Article – La communication assertive

La communication assertive en théorie

« Il peut être difficile de trouver les bons mots pour communiquer clairement ses limites et ses besoins. La communication assertive est une façon de s’affirmer avec confiance et de façon positive, sans être trop passif ni trop agressif. Il s’agit d’une compétence interpersonnelle qui aide à entretenir des relations saines, à résoudre des conflits et à respecter ses besoins. »

Source: Institut national de psychiatrie légale Philippe-Pinel – Page Facebook 4 mai 2022

L’Institut national de psychiatrie légale Philippe-Pinel est un hôpital universitaire affilié à l’Université de Montréal offrant des services surspécialisés en psychiatrie légale.


Un air interrogateur?

Vous trouverez ci-dessous, les trois affiches expliquant et vulgarisant ce qu’est la communication assertive, qui a pour finalité de mieux communiquer en simplifiant pour mieux comprendre.

Oui, mais en vrai, c’est quoi?

C’est principalement de se reconnaitre égal aux autres, de se respecter, et de s’affirmer avec bienveillance lorsqu’on communique. Vous savez, quand on met de l’eau dans son vin, ben ça goûte encore le vin! Il est plutôt néfaste de se retrouver d’un côté ou de l’autre de la balance.

Certains d’entre nous peuvent, dont je suis le malheureux champion, tendre vers des caractères plus passifs, où on lâche prise. On prend notre tête, et on la met sur une étagère, on ne fait rien et on se laisse faire. Comme un bateau à la dérive… ça nous mènera ben où ça voudra!

L’autre extrême, à droite, c’est l’agressivité! Les comportements plus intimidateurs tels que la manipulation, se moquer des autres, se penser supérieur, etc.

Après avoir pris connaissance des fiches, plus bas, je ferai le lien avec ma situation.

Dans toutes les thérapies dont j’investis beaucoup de mon temps ces temps-ci, l’importance de parler en « Je » est l’une des consignes communes à toutes. On s’occupe de ses bottines, qui disent!

Contrexemple: Tu es stupide en St-Ciboots d’avoir dit salut à ton ex au dépanneur.

se traduirait par:

Exemple: Lorsqu’on a croisé ton ex au dépanneur, lui dire salut, ça m’a blessé.

La dernière affiche est un bilan avec quelques petits trucs à intégrer dans vos communications. Ah! Si seulement on se disait, tout le monde, qu’on appliquerait universellement la communication assertive, y’aurait moins de chicane dans cabane!


Lien avec mon histoire

Pour tous vous dire, c’est une des raisons pour laquelle j’écris ce blogue, je suis plutôt passif dans la plupart de mes communications. C’est totalement inconscient de ma part, mais j’essaie, maintenant que j’ai pris conscience de ce malheureux tic, d’appliquer le plus possible ces techniques plus saines.

Demandez à mes proches… je me sacre de pas mal d’affaires! Des amis nocifs me maltraitent? Je garde mon trou, je me laisse faire et j’accepte d’être intimidé. Ils sont plus importants que moi. Même plus, je les côtoie plus souvent que mes amis sains. Jamais je ne réplique au contraire, j’encaisse. J’en parle à Émilie, et elle ne comprend pas que je m’acharne à demeurer leur ami.

J’essaie de garder la paix à tout prix, par peur qu’on ne m’aime pas ou pas peur d’être rejeté. Toutes ces actions passives font en sorte que mon estime personnelle pique vers le bas depuis tant d’années.

Aussi, ces derniers mois à essayer de me comprendre, j’ai appris l’importance de parler en « JE ». Pourquoi parler des autres, surtout en leur absence? On s’occupe de ses bottines, on en a déjà en masse à faire et à penser, sans s’occuper des autres. Attention! Il ne faut pas tomber dans l’autre extrême, l’égoïsme!

Le champion #1 de la dissociation. Lors d’une séance de thérapie de groupe, deux -logues composée de psy et de sexo, ainsi que d’autres hommes, m’ont mentionné que j’étais effectivement le King de la dissociation. Humblement, j’ai bien beau avoir été à l’université, mais je ne connaissais pas la signification de ce mot, donc je leur ai demandé, et voici leur réponse, globalement.

