CRDL – Deuxième semaine

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Me voilà à exactement 17 jours sans rien consommer! Oh que ça me fait un bien de fou tant au corps qu’à l’esprit cette pause d’autodestruction. Il y a presque 5 ans, en janvier 2017 je consommais mon premier joint depuis une quinzaine d’années, bref depuis le CÉGEP. Tanné d’être angoissé, écœuré de penser et d’être constamment hypervigilant, je me lançais à pied joint dans cette substance qui allait, quelques années plus tard, devenir un combat important dans ma vie.

Un peu plus de deux semaines sont passées depuis mon admission au CRDL (Centre de Réadaptation et de dépendance des Laurentides), que j’estime déjà un succès. Moi qui n’a pas été en mesure, même à l’aide de mon intervenante en dépendance, Audrée qui est merveilleuse en passant, ni même avec les groupes auxquels j’ai participés (12 étapes pour vaincre la dépendance), à arrêter, ni même une journée, de consommer. Il a fallut me rendre à l’évidence, j’étais dépendant à cette substance.

Le but premier de ma démarche à l’interne était bien sûr de cesser, par un changement de cap radical de ma routine. Lorsqu’on débute la consommation tôt et termine tard, peu importe la journée, peu importe l’émotion, qu’elle soit positive ou négative, on se doit de donner un coup barre au bateau, si on ne veut pas crever avant ceux qui vous ont blessés.

Là-bas, au CRDL, on nous apprend en premier lieu l’importance de planifier nos journées de sorte que, nous les dépendants, sachions à quoi nous attendre et éviter les rechutes. Lorsqu’on s’ennuie, qu’on a trop de temps libre (dont je me créais moi-même comme excuse pour consommer), que toutes bonnes ou mauvaises émotions sont des moments propices à se geler la face.

Lorsque je suis arrivé là-bas, le 10 décembre, j’ai été accueillit chaleureusement par les intervenants, mais plus particulièrement les autres usagers. Même si je suis du genre solitaire, souvent lisant seul dans ma chambre, les moments d’échanger avec mes pairs furent nombreux; les ateliers, les tisane-causeries, les repas, le jeux de société, les marches ou les exercices quotidiens (l’exercice physique fait partie d’une saine routine), le sport (ping-pong, hockey balle, jeu de poche, etc.), les deux salons où on regardait le hockey ou des films (il y a des centaines de DVD), etc.

Le programme de réhabilitation est divisé en 3 parties (3 couleurs). Lorsque nous arrivons, les premières journées au centre, nous sommes en rouge. Ce qui signifie que nous sommes en sevrage. Aucune activité n’est obligatoire et les règles de vie sont moins rigides que les autres. Pendant cette période, allant de 3 à 7 jours environ, nous dormons et essayons de « chiller » afin de passer les effets très désagréable du sevrage. Les symptômes de celui-ci sont: les maux de tête et de cœur, l’irritabilité, des vomissements, l’agitation (tremblements dans tout le corps), l’angoisse/anxiété accrue, la perte d’équilibre, les cauchemars et les abondantes sueurs froides.

J’ai été 4 jours dans le rouge et des symptômes décris plus haut, il n’y a que les vomissements que je n’ai pas eu, mais des nausées qui m’ont presque fait sortit les entrailles, et j’ai eu la bouche extrêmement sèche (que j’ai toujours d’ailleurs, même deux semaines plus tard). Les autres usagers du centre me disaient que pour un « rouge », j’avais vraiment un bonne mine! L’histoire de ma vie. Malgré toute la noirceur que j’ai à l’intérieur, mon paraître est toujours parfait! Le grand sourire au lèvre, mon intérêt et mon empathie pour les autres, ont toujours fait en sorte qu’on y voit que du feu.

Pour entrer dans les jaunes, vous l’avez deviné que c’est la deuxième couleur (étape), il faut faire un plan d’action incluant des défis personnels à atteindre pendant le séjours de 21 jours à l’interne. Voici mes défis pour la prochaine étape:

  • M’ouvrir aux autres et tenter de parler ce qui m’a amené à consommer comme un défoncer, d’effleurer le sujet concernant mes abus sexuels subits dans l’enfance et de ma situation psychologique (dépression, trouble de la personnalité limite (TPL) et des symptômes qui m’accablent.
  • Vivre mes émotions, chose que je fais pas! Essayer de nommer les émotions que je vis et apprendre à les sortir. Devenir plus humain. Ça fait des années que j’ai un sourire éternel dans ma face et que j’ai une bonne humeur contagieuse, même en en dedans j’aurais le goût de mourir.

Lorsque nous sommes dans les jaunes, les ateliers sont obligatoires et les règles sont plus strictes. Tant mieux! J’ai besoin d’être encadré! Je me néglige depuis 5 ans! Un atelier de groupe par jour est obligatoire. Ces ateliers reprend un peu les 12 étapes que j’ai faits en suivit externe, mais on va plus loin et les ateliers souvent se continuent en dehors des ateliers! Je me suis tellement fait de nouvelles connaissances, on s’est même fait un groupe sur Facebook, où on peut discuter et se soutenir en gang après la thérapie à l’interne.

Ensuite vient le vert! Cette étape est la plus longue et la plus intéressant. La fréquence des rencontres de groupe double. Deux et parfois trois ateliers dans la même journée. Très enrichissants, je participe activement et je me suis même surpris à parler des mes abus. Que d’amour j’ai reçu pendant et après l’atelier. J’ai réussit à en parler, sans toutefois rendre ça lourd! Les 10 autres usagers et même l’intervenante, Chantal que j’adore, ont tous pleurés comme des Madeleine. Tous sauf moi! Mon histoire, j’la connais. J’suis prêt à la partager. Sans haine, sans blâme. Juste me libérer et comprendre ce qui m’arrive. J’ai ouvert cette journée une porte barricadée depuis trop d’années.

