Les autres enfants de la DPJ

En 2005, le très distingué animateur de radio, Paul Arcand sortait son docufilm – Les voleurs d’enfance, qui dévoilait au grand jour les ratées de la DPJ (Direction de la Protection de la Jeunesse) dans sa pratique. L’animateur questionne leurs responsabilités citoyennes et institutionnelles face aux enfants, en allant de la lourdeur de la bureaucratie de l’organisme, en passant par les abus sexuels que certains d’entre eux ont été victimes. Bref, je vous recommande le visionnement de ce film.

Monsieur Arcand et son équipe de recherchistes ont pu faire la lumière sur quelques manquements de la DPJ, qu’ont eue des conséquences sur plusieurs enfants en famille ou centre d’accueil. Vraiment une triste réalité qui malheureusement fut vraie.

« Les voleurs d’enfance, ce sont les pédophiles, les agresseurs. »

« Le vrai voleur d’enfance, c’est le silence des adultes. »


Quel est le lien avec mon histoire?

Avant de débuter, j’aimerais vous dire que moi et ma petite sœur, Jaime, n’avons jamais été placés dans une famille d’accueil. Toutefois, notre famille a été l’hôte d’environ 25 jeunes délinquants sur une période d’un peu moins de 5 ans. Je mentionne « jeunes délinquants », car nous étions une ressource d’accueil en milieu familial pour jeunes ayant des problèmes de comportements. Ces adolescents et adolescentes âgés entre 12 et 17 ans, la plupart d’entre eux sortaient tout juste de prison pour jeunes (Huberdeau), de centres d’accueil ou de familles dysfonctionnelles. De 1987 à 1991, de Pine Hill à Lachute dans les Laurentides, nous, moi et ma sœur, avions des frères et des sœurs d’accueil.

Moi et Jaime, prononcé Djay-mi, ma sœurette, aujourd’hui âgés dans le début de quarantaine, nous sommes des personnes spécialement spéciales (dans notre cas, ça se dit)! Tous les deux avons reçu les diagnostiques d’un trouble de personnalité limite (TPL) dite « Borderline », de dépressions majeures et d’un trouble d’anxiété généralisé (TAG). De son côté, ma petite sœur a aussi en plus un trouble de déficit de l’attention (TDA), ainsi qu’un trouble de la personnalité dépendante (TPD). L’une des causes communes à tous ces troubles psychologiques c’est que c’est un stress post-traumatique pendant l’enfance. Cliquez ici pour lire l’article concernant TPL – Bordeline.

Nous deux, enfants de famille d’accueil, depuis d’état de panique assez fréquente sommes confrontés quotidiennement. En consultant chacun de notre côté, on apprend qu’on souffre d’un stress post-traumatique. Ayant une enfance peu stable à l’adolescence, les traits psychologiques se développent en troubles. Et, depuis notre passage chacun à l’âge adulte, vivre devient de plus en plus difficile. On appelle ça survivre. Maintenant, on voit chacun de nos enfants grandir, et de plus en plus à chaque, jour nous avons une boule en permanence à l’estomac. Cette boule, j’ai su avec ma thérapie au CETAS, que c’était un mélange de honte et de dégoût.

Dessin à tchagg

En janvier 2022, j’ai appris également au CETAS qu’en plus de la dizaine d’agressions sexuelles incluant de l’inceste, ce que j’avais subi allait plus loin, que c’était un mode de vie qu’on appelle incestuel. Pour en savoir plus cliquer ici.

Quel est le lien avec l’incestuel?

Peut-être aucun! Mais je vous relate notre enfance à moi et ma tite sœur que j’adore, avec sa permission, évidemment!


tchagg tchaggensen vu par Emilie

C’est en 1987, lorsque j’avais 7 ou huit ans que mes parents ont eu l’idée de devenir famille d’accueil. Ils étaient propriétaire de l’hôtel/bar le Pine Hill Lodge qui roulait bien les fins de semaine, mais la clientèle quotidienne de jour de semaine ne suffisait pas à faire vivre toute la famille. Donc ça a débuté par un seul garçon qu’on a gardé plusieurs mois, il s’appelait Stéphane et il avait environ 16 ou 17 ans. Je n’ai jamais demandé combien ça payait de garder ces jeunes, car même si je l’avais demandé, on m’aurait répondu comme d’habitude, « c’est pas de tes câlisse d’affaires ».