« Shannon, la dissociation c’est comme mettre sa tête sur une étagère, et ton corps continu de fonctionner, mais tu n’es plus associé à tes pensées ou tes sentiments. Un zombie quoi. Tu es toujours en mesure de bien parler, bien paraitre et de même de rationaliser avec les autres, mais rien n’entre dans ta tête. Tu est déconnecté. C’est dû à ton choc post-traumatique ça. J’imagine que les premières fois que tu as découvert ce mode de protection sont lors de tes agressions, de 7 à 11 ans? Pas besoin de répondre, on connait la réponse. »

HOLY SHIET! Bingo, j’viens de comprends beeeeeeeeeeeeen des affaires. C’est rendu que je fais de la dissociation même avec ceux que j’aime! Vous souvenez le film Clic avec Adam Sandler, s’tun peux ça. Sur le fast-forward en espérant me réveiller et tout sera fini! Émilie, ma conjointe, me parle d’un sujet, j’peux être empathique, la relancer avec des questions, même la conseiller sur ce qu’elle devrait faire, etc. Demandez-moi pas dans une demi-heure le sujet exact, je ne m’en souviens plus.

J’suis souvent dans ma tête, je rumine mille et un scénarios, okazoo!

La bonne nouvelle dans tout ça, c’est que j’suis conscient du problème! Il ne me reste qu’à mettre en application ces belles paroles!

tchagg avec son code de conduite

Les Quatre Accords Toltèque

Lors de mon dernier internement en centre de réadaptation, c’est l’un des merveilleux livres que j’ai eu la chance de découvrir, et que maintenant j’essaie d’appliquer dans toutes mes communications. Je vous recommande fortement la lecture de ce livre, mais je vous vends la mèche pour les accords, vous les trouverez ci-bas.. J’imagine un mon idéologie est peut-être un peu utopique, mais si tous adoptaient cette philosophie de vie, il y aurait beaucoup moins de haine et de malentendus un peu partout dans le Monde.

On a le cœur moi lourd, à chaque relecture!

PS: Je tiens sincèrement à m’excuser pour les fois où j’ai été passif, trop passif même. Je vais m’améliorer, je vous autorise aussi à me dire: « T’es certain? T’es passif là? », et en terminant, quand c’est non, c’est non!

Mise à jour le 25 mai 2022

Article – Ça arrive aussi aux garçons!

Article disponible en cliquant ici! – Journal Le Quotidien – 2 juin 2021

Le sujet des violences sexuelles où l’homme est du côté des victimes est, encore aujourd’hui, un thème dont on parle encore peu, c’est tabou! Toutefois, certains hommes ont pris la balle au bond depuis le mouvement #metoo de 2017, et ont décidé de s’ouvrir et d’en parler. Concernant le sujet, plusieurs mythes circulent toujours, et l’organisme – Hommes Optimum Saguenay–Lac-Saint-Jean a lancé la campagne « Ça arrive aussi aux garçons », afin de faire la lumière sur le sujet.

Selon une étude un homme sur dix sera un jour ou l’autre, victime de violences sexuelles. C’est énorme! Combien d’entre eux en parlent à leur conjointe? Leurs amis? À un professionnel de la santé? Encore trop peu! Malheureusement beaucoup d’hommes souffrent en silence. C’est une souffrance invisible et permanente, une boule de honte de dégoût, un cancer discret qui nous ronge de l’intérieur.


Dans mon cas c’est tout juste avant le populaire mouvement de dénonciation, en 2016, que j’ai décidé d’ouvrir cette plaie, une plaie qui n’avait jamais guérie, qui avait toujours été balayée en « d’sous du tapis », et ce, depuis trop longtemps. Comme vous l’avez lu dans mon introduction: « De 1996 à 2016 (17 à 37 ans), ce sont les échecs scolaires, sentimentaux, problèmes d’identité, mutilation, dépressions (au moins 6 arrêts de travail et 3 arrêts scolaires)… »

EFFE-EFFE-i-ENNE-ENNE-i !!!! Il me reste encore 25 ans à enseigner dans un magnifique domaine, le TOURISME! J’avais un pattern d’arrêts de travail aux 2 ans. Ça suffit!