Être dans les verts, c’est aussi montrer l’exemple. D’accueillir les nouveaux, les intégrer, les respecter et faire en sorte qu’il passent à travers le « rouge » le plus doucement possible. Comme la façon j’ai été accueillit, je transmets cet amour, cette chaleur aux autres, c’est tellement important!

Voici un peu la routine quotidienne du centre:

  • 6h à 7h – Levé et hygiène personnelle
  • 7h à 8h – Déjeuner (je mange quotidiennement des « cric crac croc », un yogourt, un fruit et café)
  • 8h50 – Point d’infos #1 (période obligatoire « sauf les rouges » ou on fait la planification de l’avant-midi)
  • 9h – Marche à l’extérieur de 30 minutes (ou exercices à l’intérieur s’il ne fait pas beau)
  • 9h45 – Atelier thérapeutique des verts et des jaunes
  • Midi – Dîner pour tous. 95% des chances qu’il y ait des patates pilées!
  • 13h30 – Point d’infos #2 (période obligatoire « sauf les rouges » ou on fait la planification de l’après-midi)
  • 13h45 – Marche à l’extérieur de 15 minutes
  • 14h – Rencontres individuelles ou bilans ou temps libre (selon les jours)
  • 15h45 – Atelier thérapeutique des verts
  • 16h30 – Point d’infos #3 (période obligatoire « sauf les rouges » ou on fait la planification de la soirée)
  • 17h – Souper pour tous. 95% des chances qu’il y ait des patates pilées (again and again)
  • 19h – Atelier de groupe pour les verts et les jaunes ensemble
  • 22h30 – En chambre

L’horaire ci-dessous comporte à l’occasion des remaniements selon la journée, car les mercredis après-midi et les fins de semaine, les verts peuvent quitter le centre pour la maison. L’abstinence doit obligatoirement être respectée, même à l’extérieur du centre.

De mon côté, il me reste 4 jours au centre. Je quitterai le centre le 31 décembre, juste à temps pour le début de la nouvelle année. Je suis vraiment fier de mon parcours, et ma famille m’a aussi fait ressentir cette fierté! Je suis conscient que cette pause a été difficile pour mes proches en particulier Emilie, ma conjointe. Pendant mon absence, non seulement elle fût « monoparentale », mais elle dû composer avec le temps des Fêtes et l’anniversaire du 2/3 des enfants (24 et 25 décembre), l’achat de cadeaux, l’entretien de la maison, son travail, les comptes à payer, etc. Chapeau ma belle, et merci du fond du cœur.

Lors d’un prochain billet, je publierai quelques documents d’ateliers qui m’ont semblé pertinents!


ANECDOTES CRDL – SEMAINE 2

AR – Mon cher ami que j’ai connu ici au centre, mon pilier ici, est partit. À ce que j’ai pu entendre, il aurait été avertit à plusieurs reprises de respecter les heures de sortie pour fumer la cigarette. Il ne m’en avait pas parlé. Mais quel vide j’ai ressentit le matin de son départ! Il venait de mon coin dans les Laurentides, j’en profitais pour sortir prendre l’air lorsqu’il sortait fumer. Dès son départ, je ne retournai plus dehors. Je ne socialisait qu’aux repas et aux ateliers.

DO – Surnommé « S’testi-là » ou « tête de macaque ». Au départ je n’étais certain de qui il était, mais sa tête me disait de quoi! Ce nouvel usager fait son entrée au centre. L’allure fière de mâle alpha, le squelette bien droit, assis à la table des repas, avec son regard cherchant l’approbation des autres gars et aguichant celui des femmes du centre. Croyez-le ou non, c’est l’ex-amant de ma conjointe. À vrai dire, ce n’est pas ça qui me dérangeait, c’est plus le fait qu’il est enseignant, tout comme moi, mais il a une plainte pour agression sexuelle, sur une fille, en cours d’enquête. Voilà le pourquoi de… S’testi-là!

Règles du centre – Les intervenants du centre sont là pour nous guider, mais c’est à nous, les usagers, à prendre les choses en mains afin que les ateliers se déroulent bien. C’est la raison pour laquelle nous avons, les verts, déterminer les règles de groupe; si souvent répétées. Nous avons fait une séance de remue-méninges sur le sujet, et je me suis proposé pour faire le montage du document, pour ensuite le faire plastifier et l’afficher en évidence dans la salle de thérapie. Voici nos « 12 commandements pour une vie de groupe harmonieuse ».

Marie-L – Mon intervenante avec qui j’ai pu m’ouvrir, sans grande réserve, sur ma vie, ce dont j’ai vécu et sur la suite des choses auxquelles je serai confronté dans les prochains mois. Pourquoi Elle? Elle a subit à sa manière, un peu la même chose que moi, des agressions sexuelles. Dans les salles de thérapies, dans les couloirs et même dans ma chambre (la porte ouverte, haha!), on jasait de ça. Pas de façon lourde, au contraire, j’ai pu m’ouvrir à quelqu’un d’autre qu’Émilie. Que de bons conseils Marie-L m’a donnés! Merci 😀

Fête d’Eli James – Le mercredi après-midi, les verts ont droits à une sortie. Ça tombe vraiment bien, nous fêtons l’anniversaire d’Eli James! Plusieurs de ses amis sont venus, et que de bonheur de le voir si heureux! Cette petite parenthèse dans mon parcours m’a fait énormément de bien, et me donne le courage à continuer ce que j’ai entrepris. Bonne fête Eli! xxx

Roman de Jules Verne – Le Sphinx des Glaces – Cette semaine j’ai achevé mon deuxième roman de plus de 400 pages. Ce livre est un peu la suite du roman d’Edgar Allan Poe – Les aventures d’Arthur Gordon Pym. J’aime les histoires de ce genre! C’est la raison pour laquelle ce sont mes deux (2) auteurs préférés.