Des réponses telles que celle-ci furent omniprésentes de la part des parents;

« Qu’est-ce qu’on mange? « D’la marde pis des patates »
« Où on va? « Suis et ferme ta gueule »
« Braille, chie, pète, rote, vomit, j’men câlisse »
« Veux-tu ben me câlisser patience »
« Va dont jouer dans l’traffic »
« Bite my shorts »
Et ça, c’est seulement une courte énumération des phrases méchantes toutes faites d’avance. Vous en avez probablement plein, vous aussi, des insultes que vos parents vous disaient?

Stéphane est demeuré plusieurs mois avec nous, et mon petit doigt me dit que nous avons eu un impact positif dans la vie de ce garçon. Il trippait sur les outils Snap-On. Un grand frère qui fut important dans ma vie, car vous savez, lorsqu’on accueille un enfant étranger dans NOTRE famille, ça peut être déstabilisant. Mais avec lui la transition fut douce et agréable.

Rappelez-vous maintenant qu’un climat où règne l’incestuel, l’enfant légitime n’est pas considéré comme une personne à part entière. Où l’enfant demeure dans un flou, avec absence de limite, servant à projeter une image positive d’une famille parfaite et parfois même servir d’alibis.

Le deuxième garçon à intégrer la famille d’accueil fût Alain « Doigt Dans Le Nez ». Surnom que lui avait donné mon père, demandez-moi pas la raison, aucune espèce d’idée. Haha! Une fois nous sommes allés en voyage au Lake George (NY), la vraie famille, et ce garçon. Bizarre, mais nous avons logé au même endroit que j’étais allé avec cHOSE deux ans plus tard. Aujourd’hui, monsieur aux « DDLN » est malheureusement décédé.

Pour moi à l’époque, être une famille d’accueil signifiait « garder des jeunes en difficulté ». Datsit! J’ai su beaucoup plus tard qu’il existait aussi des milieux sains. Pour ma part, mon enfance s’est arrêtée là. On a subi, moi et ma sœur, des agressions physiques, verbales et sexuelles, et on en a bavé. Aujourd’hui, j’ai compris qu’ils (frères et sœurs d’accueil) avaient besoin d’aide à l’époque. Mais à l’époque on s’en foutait.

RC, âgé de quinze ou seize ans et sympathique jeune homme, fut le troisième garçon à intégrer la famille dans la maison familiale de Pine Hill. Ce jeune homme aimait beaucoup raconter des histoires macabrement abracadabrantes avant de dormir à moi et ma petite sœur. Par exemple, il mentionnait que Napoléon Bonaparte était l’antéchrist, et un peu comme les intentions de Hitler, le puissant français voulait dominer le Monde en massacrant des opposants, patati et patata, voyez l’genre! Ça m’a marqué, mais avec les nombreux livres d’encyclopédie que j’avais reçu en cadeau de Première Communion de la part de mon parrain, j’ai vite été en mesure de me renseigner sur Napoléon, v’oyez!

Un événement chamboulant a mit fin au séjour de RC, et ce, de façon abrupte. Si ce garçon n’est demeuré que quelques mois, c’est qu’il faisait avec nous, des jeux sexuels. J’avais environ 7 ans, et ma petite sœur Jaime, 5 ans. Depuis la chambre côté nord de la maison, à plusieurs reprises il m’agressa. Une fois, il enferma ma sœur Jaime dans la garde-robe en bloquant la vitre-miroir coulissant pour pouvoir m’agresser une coche au-dessus.

Comme nous avions l’habitude de faire en vraie famille « nous quatre » plusieurs fois par année, nous séjournions de temps en temps, le temps d’un week-end, à Montréal. À la piscine de l’hôtel, nous en profitions pour nous baigner (Holiday Inn – Crowne Plaza, sur Sherbrooke), pour magasiner à la place Desjardins, pour manger quelques roteux sur la rue St-Laurent, et bien sûr en soirée, se faire garder par Annette Bourbonnais, notre gardienne favorite du complexe hôtelier. Mes parents en profitaient pour sortir dans des bars gais ou des saunas « pour homme seulement ». Je me rappelle en plus du 281, il y avait le Club David, et un l’Entre-Peau, et d’autres que j’oublie.

Un soir, après une bonne baignade, où j’étais seul avec ma mère et ma sœur dans notre chambre d’hôtel, je suis allé à la salle de bains où je me suis mis à pleurer. Ma mère, tout de suite alertée par le bruit étouffé des sanglots, entra dans la pièce, et me demanda ce qu’il n’allait pas. – « Maman, j’pense j’ai le SIDA! », lui chuchotais-je. Ma mère, surprise de ce que je venais de dire, me demande avec empressement: « Comment ça le Sida? Osti, t’as juste 7 ans! ». Je lui montrai mon pénis qui était effectivement de couleur rouge foncé, mais qui s’avérait être une infection urinaire ou de quoi du genre, mais pas de Sida!