25 ans de travail / 2 arrêts par an = 12 arrêts de travail @ 3 mois chacun = 3 ans

3 ans de dépression majeure, de périodes d’angoisse, de pertes salariales, des échecs à mes cours universitaires, et de tout ce que ça engendre. Des frictions avec la conjointe, les enfants, la famille, les collègues, les amis, etc. Les problèmes de consommation. Ce n’est pas une vie, gériboire!! Faut que ça arrête!

J’ai demandé de l’aide!

Aujourd’hui, je me prends en main, et c’est avec fierté que je peux dire sans gêne ni honte, ce que j’ai subi. Je suis pris en charge par plusieurs intervenants qui ont ma santé psychologique, physique, et sexuelle à cœur. Dans mon cas, obtenir de l’aide a été un processus relativement long (6 ans), car mes agressions eus lieu à l’extérieur du Québec.

Si vous avez subi des violences sexuelles, n’hésitez pas à chercher de l’aide. Les hommes victimes d’agressions sexuelles de la part d’autres garçons, d’autres hommes ou même d’une fille ou femme, et que vous sentez qu’en parler vous ferait du bien… GO!. Une agression n’est jamais banale!!

Selon votre région, voyez les services offerts aux hommes!
Gouvernement du Québec – Organismes d’aide aux hommes en difficulté

Étant moi-même une victime d’agressions de mon oncle, en 6 ans d’enquête sur lui, j’ai définitivement ouvert « une canne de vers ». Excluant moi, sept autres victimes m’ont faits des aveux sur ce que mon oncle leur a fait et deux d’entre eux ont même accepter de témoigner auprès des enquêteurs. Témoigner des violences sexuelles qu’ils ont subi étant jeune ado.

Aucun d’entre eux ne veut porter plainte. Zéro. Niet.

Je comprends qu’ouvrir une plaie aussi grande peu sembler insurmontable, mais c’est faux! Il y a un dossier sur l’agresseur d’ouvert! J’ai déjà porté plainte à la Sureté du Québec à Lachute, et ça pris un an pour me faire dire par DPCP, que je ne m’adressais pas au bon tribunal, car j’ai été agressé à plusieurs reprises par Mononcle Chose en Ontario et dans l’état de New York.

Vous voulez porter plainte?
Adressez-vous à l’enquêteur Sandra Pigeon au 450-562-2442

Si vous vous reconnaissez, sachez qu’il y a de l’aide si vous en avez besoin. La boule en dedans, les pétages de coches, les flashbacks, les déviances, vous vous questionnez sur votre orientation, etc.

Mise à jour 14 mars 2022

Article – Comment les animaux femelles se protègent de leurs agresseurs

L’humain n’est nul autre qu’un animal doté d’une conscience, d’une âme. Afin de faire le lien entre les violences sexuelles non sollicitées entre humains et celles des animaux, voyons ce que ces derniers font pour « dire non » à leur agresseur! Dans mon cas, pour commencer tout mon corps s’est figé, et j’ai eu le réflexe de faire le mort! Ben oui, aucun cri ne sortit de ma bouche, on n’entendit même pas ma respiration, pas un mouvement pas une raideur, j’étais sorti de mon corps en le temps que ça finisse.

Bon, revenons aux animaux! Comment certaines femelles réagissent? Les poulpes femelles, pour éloigner les mâles un peu trop insistant face à leurs envies de copulation, leur lance des pierres, du limon, des algues et des coquillages pour signifier leur refus d’accouplement. Regardez la vidéo sur Youtube en cliquant ici!

Credit: albert kok – ma photo/CC BY-SA 3.0

Une espèce de libellule, plus précisément l’aeschne des joncs s’accouple en plein vol avec leur mâle, et une fois qu’elle est fécondée, elle demeure très sollicitée auprès des autres « ginos » qui s’essaient. Afin de protéger leurs œufs déjà fécondés, et d’éviter d’endommager leur système de reproduction, ces astucieuses petites bestioles usent de stratégies et se laissent tomber au sol, faignantes être mortes! Les virils mâles survolent quelques secondes la zone de crash et décampent!