Mise à jour: 4 janvier 2022

CRDL – Première semaine

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Le 10 décembre dernier (2021) avant-midi je consultais ma psychiatre à la clinique externe de St-Jérôme. Ma rencontre s’est déroulé comme à l’habitude commençant par un traditionnel « comment ça va? ». Toutefois la spécialiste a insisté sur mes idées noires, et du fait que le matin même, après ma consultation avec elle, j’irai passer les prochains 21 au Centre de Réadaptation et de Dépendances des Laurentides (CRDL).

Mon histoire de vie, par ce dont je suis passé et ce qui fait qui je suis aujourd’hui, ma psychiatre connait les grandes lignes « at large » de mon parcours. L’inceste dont j’ai subi à l’âge de 8 et 9 ans, les autres agressions subies avant l’âge de 10 ans, l’entourage familial étant constamment centré sur la sexualité, le fait que mon agresseur (oncle) m’a accusé à l’âge de 17 ans d’agace, que je l’avais cherché, et que lorsque je lui demandai des excuses en 2016, qu’il était victime de machination, et que c’était à lui que je devais des excuses…

Ce sujet de discussion vient rarement de la part de ma docteure. On s’attaque plutôt aux dommages psychologiques qu’a causé ces agressions. Le dommage le plus frappant est le trouble de personnalité limite. Tel que mentionné dans un billet précédant, très souvent ce trouble est initié par un traumatisme vécu dans l’enfance. Bref, on parle d’en ce moment, et on « patche ».

Mes idées noires, j’en ai toujours eu. Ça fait partie des mes pensées quotidiennes. Jamais je n’ai mis à exécution, ni de près ni de loin, ces songes qui m’accaparent plusieurs fois par jour. Aussi loin que je puisse penser en voici quelques-unes:

  • Avant de tombé endormi le soir, je me voit pendu dans le vide au bout d’une corde de bungee, et le calme, l’inaccessibilité de mon corps, le vide, me donne une sérénité et un état de relaxation digne de tous les types de méditations les plus apaisants.
  • Avant de dénoncé mon oncle il y a plus 5 ans (2016), à de nombreuses reprises, j’ai été en contact avec lui ainsi que sa famille. Lors de souper, je me souviens distinctement de lui avoir fixé du regard son cou à la recherche d’un battement de cœur provenant de la jugulaire. Et je me faisait un plaisir fou à imaginer lui planter ma fourchette dans son cou et de le voir se vidant de son sang.

En tout cas, j’aurai certainement la chance dans d’autres articles d’approfondir ces pensées.

Après la rencontre avec la psychiatre, je me suis rendu de l’autre côté de la rue, où se trouvait le CRDL, le centre de réadaptation où j’allais passer les trois prochaines semaines, loin de mes proches. héhé. Ma consommation était rendu à un point tel que j’en souffrait. Vous savez, quand vous n’avez plus du tout envie, après une journée complète à fumer, de consommer et que vous le faite pareil, et encore plus. Un moment donné, il faut que ça arrête.

Il faut que ça arrête parce que je suis un homme comblé; je pratique la job de mes rêves, j’ai marié la femme dont j’ai tellement rêvé et que je rêve encore, trois enfants des plus extraordinaires, une toute petite maison servant de bercail remplit d’amour, et j’en passe! Pourquoi me plaindre alors?

Ben oui, j’consomme. Je me détruit. J’le sait, et c’est exactement la raison pour laquelle je consommais. Me faire mal, à moi. C’est justement un des caractères psychologiques d’un TPL. Une partie de moi veut vivre, mais l’autre veut mourir et souhaite un malheureux « accident ».

Une semaine est passée depuis mon admission au centre de réadaptation. Wow! Aujourd’hui ça fait exactement 9 jours que je n’ai rien consommer! J’en suis extrêmement fier! J’ai passé la fin de semaine avec la famille, et j’ai pu mettre en pratiques certaines activités/thérapies suivies au centre.

Avoir fait une semaine là-bas (au centre), et deux jours ici (à la maison), je retourne demain matin pour la semaine jusqu’au vendredi.

Voulant passer le plus de temps de qualité possible, je publierai la semaine prochaine des détails et des anecdotes quant à mon séjour au CRDL.

Ciao!

PS: On voit tout de suite que mon genre d’écriture s’est un peaufiner depuis que j’ai les idées claires. héhé!


ANECDOTES CRDL – SEMAINE 1

Arrivée au CRDL – Wow, quel accueil de la part des intervenants et des autres usagers. Je fût accueillit par Marie-K, une nouvelle IPL « Intervenante de Première Ligne » que j’ai particulièrement aimé. Ma chambre de grandeur correcte « 8’X10′ » possède pas mal tout pour passer un séjour confortable. Un lit simple, une table de nuit avec un réveille-matin, un bureau de travail et un bureau de chambre. Les règles sont plutôt strictes. Le centre possède 2 guitares, que j’aurais bien aimé gratté, mais qui m’a été interdit de faire (la dernière semaine, j’ai prit l’initiative de jouer de la guitare sans aucune conséquence). On a joué en gang à « Headband », où on a rit… tout ça à jeun!