Je lui ai tout raconté ce qui se passait avec mon « frère d’accueil » et AW, le travailleur social attitré à notre famille d’accueil fut mis au courant des attouchements, et le lendemain, le dimanche, la police venait récupérer RC au domicile de Pine Hill.

Pour terminer l’histoire avec RC, que je n’ai jamais revu d’ailleurs, quelques semaines plus tard, je rencontrais avec mes parents une travailleuse sociale qui nous expliqua que RC avait avoué ce qu’il m’avait fait, et qu’il n’aurait pas de plaintes ou de procès. Elle termina l’entretien et demanda à mes parents s’ils aimeraient que Shannon consulte un psychologue, et ont répondus dans la négative. Dossier clos.

Ensuite vint le garçon étant resté avec nous le plus longtemps, presque 5 ans. JP. Cet ado arriva au sein de la famille à l’âge de 14 ans, de mon côté j’étais âgé de 8 ans. Un grand frère d’accueil que j’ai quand même beaucoup apprécié, même s’il arriva quelques incidents tragiques, le concernant. Il était de toute évidence le préféré de mon père. Il dormait avec lui, le traita souvent avec privilèges et lui massa même le visage de Noxzema. Son statut d’ancien et de régulier lui donnait souvent le rôle de boss des bécosses, et à ses 16 et 17 ans, c’est ce garçon qui nous gardait. « Nous » étant moi, ma sœur et les 20 autres adolescents qui demeuraient en famille d’accueil. JP demeura avec nous jusqu’à ses 18 ans.

Enfin des filles!!!! Du moins une première cohorte de deux sœurs ND et SD. La plus âgée, ND, a influencé très positivement mes goûts musicaux. Cette blondinette m’initia à des groupes hip-hop tels que; Run DMC, Beastie Boys, Ice-Cube, DJ Jazzy Jeff & The Fresh Prince, N.W.A., etc. Sa sœur SD, beaucoup plus timide, deviendra ma « fréquentation » vers l’âge de mes 10 ans.

Rappelez-vous que mes parents tenaient un bar où des orchestres rock performaient tout le weekend « en résidence ». C’est-à-dire qu’après leurs sets, aux petites heures du matin, les musiciens avaient leurs chambres d’attitrées au deuxième étage du bar. Pendant que mes parents s’occupaient du bar, c’est une résidente du foyer d’accueil pour personnes âgées de Mononcle et Matante Tartempion, une dénommée Lise, âgée d’environ 128 ans. Elle ne voyait tellement rien, qu’on buvait de l’alcool dans sa face, elle n’y voyait que du feu! J’pense qu’elle souffrait de narcolepsie, et même réveillée elle semblait dormir.

Nous n’avions pas de câble, et il arriva de temps en temps que je regardasse certains films assez weird pendant que la gardienne sommeillait sur le Lay-Z-Boy et moi sur le Chesterfield (sofa ou divan pour les fins connaisseurs), c’est là que je me suis tappé les VHS de Face à la mort, Caligula, Cannibal Holocaust et Barnens ö, un film suédois assez ouvert d’esprit, peut-être même trop.

Pour l’alcool, il était facile de m’en procurer, mais je n’ai dirai pas trop sur le sujet afin d’éviter des problèmes à des membres de ma famille, mais, nous avions dans notre maison, une pièce discrète servant à cacher des caisses et des caisses d’alcool. Légales ou de contrebandes, peu importe, ces centaines de bouteilles de 60 onces ont marqué ma jeunesse. Ceux que je préférais, au goût étaient évidemment les crèmes et les liqueurs telles que le Tia Maria et le Peach Schnapp, mais ceux qui gommait le plus étaient le gin Beefeater et le fameux rhum Bacardi qui, supposément, allait nous métamorphoser en chauve-souris! Hein Mr Bonheur?

Mes parents avaient la brillante idée, à des dizaines de reprises, de nous faire des surprises, mais d’immenses surprises. Un soir, ils nous ont réveillés, ma sœur et moi, à deux ou trois heures du matin, et ils nous disent qu’on part en auto en Floride, right now. Les valises étaient faites. Une fois à quelques jours avant Noël, sur la proposition de mon père, j’ai eu droit d’inviter un ami, donc j’appelai le meilleur d’entre eux, Mr Bonheur.