L’aeschne des joncs

Lors de l’accouplement d’une espèce de papillons, dit les piérides du navet, les femelles gardent précieusement un parfum anti-aphrodisiaque (phéromones) dans leur abdomen. Devinez quoi? Ces demoiselles, quand ça ne leur tentent pas de recevoir de la visite des mâles trop insistants, elle dégagent cette molécule chimique, et provoquent le dégoût. Bam, dans tes dents! 🙂

Piéride du navet

Faire front commun! Pour plusieurs espèces de singes, les guenons se regroupent en bande pour faire face aux mâles un peu trop insistants. Même son de cloche pour les éléphantes de mer, où celles-ci adhèrent à un harem, comme ça elle sont sûres de s’accoupler avec les mêmes mâles. Si un « outsider » arrive, le harem lui arrange le portrait et peut-être même lui causer la mort! Toutes pour une, une pour toutes!

Harem d’éléphants de mer

En terminant la liste, il y a une sorte de babouin où leur guenons acceptent de faire agresser sexuellement, car c’est plus couteux de résister et de se défendre que de se laisser faire. De plus, résister implique possiblement des blessures et la mort. Donc elle acceptent et se soumettent aux mâles.

Les boys, gardez donc ça dans vos shorts! Autant ou sinon plus si ça implique un enfant.

Mise à jour 18 février 2022

Articles – Inceste et incestuel

Article disponible en cliquant ici! – Anne-Laure Buffet – 19 janvier 2021

La lecture de cet article m’a donné froid dans le dos. Enfin je peux mettre des mots sur mon enfance avec l’ambiance trouble et le climat malsain. La thérapie que j’ai entamée au CETAS (Voir article en cliquant ici) me fait réaliser bien des choses, et je reste persuadé que c’est positif. Le fait d’en savoir plus sur ma condition et m’exprimer sur mon état mental d’aujourd’hui et d’hier me fait voir un peu d’espoir pour l’avenir.

Cet article de Madame Anne-Laure Buffet – thérapeute/conférencière/écrivaine, fait le tour de la question sur l’inceste, ce qu’on sait pas mal tous, mais elle relate également les grandes lignes de cette nouvelle expression – Incestuel. En 6 ans de recherches sur ce qui m’arrivait, c’est la première fois que, excepté l’inceste donc j’ai été victime, je peux mettre le mot sur le climat qui régnait au sein de la bulle familiale, de ma naissance à mes 12 ans, où l’enfant n’est pas envisagé dans son statut d’enfant, ni de descendant.

Le mot inceste vient du latin « in-castus » signifiant impropre et impur. L’inceste se définit comme un rapport sexuel entre deux personnes de même parenté. L’inceste renvoie à un événement qui a eu lieu effectivement, c’est une violence profonde, sans échappatoire, dirigée sur un corps souvent physiquement plus faible et sexuellement immature. Il en ressort pour l’enfant le secret, la honte, une culpabilité effrayante, une confusion et une perte de repères quant à ses propres limites face à la violence.

« Ignorer l’inceste, c’est refuser d’entendre celles et ceux qui en ont été victimes d’inceste, et qui le demeurent, même à l’âge adulte. L’ignorer, c’est aussi admettre qu’un parent puisse s’octroyer tous les droits sur son enfant, toutes les possessions et toutes les cruautés. Taire l’inceste, l’ignorer, le minimiser, se montrer « surpris », c’est être complice. » – Anne-Laure Buffet

Rappel des derniers chiffres :
L’inceste c’est, encore aujourd’hui, 1 fille sur 5, 1 garçon sur 13.
C’est chez vos voisins, vos cousins, vos amis, vos proches. Peut-être chez vous.

OK, c’est bon pour l’inceste, vous connaissez le sujet. Mais si on va plus loin que ça. Qu’on inclus, en plus de les attouchements sexuels et les relations physiques, on ajoutait une culture incestueuse permanente, un mode de vie basé sur le mensonge et la menace, une omerta familiale, et j’en passe!


Qu’est-ce que l’incestuel?
Selon le psychiatre Paul-Claude Racamier, il la définit comme un climat, qui, dans la vie familiale individuelle et collective, crée l’empreinte de l’inceste, sans passage à l’acte. Il dévoile ainsi le secret de tant de pathologies troublantes et mal comprises, en articulant théorie, exemples cliniques et références mythologiques.