Sevrage – Jours 1 à 7 – Lorsqu’on cesse de consommer, peu importe la substance, notre corps est en état de choc. Ce sentiment de manque ne tarde pas à se faire ressentir, comportant plusieurs symptômes peu confortables. Ceux qui me causaient le plus d’effets indésirables sont les sueurs froides, les tremblements, l’insomnie, les étourdissements, la bouche constamment sèche, les nausées, etc. Plusieurs usagers quittent dans les premiers jours, car les effets du sevrage sont trop intenses, ou certains croient qu’ils n’ont plus de problèmes. :S

Roman d’Edgar Allan Poe – Les Aventures d’Arthur Gordon Pym – Cette première semaine fût assez relaxe. Il n’y pas d’ateliers lorsqu’on est en « rouge » et un par jour concernant les « jaunes », donc j’ai le temps de lire! Excellent roman, des histoires de jeunes garçons qui quitte pour l’aventure loin de tout, c’est mon style! 🙂

Rouge VS Jaune – À savoir que ma dépendance est le cannabis uniquement, mon sevrage s’est quand même passé de bonne façon. Je sais que l’alcool et les drogues dures, le sevrage est pas mal plus intense. Je suis arrivé le vendredi 10 décembre en rouge (sevrage), et lundi matin, le 13 décembre je graduais en « jaune ». Si mon calcul est bon 😉 je suis resté 3 jours en « rouge » La semaine prochaine je décrirai ce que sont les « rouges » et les « verts ».

DD – Une de mes plus belles rencontres au centre, celle de Dave! Cet homme de la Gaspésie, me racontant mille et une histoires de sa vie rocambolesque fût mon coup de cœur de la semaine. Je me suis lié d’amitié, et je suis persuadé que c’est réciproque. Bien hâte de le revoir!

Notre film – Un soir nous avons eu comme activité bien spéciale, réaliser sur papier et en mime, un film utopique (idéal) de notre vie. Mon histoire, dont le titre était « 5 ans de vacances » relatait une famille, la mienne, qui, pendant un voyage en bateau à travers les îles de la Polynésie, en plein cœur du Pacifique, venait à s’échoir sur l’une des plages paradisiaques de l’île déserte. Pendant les années qui suivirent, une micro-société (la famille) se formait, et tous mettions la main à la pâte; et nous manquions de rien!

Mise à jour: 4 janvier 2022

Pèse su’ pause!

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Demain, 10 novembre, je rencontre ma psychiatre à la clinique externe de psychiatrie de l’hôpital-Dieu de St-Jérôme. Ça fait environ 5 fois qu’on se voit depuis septembre et chaque fois je sors de son bureau, je ressens de l’espoir. C’est bien évident que ses judicieux conseils pour réduire mon anxiété, son empathie, ses explication et sa vulgarisation de tout ce qui m’arrive (TPL), et il ne faut pas oublier les médicaments prescrits, bien tout ça aide à me contrôler.

Aussitôt sortit de son cabinet, à 2 minutes de marches, se trouve mon refuge pour les 3 prochaines semaines.

Cette pause au refuge (centre de réhabilitation) sera pour moi le premier gros geste de ma démarche de rétablissement. En 2022, j’aurai des dizaines de rencontres avec des spécialistes au CETAS pour les agressions sexuelles et au CLSC pour mon trouble de personnalité limite.

C’est donc avec grande fierté et grand bonheur que je m’accorde cette pause pour revenir en force dans 3 semaines!


Là-bas, j’écrirai mes états d’âme et mes réflexions. Vous les trouverez ici ci-dessous lorsque disponible.

Ci-dessous sont les règlements de vie du centre.


Autre lectures – Semaines au CRDL

Pèse su’ pause!

Semaine 1

Semaine 2

Semaine 3

Portrait de consommation

Demain sera un grand jour pour moi! Effectivement, c’est demain le 10 décembre 2021 que je serai admis dans un centre de désintoxication et réadaptation du CISSS des Laurentides à St-Jérôme.

Service de désintoxication et réadaptation – CISSS Des Laurentides
465 5e rue, Saint-Jérôme, QC J7Z 0J3
450-432-1118

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Ma consommation de cannabis a commencé un soir de weekend de janvier 2016. Pourtant, j’étais sobre de cette substance depuis 20 ans! Eh oui, mon initiation au pot datait de mes 17 à 23 ans lorsque je tentait de terminer mon CEGEP. Mais avec mes problèmes de drogues ainsi que mon état mental particulier (stress, anxiété, crises de panique, rage intérieur, etc.), je n’ai pas pu obtenir mon diplôme.

Pendant la période de mes 23 ans à 36 ans, je n’ai pas consommé de drogue. Toutefois, beaucoup de beaux événements ce sont produits tels que: un mariage avec la femme de mes rêves, la naissance de (3) trois beaux garçons, l’achat d’une maison dans un quartier familial, un travail d’enseignant que j’adore, etc.

Suis-je à plaindre? Non pas du tout. Je peux même dire que c’est une chance exceptionnelle que j’ai de vivre tous ces événements positifs dans ma vie.

Mais! Au delà de ces cadeaux du ciel se cache un nuage noir à l’intérieur de moi. Ce nuage sombre et très dense se trouve physiquement dans mon corps. Je dis physiquement, car cette boule de négativité se trouve en permanence sous mon thorax. Je la sent. J’ai même déjà voulu l’éclater au couteau. Bref, ce vide à l’intérieur de moi me fait penser à un trou noir. Tsé le genre de trou qui gobe tout ce qui l’entoure; le positivisme, la confiance et l’énergie mentale et physique de ma personne.

Demain, je serai dans un centre de « désintox ». C’est vraiment une bonne nouvelle, car je suis plus capable d’en prendre. Il faut que j’arrête de consommer. Il faut j’arrête parce que de belles choses s’en viennent pour moi.

