAVAC des Laurentides, pour de l’aide urgente
2 juillet 2020 – Le CAVAC me rappelle, mais l’information est pareille; pas de crime au Québec, pas d’aide
10 décembre 2020 – L’espoir à l’horizon! Un projet de loi sur la réforme en matière d’aide aux victimes est présenté à l’Assemblée Nationale
13 mai 2021 – Le projet de loi 84 est adopté à l’Assemblée Nationale. Un de ces changements, entre autre, vise à élargir la notion de victime, en acceptant les victimes de crimes commis hors province
13 octobre 2021 – La mise en vigueur de la nouvelle loi (PL84) et les nouveaux règlements
13 octobre 2021 – Le matin même, je faisais parvenir l’ensemble des documents à L’IVAC
6 janvier 2022 – Plusieurs semaines (12 semaines) sans réponse de l’organisme (je vais à la poste comme je vais à l’arcade, l’anxiété et l’espoir dans l’tapis), je les appelle pour un suivi. Ma thérapie des derniers jours (voir les 3 semaines au CRDL) m’a apprit à mettre mon pied dans le cadre de porte et insister. J’ai tendance à laisser mes dossiers cheminer sans interférence de ma part et de faire confiance à autrui, et qu’on travaille sur mon cas, mais honnêtement, je rêve en couleurs 😉
6 janvier 2022 – Je téléphone à l’IVAC et je parle avec Joseph, qui a accès à mon dossier, mais me dit qu’on me rappellera d’ici 48 heures
7 janvier 2022 – Je reçois un téléphone de l’IVAC me disant que ma demande est REFUSÉE. La raison est que les crimes ont été commis hors Québec. Câlisse, ça finit jamais!
10 janvier 2022 – Le document officiel du refus est arrivé par la poste
Ce dernier tiers de ma thérapie d’une durée de 3 semaines au Centre de Réadaptation et de Dépendance des Laurentides fut très riche en émotions, pas toutes positives. Il y a eu de la bisbille entre les usagers, les règlements ont été enfreints à plusieurs reprises, les intervenants ont même été confrontés à des situations où le respect n’était pas au premier plan (autant envers eux qu’envers les autres).
De mon côté, ce genre d’attitude est inacceptable envers qui que ce soit. À certains moments j’ai ajouté mon grain de sel, mais toujours avec respect. J’essaie le plus possible, lors que j’intervient, de penser avant de parler, en gardant en tête ces 5 points.
Bref, cette dernière semaine là-bas fût passablement émotive; depuis le 10 décembre dernier j’avais une routine saine qui m’était imposée par le centre, donc j’ai pu ressentir toute la gamme des ces émotions à jeun.
Étant donné qu’il y a eu plusieurs congés à l’extérieur du centre pour le temps des Fêtes, les ateliers de cette dernière semaine furent condensés, ce qui explique probablement la tension de tous. Néanmoins, de mon côté, toute cette tension m’a rappelé que nous sommes tous humains, avec nos hauts et nos bas.
Ce dernier droit fût seulement 3 jours (mardi au jeudi) à cause des vacances de Noël. Un petit lapse de temps, mais au combien pertinents et enrichissants ces ateliers!
ANECDOTES CRDL – SEMAINE 3
Cérémonie de départ – Que d’émotions! C’est le seul moment où j’ai eu la l’arme à l’œil. Je dit « la larme », parce que c’est la seule chose qui est sortie de mes yeux de tout mon séjour ici. Voici comment se déroule cette cérémonie de graduation: Tous les « verts » présents dans la salle de thérapie, ainsi que des intervenants, se placent pour former un cercle. Chacun des finissants se choisissent une pierre dans un coffre et la place sur notre cahier d’ateliers, situé au centre du cercle. Un poème de 5 vers est lu par les autres du groupe, l’un à la suite de l’autre. Une fois l’ode récité, tous se frottent les mains pour en dégager une énergie positive que nous « lançons » à la pierre. De belles paroles me furent dites par mes pairs, et les intervenants du centre.
DO – Suivi – « S’testi-là » est partit! Je suis content, pour moi uniquement. Je lui souhaitais, sincèrement et intérieurement, un succès dans sa démarche de rétablissement. Même si mon combat concernant les agressions sexuelles est loin d’être terminé, j’ai quand même une dose d’empathie et d’espoir face aux agresseurs. Mais je ne cacherai pas que lors de sa présence dans un pièce, je me sentais petit dans mes culottes. J’aime me tenir loin de ces gens-là.
Oublions les films de Disney, oublions les comédies familiales ou romantiques, ou les dessins animés du matin (les fameux « bonhommes »), ce n’est qu’à l’âge de 12 ans que j’ai découvert le fameux câble avec toutes les émissions jeunesse que tous mes amis connaissent sur leurs bouts des doigts.
Vivant avec mes parents et ma sœur dans des lieux isolés tels que Carillon, Pointe-Fortune et Pine Hill, les seuls postes de télé que j’ai souvenir d’avoir regardés sont le 35 –TQS – Télévision Quatre-Saisons (avec mon traditionnel Bleu Nuit que je regardais presque à toutes les semaines), le 10 – Télé-Métropole (aujourd’hui TVA, qu’on « pognait » juste quand il faisait beau, le 12 – CFCF-12 (pour les nouvelles en anglais pour mon père) et le 17 – Télé-Québec (la chaîne qu’on recevait le mieux).
Face à ce manque de choix, nous louons presque à toutes les fins de semaines, des films au club vidéo. Certes on a regardé des films à répétitions tels que; Opération Beurre de Pinotte, Brisby et le secret de Nymh, Hello Moineau, Histoire Sans Fin, Monsieur Rossy, etc.
Toute ma vie on m’a vue comme un grand! Même à 8 ans j’avais le gout de fumer la cigarette, chose qu’on ne m’empêcha pas du tout, mais que j’ai laissé tombé, car c’était « autorisé ». Sûrement un bonne tactique dans l’temps 😉
Étant donné ma « maturité » précoce, voici les films les plus weirds que j’ai regardés avant l’âge de 10 ans;
Cannibal Holocaust (film banni dans 50 pays)
Face à la mort 1 à 3 (film banni dans 46 pays)
Caligula (film banni au Canada)
Barnens ö (Aussi banni dans plusieurs pays)
Aujourd’hui, regarder un film pour moi est une chose que je n’aime pas faire, voir une pénitence. Il n’y a que les comédies satiriques pour lesquels j’ai une attirance. Ces films ont m’ont tous marqués à un certain degré; Ace Ventura (tous les films avec Jim Carrey), Police Academy, tous les films d’Ernest ou de Pee-Wee Herman, Laurel et Hardy, les 3 Stooges, et autres du même genre!