Dans d’autres mots, et par expérience, c’est un parent (souvent un(e) dominant(e) et un(e) dominé(e)) qui par des gestes et des paroles souvent nébuleuses, garde l’enfant constamment dans un flou, et les empêche de se discerner d’eux. Il ou elle s’approprie finalement l’enfant, et l’amène dans le cercle de l’inceste.

Ce ne sont pas des cas isolés, c’est carrément un mode de vie! Dans mon cas, la cellule est assez grande à ce que je peux comprendre. Un parent m’a dit un jour: « Shannon, si tu ne retires pas ta plainte au criminel contre ton oncle, ce sera d’ouvrir une « canne de vers »!

À l’âge adulte, l’autonomie est difficilement acquise puisque l’enfant appartient au(x) parent(s). L’adulte reste infantilisé. Il n’a pas le droit et ne peut se détacher. Il n’arrive pas à sortir de la fusion avec le(s) parent(s) incestueux.

Anne-Laure Buffet

Vu qu’il n’y a pas de réel passage à l’acte (inceste), le climat incestuel repose sur des sensations. Ces sensations sont omniprésentes pour l’enfant, elle sont normales pour lui, font partie de son éducation, son mode de vie et l’enfant demeure prisonnier de ces parents. Il n’arrive pas à se détacher du parent incestueux. Il n’arrive pas à se détacher du parent, car il ne peut pas, et ne veut pas, il a été conditionné dans cette optique. Donc il reste infantilisé, peu d’autonomie à l’âge adulte.

Ma thérapie au CETAS m’aidera à passer au travers tout ça, et surtout à comprendre ce qui m’arrive. Je ne cacherai pas que j’ai tellement peur pour mes enfants. Moi et ma conjointe les élevons de façon correcte, mais je suis conscient qu’en tant que parent, il y a beaucoup trop de laxisme. Ça amène son lot de problèmes, surtout à l’adolescence, mais c’est à l’âge adulte que je m’inquiète pour eux.

J’en veux à la famille et mon entourage. J’ai vraiment l’impression que tout le monde le savait, mais personne n’a jamais osé parler. Ça fait 6 ans que j’ai dénoncé mon oncle, et combien de personnes de la famille m’ont contacté pour prendre de mes nouvelles… ZÉRO! L’incestuel ne peut surgir et persister que si la famille est complice et / ou contaminée : on parle de famille pathologique. Honnêtement, juste un petit « J’tavec toi Shannon, lâche-pas! », un « ouf, je m’excuse de n’avoir rien dit quand j’ai eu un doute », un « je sais que ce n’est pas évident pour toi! », peut-être même un petit « tu as tout mon empathie »?

Témoignage d’une victime d’incestuel

La banalisation du quotidien est un obstacle majeur à la possibilité de repérer l’incestuel. Donc je peux comprendre ceux et celles qui n’ont rien dit. De banaliser le mode de vie est fréquent chez les pervers qui tentent de faire passer pour normales, ou même naturelles des agissements ou des situations familiales dans lesquelles des liens incestuels ou incestueux sont à garder secret.

Il arrive souvent d’entendre des cas de climats incestuels qui se sont mis en place sous le nez de l’entourage, qui fait mine de ne pas voir, de ne pas savoir, de ne pas pouvoir agir ou parler. La négation de l’incestuel, tout comme celle de l’inceste, est une deuxième trahison pour l’enfant.

Hear No Evil, See No Evil, Speak No Evil

Les enfants n’ont comme références que celui de leur propre famille et pensent qu’il s’agit-là d’un modèle légitime. Il est de bon ton d’être attentif sans excès aux signes pouvant traduire un certain mal-être chez son enfant. Il peut y avoir de la maladresse car certains parents ne voient pas grandir leurs enfants, une absence de sensibilité ou une envie de trop bien faire. C’est là qu’il faut faire attention.

L’inceste est la maltraitance envers les enfants qui éveille le plus de dégoût, tout autant que de rejet. Longtemps tu ou nié, il est aujourd’hui, enfin !, un sujet de discussion publique. Pour autant, évoquer l’inceste, en éveiller le soupçon au sein d’une famille, est encore très difficile.

L’inceste est tellement traumatisant que la victime doit dans la plupart des cas, pour survivre, oublier et se plonger dans le déni, mécanisme de défense qui se met en place pouvant provoquer l’oubli total des faits. Dans ce cas, personne ne peut savoir quand les souvenirs vont se manifester à nouveau.