Listes d’attente pour des services au début 2022

  • CETAS – Traitement psychologique pour agressions sexuelles
  • CLSC Lafontaine – Traitement psychologique pour TPL (Trouble de la personnalité limite)
  • CAVAC – Toujours en attente d’acceptation
  • Police de Niagara – Toujours en attente de traduction des documents

Depuis presque 6 ans que je consomme, du cannabis et celle-ci ne font qu’augmenter. Jamais je n’ai fumé moins que la veille! Au moment d’entrer au centre, voici le portrait de ma consommation quotidienne:

  • Heure de début de la consommation: 11h-12h
  • 5-7 grammes par jour de cannabis (5-7 joints)
  • 1/2 gramme de haschich à l’occasion
  • 1/4 gramme de cire de THC pur
  • Entre les joints = Vapoteuse à THC dilué
  • 40$ à 80$ par jour est dépensé (+ 15,000/an)

Articles – Projet de Loi 92

Loi visant la création d’un tribunal spécialisé en matière de violence sexuelle et de violence conjugale.

La mise sur pied d’un tribunal spécialisé vise à offrir aux plaignants et aux plaignantes un environnement plus accueillant, plus sécurisant, en les accompagnant à toutes les étapes du processus judiciaire. Cette loi vise à contrer le fait que la plupart des victimes n’osent pas porter plainte.


Les étapes du projet de loi

  1. Le projet de loi a été présenté le 15 septembre 2021
  2. Consultations en octobre 2021
  3. Dépôt du rapport de consultation en novembre 2021
  4. Le PL est adopté le 26 novembre 2021 à l’Assemblée nationale
  5. Mise en vigueur le 30 novembre 2021

Cette loi donne beaucoup d’espoir pour les victimes d’agressions sexuelles ou de violence conjugale. De mon côté, cette loi ne s’applique pas, car aucune agression n’a été commise au Québec.

Mise à jour: 2 décembre 2021

Ressources – Dis Son Nom

Dis son nom

Dis Son Nom est un mouvement contre les inconduites sexuelles qui publie une liste de potentiel·le·s agresseurs·euses.

Les objectifs sont de libérer la parole des victimes et protéger la société des prédateurs·rices allégué·e·s. Diffusée sur internet, la liste catégorise les inconduites en trois types, selon la gravité des gestes.

Les noms sont recueillis selon des témoignages livrés par des victimes dans la messagerie privée de Dis Son Nom, sur Facebook et Instagram. Un protocole est suivi par les bénévoles et les victimes restent anonymes.

Dis Son Nom est une des diverses facettes du mouvement de dénonciations de l’été 2020 sur les réseaux sociaux, avec d’autres groupes comme les Victims Voices. Après la réception de multiples mises en demeure, des procédures devant la cour civile ont été entamées contre Dis Son Nom et ses administrateurs·rices.

Nous considérons qu’il s’agit d’une question de société sur laquelle la population est prête à se pencher, après des mouvements comme #agressionnondenoncee et #metoo. Cet état des faits concernant la culture du viol dépasse les histoires individuelles et appelle à une réflexion sérieuse sur les crimes à caractères sexuels.

Dis Son Nom est l’expression d’une nouvelle façon que les victimes ont choisie pour prendre du pouvoir sur leur vie, via les réseaux sociaux. Nous répondons à leurs demandes et les soutenons du début à la fin, en leur ouvrant la porte vers le chemin de la guérison. 💕

https://www.dissonnom.ca/#about


Ressources en violences à caractère sexuel et violence conjugale

Centre de femmes et maisons d’hébergement

De mon côté j’ai soumis le nom d’un de mes agresseurs le 13 novembre 2020. Un peu plus d’un an après, son nom n’est toujours pas publié. Je sais que les filles qui gèrent ce site, ont eu des problèmes juridiques, et doivent être extrêmement prudentes lors de la divulgations des noms, d’où la lenteur des publications.

Pour être certain que son nom s’y trouve (parce qu’il y près d’une dizaine d’autres victimes), j’ai envoyé à DisSonNom toutes mes preuves concernant mes agressions. Impossible qu’on y croit pas!

Lorsque son nom apparaîtra, je vous le dirai ici même 🙂

Mise à jour: 27 décembre 2021

Ressources – CRIPHASE

Qu’est-ce que le CRIPHASE?

Le Centre de Ressources et d’Intervention Pour Hommes Abusés Sexuellement dans leur Enfance (CRIPHASE) est un organisme à but non lucratif, qui aide les hommes ayant vécu ce traumatisme, à se libérer de ce lourd fardeau et à vivre une vie plus heureuse.

Nos services sont offerts à Montréal. Cependant, nous acceptons tous les hommes au Québec sans égard à leur lieu de résidence et à leur région administrative. Si vous pouvez vous déplacer pour participer, vous êtes le bienvenu. Si nous ne pouvons vous venir en aide, nous vous orienterons vers une ressource appropriée à vos besoins.

Site Internet: https://www.criphase.org/
Groupe Facebook
Téléphone: 514-529-5567

J’ai contacté l’organisme par courriel (eh oui, j’suis pas trop téléphone) le 9 juin 2021. L’organisme

Mise à jour de ma démarche
9 juin 2021: Envoyé le courriel ci-dessous à l’organisme
30 septembre 2021: Envoyé message Facebook Messenger à l’organisme
18 octobre 2021: Retour à mon message Facebook signifiant leurs problèmes téléphoniques/informatiques.
16 novembre 2021: Appel + message téléphonique
17 novembre 2021: Appel + message téléphonique
18 novembre 2021: Ma petite sœur les appelle

À mon avis il est possible aussi que, étant donné que l’organisme répond exclusivement aux hommes ayant vécus des abus sexuels, et ayant un prénom féminin (la réponse de l’organisme débute par « Bonjour Madame Bermingham »), on a pas voulu/pu me recontacter.