L’inceste ne survient pas comme un coup de tonnerre dans un ciel bleu un mardi soir. L’inceste survient dans des familles où les limites sont floues, parfois depuis plusieurs générations!


Que sont les conséquences de l’inceste et de l’incestuel?

Lorsque l’abus sexuelle survient dans la vie d’un enfant, sa personnalité est en plein développement ; il est généralement déjà en manque affectif, puisque l’inceste survient dans des familles incestueuses (flous des limites, flou générationnel, couple parental immature, emprise…). Les dégâts vont dépendre de l’âge, de la fréquence et de la répétition, la forme du traumatisme… Il n’y a pas d’inceste « soft ». Pour la victime, l’inceste, c’est Hiroshima.

L’inceste est une invasion sensorielle à laquelle l’enfant n’est pas préparé, physiologiquement (en fonction de l’âge) et psychiquement : l’enfant cherchait de la tendresse, de la reconnaissance, de l’attention, il reçoit du sexe. « Son système sensoriel est saturé, son système émotionnel est trompé ».

Adèle Amblard

Conséquence 1: Destruction de l’imaginaire: L’enfant abusé / incesté n’a plus de place, il n’est plus personne : l’abuseur ne reconnait pas l’autre dans son altérité, car il l’a pris comme un objet. L’enfant incesté est mis à une place qui n’est pas la sienne.

Les abuseurs, lorsqu’ils abusent, sont sans empathie, ils n’éprouvent que leur propre monde mental qu’ils projettent sur l’autre : « c’est lui/elle qui voulait », « c’est lui/elle (la victime) qui avait envie, qui m’a allumé… »).

Conséquence 2: L’enfermement dans la solitude: l’enfant qui subi l’inceste est dans une confusion mentale totale ; tous ses repères, s’il en avait, ont volé en éclat ; il est comme pétrifié, enfermé par les injonctions contradictoires et le secret. Il n’est plus un enfant comme les autres ; seul parmi ses pairs, qui pourrait le comprendre ?…
Conséquences de ces conséquences : l’enfant se coupe de son ressenti. Reste comme un magma de sensations non nommées, non reconnues : l’alcool, la drogue, l’anorexie, la boulimie, pourront être plus tard des moyens de faire taire ses sensations « inrepérables ».

Conséquence 3: Culpabilité et honte: l’abus disqualifie l’enfant, « je suis nul, c’est de ma faute,
c’est bien fait pour moi, de toute façon, je ne vaux rien ». Si l’abuseur a rendu l’enfant responsable, le sentiment de honte et de culpabilité sera renforcé… : il porte la honte que son agresseur ne ressent pas.

Conséquence 4: Incapacité à dire « non »: L’enfant n’a jamais connues de limites. De plus l’envahissement corporel détruit la sensation de limites ; enfin, le fait de se couper de son ressenti augmente encore l’incapacité à ressentir les limites. Le désir est devenu pervers ou dangereux, le plaisir est ambigu, le lien d’amour est trop risqué (on y risque son intégrité et son être), et la sexualité ne peut s’inscrire dans un lien d’amour.

Le devenir de ces personnes victimes est abîmé, perturbé, fractionné, avec des risques graves qui s’étaleront dans le temps, ceux avec un crochet sont ceux que j’ai :

  • Dépressions chroniques √
  • Délinquance,
  • Echec scolaire, professionnel √
  • Troubles sexuels et troubles affectifs √
  • Anorexie, boulimie, toutes les addictions, √
  • Prostitution
  • Tentatives de suicide et/ou suicides √
  • Bouffés d’angoisse √
  • Bouffées délirantes, psychoses
  • Troubles graves de l’image corporelle √
  • Rituels obsessionnels de lavage
  • Reproduction à la génération suivante (8%)
  • Sexualité compulsive ou absence de sexualité √
  • Tendance à vivre des relations abusives (affectives, sexuelles,
    professionnelles…)
  • Incapacité à vivre simultanément amour et sexualité dans une même
    relation… √

En terminant, j’espère avoir ouvert une porte à une réflexion sur ce que tous savent, mais peu osent parler, soit l’inceste et l’incestuel. Dans mon cas le fait d’avoir été agressé sexuellement par mon oncle ailleurs qu’au Québec rend mon rétablissement plus difficile.