Étant donné que le CETAS à St-Jérôme m’a appelé, j’ai lancé la serviette avec eux.

Mise à jour: 1er décembre 2021

Police de Niagara

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Dans cet article, je publierai le suivi de ma plainte au criminel avec la police du Niagara Regional Police Service (NRPS).

Niagara Regional Police Service (NRPS)

Après avoir subi un refus des tribunaux québécois, via le directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP), de poursuivre mon oncle pour agressions sexuelles, car le tribunal québécois n’a pas juridiction pour les crimes commis hors Québec, je me suis tourné vers le NRPS (Niagara Regional Police Service). Notez que les agressions ont eu lieu en Ontario et dans l’état de New York (USA).


Détails des événements

DatesInformations/Détails
22 septembre 2021Refus de poursuite – DPCP
Très grande déception de ma part
23 septembre 2021Appel à l’Ontario Provincial Police (OPP) pour transférer la plainte. Refus, car Toronto et Niagara ont leur propre service de police.
23 septembre 2021 Appel au Toronto Police Service. On me demande où à Toronto s’est déroulée l’agression. Aucune idée! Est-ce Mississauga? Ajax? Oshawa?
23 septembre 2021Appel au Niagara Regional Police Service (NRPS). Detective Southcott prendra en charge l’affaire, et attend le dossier de la SQ.
27 septembre 2021 L’enquêteur de la SQ envoie par Purolator le dossier à Niagara.
7 octobre 2021Detective Southcott mentionne que tous les documents sont en français uniquement. Même pas une petite note ou un résumé. Il doit faire traduire les nombreux documents par une traductrice.
11 novembre 2021Message pour suivi – Detective Southcott
17 novembre 2021Message pour suivi – Detective Southcott
22 novembre 2021Message pour suivi – Detective Southcott
23 novembre 2021Retour d’appel de M. Southcott. Il a trouvé une collègue dans un autre poste qui traduira les documents (notes de l’enquêteur, témoignages vidéo, formulaires, etc.). Il lui envoie le dossier cette semaine, mais ça prendra plusieurs semaines avant d’obtenir la traduction.
16 février 2022Détective Southcott a reçu la traduction du dossier de ma plainte. Voir la mise à jour ici-bas.
15 mars 2022Le dossier est complet et c’est très simple, mon oncle en interrogatoire, il a avoué m’avoir touché. Toutefois la procureure a un très gros dossier de court en cours, et le détective n’est pas en mesure de lui parler.
11 avril 2022Finalement Det. Southcott a pu présenter le dossier à la procureure, et celle-ci demande la preuve (photos, reçus, témoignage, etc.) que je sois allé en voyage avec mon oncle. Osti, ça n’arrête jamais!
19 avril 2022Ma mère témoigne sous serment en anglais (une demande venant de elle, pour éviter que ça prenne des mois à traduire), devant Sergent Pigeon de la Sûreté du Québec à Lachute qui l’expédie Niagara.
26 mai 2022Je reçois un appel du Détective me m’annonçant qu’il a obtenu le mandat d’arrêt contre mon oncle. Il a pu lui coller 6 chefs d’accusation. Le hic, les arrestations s’effectuent à l’intérieur de 250km en rayon de Niagara. Il a envoyé le mandat à l’Ontario Province Police (OPP) pour que celui-ci devienne provincial, dont Lachute est à l’intérieur des 250km.

Ça risque d’être long, mais on décourage pas!

Un suivi sera fait ici.

Mise à jour: 3 juin 2022


Explications supplémentaires

Mercredi matin, 16 février 2022, Detective Southcott du Niagara Regional Police me téléphona pour faire un suivi du dossier. Toute une belle surprise! Il avait tenté de me joindre la semaine passé, et n’a pas laissé de message, l’appel eu lieu jeudi dernier, mais j’étais en rencontre au CETAS.

Donc j’ai fait de mon mieux pour comprendre tout ce qu’il disait, il parle assez vite et je ne suis pas habitué aux jargon policier; « Crown », « Attorney », « Warrants », Un jour je serai capable de dire: « Hey, attend un peu, j’ai pas compris cette partie, peux-tu redire ça que je comprenne! » – Hahaha dans mes rêves!! En tout cas, voici ce qu’il m’a dit.

La traduction de mon dossier est finalisée, et il a en prit connaissance. Il dit avec qu’ils en auraient assez pour faire condamner et emprisonner mon agresseur, car celui-ci l’a apparemment avoué lors de son arrestation en interrogatoire. Également, la police de Niagara effectue une arrestation pour les criminels dans un rayon X de la région, donc il ne pourra pas lui passer les menottes.

Toutefois, le détective demeure confiant qu’il pourra émettre un mandat d’arrêt contre mon oncle, et s’il se fait prendre en Ontario, il sera arrêté. Il rencontre « The Crown » d’ici deux semaines, et il me rappellera par la suite.

À suivre!

Mise à jour 16 février 2022


Mardi le 15 mars, je reçois un courriel du policier de Niagara, Detective Southcott. Il mentionne qu’il n’a pas pu rencontrer la Couronne, car celle-ci est à la fin d’un gros procès exigeant, et que la semaine prochaine, il aura probablement la chance d’émettre le mandat d’arrestation à ce moment.