Pour en savoir plus allez lire le superbe article de Anne-Laure Buffet en cliquant ici!

Mise à jour 2 février 2022

Articles – Projet de Loi 92

Loi visant la création d’un tribunal spécialisé en matière de violence sexuelle et de violence conjugale.

La mise sur pied d’un tribunal spécialisé vise à offrir aux plaignants et aux plaignantes un environnement plus accueillant, plus sécurisant, en les accompagnant à toutes les étapes du processus judiciaire. Cette loi vise à contrer le fait que la plupart des victimes n’osent pas porter plainte.


Les étapes du projet de loi

  1. Le projet de loi a été présenté le 15 septembre 2021
  2. Consultations en octobre 2021
  3. Dépôt du rapport de consultation en novembre 2021
  4. Le PL est adopté le 26 novembre 2021 à l’Assemblée nationale
  5. Mise en vigueur le 30 novembre 2021

Cette loi donne beaucoup d’espoir pour les victimes d’agressions sexuelles ou de violence conjugale. De mon côté, cette loi ne s’applique pas, car aucune agression n’a été commise au Québec.

Mise à jour: 2 décembre 2021

Articles – La Justice Réparatrice

Définition selon Wikipédia

« La justice réparatrice envisage le crime plus comme un acte contre une personne ou une communauté que contre l’État. La victime y joue un rôle majeur et peut y bénéficier de la part de l’auteur de certaines formes de réparation. La justice réparatrice prend différentes formes, mais tous les systèmes ont quelques aspects en commun. Dans les crimes, les victimes ont l’occasion d’exprimer l’impact détaillé de l’acte criminel sur leur vie, de recevoir des réponses aux questions qui les hantent sur les faits et de participer à la mise en responsabilité du criminel pour ses faits et gestes. Les criminels peuvent raconter l’histoire du pourquoi du crime et quel effet il a eu sur leur vie. On leur donne une occasion de remettre les choses droites avec les victimes –dans la limite du possible- par certaines formes de compensation. »

Qu’en pense-je?

À priori, cette approche réparatrice semble utopique autant pour les victimes que pour les criminels. Peu d’information est accessible sur Internet concernant le succès ou le non succès de ce modèle de justice. Je continues mes recherches, et je ferai un suivi ici.

Mise à jour: 24 novembre 2021

Articles – Enfant abusé – Quel Homme Suis-Je?

Edouard : « Enfant abusé, quel homme suis-je ? »


Excellente entrevue avec une victime d’agressions sexuelles en bas âge.

Édouard a été abusé sexuellement par un membre de la famille à l’âge de 5 ans jusqu’à 9 ans. Il a gardé ce silence pendant 20 ans! Regardez son témoignage à visage découvert qui explique les blessures collatérales dont il a subi.

Quelques phrases clés de son témoignage:

« ..en plus de l’agression, il y a des questions qui se posent:
* Qui suis-je?
* Comment on se définit?
* Quelle est mon orientation sexuelle? »
« ..on est marqué au fer rouge »
« ..on m’a imposé un choix »
« ..on a décidé à ma place qui j’étais »
« ..l’agression n’e blesse pas uniquement nos parties génitales, notre être, notre cœur, notre âme aussi! »
« ..à 9 ans j’avais passé la moitié de ma vie sous l’emprise de quelqu’un »
« ..à 9 ans je connaissais la noirceur du monde, le chantage affectif, j’étais capable de le faire subir »
« ..à 20 ans il y avait une partie de moi que je détestais »
« ..c’est difficile être en rébellion avec soi-même »
« .. me débarrasser des choses qui ne m’appartiennent pas, telles que la honte, la culpabilité, de me cacher, d’endosser cette responsabilité là! »
« ..reprendre contact avec son enfant intérieur »


Vers l’âge de 37 ans tout s’écroule. Après avoir ignoré les signaux d’alarme que mon corps m’envoyait depuis des années, c’est à ce moment-là que j’ai décidé que je devais faire quelque chose.

Voici les blessures physiques et psychologiques que j’ai fait parvenir à l’IVAC. Cette liste a été faite par moi et n’est pas un diagnostic médical.