Mardi après-midi, 29 mars 2022, Detective Southcott m’appelle pour me dire qu’il a rencontré la couronne hier. Il mentionne que celle-ci hésite d’aller de l’avant avec le mandat d’arrêt contre mon oncle, car pour l’instant elle n’a pas de preuve que je sois allé en voyage avec lui. Donc je dois trouver un témoin de mon voyage, probablement ma mère ou carrément mon père (dans mes rêves).

Le policier me répéta à plusieurs reprises que le mandat d’arrestation n’aura pleinement son effet, c’est à dire qu’il sera arrêté, seulement s’il se livre lui-même, ou s’il est arrêté pour vérification dans la grande région de Toronto ou de Niagara. Je lui ai mentionné qu’il avait un voyage à Atlantic City de prévue en juillet, et il ne sais pas si cela sera réglé avant. Il ne sait pas non plus, si c’est réglé avant juillet, s’il sera arrêté par les douaniers s’il tente d’entrer aux États-Unis.

Le dossier est excellent, mais il a plusieurs éléments qui fait hésiter a couronne tels que; ce ne sont pas les documents originaux, le contenu de la clé USB n’a pas été traduit en anglais, il n’y a pas de témoins du voyage, ni personne pour appuyer mon témoignage (il y en a, mais ça n’a pas été transféré de la SQ (Sûreté du Québec) à la NRPS (Niagara Regional Police Service)).

Encore des délai, j’ai l’impression que ça ne se terminera jamais! J’ai toujours un peu d’espoir suivi d’un revers, mais je ne baisse pas les bras. Je lui ai demandé: – « With your experience, when do you think we’ll have the arrest warrant? Couple of days, some months, or maybe years? ». Et il me répondit quelques semaines. :S

À suivre!!! Again, again and again!

Mise à jour 29 mars 2022


C’est le jeudi matin, soit le 26 mai 2022, que le Détective Southcott me téléphona pour me dire qu’il a obtenu un mandat d’arrêt contre mon oncle. J’ai décodé d’en faire un article complet, cliquez ici pour le lire.

Mise à jour 4 juin 2022

Articles – La Justice Réparatrice

Définition selon Wikipédia

« La justice réparatrice envisage le crime plus comme un acte contre une personne ou une communauté que contre l’État. La victime y joue un rôle majeur et peut y bénéficier de la part de l’auteur de certaines formes de réparation. La justice réparatrice prend différentes formes, mais tous les systèmes ont quelques aspects en commun. Dans les crimes, les victimes ont l’occasion d’exprimer l’impact détaillé de l’acte criminel sur leur vie, de recevoir des réponses aux questions qui les hantent sur les faits et de participer à la mise en responsabilité du criminel pour ses faits et gestes. Les criminels peuvent raconter l’histoire du pourquoi du crime et quel effet il a eu sur leur vie. On leur donne une occasion de remettre les choses droites avec les victimes –dans la limite du possible- par certaines formes de compensation. »

Qu’en pense-je?

À priori, cette approche réparatrice semble utopique autant pour les victimes que pour les criminels. Peu d’information est accessible sur Internet concernant le succès ou le non succès de ce modèle de justice. Je continues mes recherches, et je ferai un suivi ici.

Mise à jour: 24 novembre 2021

Projet de Loi 84 – Refus IVAC/CAVAC

Loi visant à aider les personnes victimes d’infractions criminelles et à favoriser leur rétablissement.

Tiré du site web du CAVAC

Depuis le 13 octobre 2021, une réforme très attendue (du moins pour ma part) en matière d’aide aux personnes victimes d’infractions criminelles a vu le jour. Ces changements revoient entre autre non seulement la définition d’une victime, qui s’est élargie, mais également à reconnaitre leurs droits et mettre des mesures pour répondre à leurs besoins dans le but de favoriser le rétablissement.


Les étapes du projet de loi

  1. Le projet de loi a été présenté le 10 décembre 2020
  2. Consultations en janvier 2021
  3. Dépôt du rapport de consultation en février 2021
  4. Le PL est adopté le 13 mai 2021 à l’Assemblée nationale
  5. Mise en vigueur le 13 octobre 2021

Mauvaise nouvelle pour moi. Encore une fois, je subis un échec, je continue de croire qu’il y a de l’injustice et je me sens tellement impuissant face à tout ça. À 42 ans, je n’ai toujours pas vu de psychologue, ni aide que ce soit. On m’annonce, le 7 janvier 2022, que mon dossier à l’IVAC et CAVAC est refusé, car les crimes ont été perpétrés à l’extérieur de la province de Québec.

Il n’y a aucun doute que je puisse être considérée comme « victime » et voici les articles le démontrant:


CHAPITRE I
SECTION I
PERSONNES VICTIMES

15. Aux fins du présent titre, les personnes victimes suivantes ont droit à
une aide financière, selon les modalités qui y sont prescrites :

  1. la personne qui subit une atteinte à son intégrité en raison de la
    perpétration d’une infraction criminelle à son égard;

17. Outre les conditions prévues aux articles 15 et 16, pour que les personnes victimes qui y sont mentionnées puissent bénéficier de l’aide financière prévue au présent titre, l’atteinte à l’intégrité de la personne visée au paragraphe 1° du premier alinéa de l’article 15 ou au paragraphe 1° ou 2° du premier alinéa de l’article 16 ou le décès de cette personne doit être survenu au Québec.

« infraction criminelle » : toute infraction prévue au Code criminel perpétrée
après le 1 er mars 1972 et qui porte atteinte à l’intégrité physique ou psychique
d’une personne; ainsi n’est pas visée une infraction criminelle perpétrée contre
un bien.

CHAPITRE I
SECTION III
DEMANDE DE QUALIFICATION

23. Toute personne victime doit être qualifiée pour bénéficier d’une aide
financière en vertu du présent titre. À cette fin, elle doit présenter au ministre
une demande de qualification en tant que personne victime au sens de
l’article 15 ou de l’article 16.

25. La demande de qualification doit être présentée dans les trois ans qui
suivent la connaissance, par la personne victime, du préjudice qu’elle subit en
raison de la perpétration de l’infraction criminelle.
Malgré le premier alinéa, une demande de qualification peut être présentée
en tout temps lorsque celle-ci est en lien avec la perpétration d’une infraction
criminelle qui implique de la violence subie pendant l’enfance, de la violence
sexuelle
ou de la violence conjugale.


Pour la situation qu’aucun crime n’a été commis au Québec, je croyais avoir passé au peigne fin le document final du projet de loi, et voici mes observations sur cet article :

CHAPITRE XII
INFRACTIONS CRIMINELLES PERPÉTRÉES À L’EXTÉRIEUR DU QUÉBEC


71. Malgré l’article 17, toute personne victime visée à l’un des paragraphes 1° à 6° du premier alinéa de l’article 15 est admissible à une aide financière prévue au présent titre lorsque l’infraction criminelle a été perpétrée à l’extérieur du Québec, selon les conditions énoncées au présent chapitre.

Est considérée une infraction criminelle aux fins du présent chapitre toute infraction qui, si elle était perpétrée au Canada, serait une infraction criminelle au sens de la définition correspondante prévue au premier alinéa de l’article 18 sans égard au fait qu’elle soit ou non une telle infraction criminelle dans l’État étranger sur le territoire duquel elle est perpétrée.

72. En plus des conditions d’admissibilité prévues au présent titre à l’égard
de chaque aide financière, la personne visée au paragraphe 1° du premier alinéa de l’article 15 qui est victime d’une infraction criminelle perpétrée à l’extérieur du Québec ou la personne qui est décédée ou qui subit une atteinte à son intégrité en raison d’une infraction criminelle perpétrée à l’extérieur du Québec et qui est mentionnée aux paragraphes 2° à 6° de cet alinéa doit remplir les conditions suivantes:

  1. elle doit, au moment de la perpétration de l’infraction criminelle, être
    citoyenne canadienne
    au sens de la Loi sur la citoyenneté (Lois révisées du Canada (1985), chapitre C-29) ou résidente permanente au sens de la Loi sur l’immigration et la protection des réfugiés (Lois du Canada, 2001, chapitre 27) ou avoir tout autre statut déterminé par le règlement du gouvernement;
  2. elle doit, au moment de la perpétration de l’infraction criminelle, être domiciliée au Québec;
  3. elle ne doit pas avoir séjourné à l’extérieur du Québec durant plus de 183 jours au cours de l’année précédant la perpétration de l’infraction criminelle sous réserve des exceptions que peut prévoir le règlement du gouvernement;
  4. elle doit, si elle est la personne victime visée au paragraphe 1° du premier alinéa de l’article 15, remplir les conditions prévues aux paragraphes 1° et 2° du présent alinéa au moment de sa demande de qualification.

Le gouvernement détermine, par règlement, les autres conditions
d’admissibilité
des personnes victimes à l’égard desquelles l’infraction
criminelle a été perpétrée à l’extérieur du Québec de même que les modalités
d’application de ces conditions.


Voici la page de ces règlements (qui viennent appliquer la loi)


Ma demande d’aide a été soumise le matin même des modifications de la loi sur la Loi sur l’indemnisation des victimes d’actes criminels (LIVAC), soit le 13 octobre 2021. Au début novembre, je contacte l’IVAC pour valider le délai pour l’acceptation d’une demande, et on me dit que ça prend environ 2 à 6 semaines pour obtenir une réponse.

Nous sommes rendu le 6 janvier 2022, je me tanne et décide de les appeler. Le lendemain, on me rappelle et me dit que ma demande a été refusée. Je leur ai demandé par écrit la réponse négative à ma demande, ainsi que les raisons du refus.

Ah Câlisse, à suivre!

Tiré du site web du CAVAC


Mise à jour: 7 janvier 2022


Lundi 14 janvier, je reçois finalement la réponse officielle de refus de ma demande datant du 13 octobre 2021. Quand même 3 mois pour me dire que je ne qualifiais pas pour la demande, car les agressions ont été perpétrées à l’extérieur du Québec! Toujours la même histoire! Bref, au moins c’est officiel! Je pourrai contester!

C’est jeudi 27 janvier que j’envoie à l’IVAC non seulement une contestation de la décision, mais également 3 autres demandes d’indemnité! Il n’y a pas que mon oncle qui m’a touché, c’est de l’incestuel, un mode de vie.

La contestation, que vous trouverez dans son intégralité ci-dessous, se base sur deux constats; le premier est le fait que même si les agressions sexuelles commis par mon oncle ont été faites à l’extérieur du Québec, c’est à l’âge de 17 ans que j’ai réalisé que c’était un délit, et ça ça s’est passé au Québec, à Lachute pour être plus précis. C’est à cette âge que mon oncle m’a accusé d’être un agace de l’avoir cherché – Le début de mon mal d’être.

Le deuxième argument est le fait que j’ai beau lire la loi et les règlements de tous bords, tous côtés, il n’est aucunement indiqué que ces nouveaux dispositifs s’adressent uniquement aux nouvelles agressions!

J’tanné de courir après un peu d’aide, un peu de justice, j’pense que mon cas est pris entre deux chaises!

À suivre!


Enfin une bonne nouvelle! En février, j’ai finalement été accepté à L’IVAC pour deux des quatre nouvelles demandes, lire l’article en cliquant ici!!

Mise à jour 14 février 2022