*Dring* *Dring* j’appelle chez mon ami. Il est passé 3ham. Il est très tôt. Ou très tard, comme disaient mes parents, les tenanciers du bar. Le père de mon ami répond « quoi » de son air bête naturel, et il remet l’appareil, sans rien dire à sa femme.

« Bonjour, c’est Shannon. Je sais qu’il est tard, mais on part dans moins d’une heure pour la Floride, et j’aimerais inviter… » – Répétais-je mon scénario à la Maman de mon ami.
« Shannon, il est bien tôt (Bingo! J’savais!). Mais oui, je vais le réveiller.

La mère de mon ami alla le réveiller en pleine nuit et lui présenta un bas de Noël avec une orange à l’intérieur. Mon ami la dévisagea d’un air interrogatoire, se demandant qu’est-ce que sa mère pouvait bien faire à cette heure dans sa chambre. Elle lui annonça qu’il partait en Floride… genre NOW! On a eu énormément de plaisir là-bas! J’ai encore de beaux souvenirs. On a même conduit un tank!

Excepté lui, j’avais peu d’amis. J’étais souvent seul, avec mon couteau de Rambo et mon fusil à plomb!

Déménagement à Lachute

À mes 9 ans, un vendredi quelconque de février 1989, l’hôtel-bar le Pine-Hill Lodge est en vente, nous déménageons dans une grande maison ancestrale sur la rue Millway à Lachute, et c’est pendant ces deux prochaines années et demie que les séjours des jeunes résidents se succédèrent. Il y a toujours un ou deux réguliers, mais la plupart ne sont qu’avec nous temporairement, d’autres fuguent, certains commettent des crimes et retournent en centre d’accueil, etc. À ce moment il y a une majorité de garçons.

Comme on dit en créole: ki di vilnerab jenn gason, di dominan blan. Pou seksyèl!

Ouf, tels des vautours, plusieurs gravitent autour du pot de miel. Mais ça, c’est pas de mes affaires, ça appartient à d’autres. Si j’ai une chose à vous dire les boys, assumez!

Woohoo! Enfin d’autres filles! De la vingtaine de jeunes que nous avons hébergés, environ sept ou huit filles furent mes sœurs d’accueil, dont une fut ma petite amie. I know it’s weird. On a sorti environ le temps d’un été, j’avais 10 et elle 16. On était souvent ensemble, on se frenchait tout le temps, même dans l’coffre du station-wagon au dedans d’imitation « mahogany », en descendant sa Rive-sud!

J’en ai retrouvé plusieurs grâces à l’arrivée de Facebook, c’eût été un jeu d’enfant de retrouver certains de ces anciens colocataires, donc j’ai pu garder contact. Tristement et tragiquement, au fil des ans, plusieurs de ceux qu’on gardait sont décédés, principalement par suicide.

De 9 à mes onze ans ont a en fait et on m’en a fait faire des conneries!

On jouait de temps en temps à un jeu d’étranglement où il fallait prendre et retenir une bonne bouffée d’air, se lever la tête en l’air et un autre personne devant, avec la paume de ses mains, serre de chaque côté de la trachée. Comme ça, la personne respire encore, mais il y a un manque de sang et d’oxygène au cerveau. Ce jeu, je l’ai fait des dizaines de fois. La dernière fois fut lorsque la personne qui devait m’empêcher de tomber par l’arrière et de me faire mal, a eu la brillante idée de s’accroupir derrière moi. Environ 5 secondes plus tard, je me réveillais avec un mal de cou et un lèvre fendue.

*Avertissement, ne jamais tenter ça. J’ai décidé d’être explicite afin de comprendre le phénomène.

À 11 ans une fois, je me liais d’amitié avec un « BS d’la terrasse Saindon » ou si vous aimez mieux Ayersvillois. Il était âgé de 18 ans. Un weekend, nous avons joué à des jeux vidéos jour et nuit, non-stop. Pour résister au sommeil, nous mangions littéralement du café instantané mélangé avec du Coke. Je ne me souviens pas trop pourquoi, mais un jour, cet ami dépassant largement mon ainé, est arrivé chez moi, vous savez la grande maison ancestrale. Ben un des résidents lui a sacré une volée, pis d’aplomb à part ça. On m’a interdit de le revoir, et encore aujourd’hui, c’est un mystère.

La saga avec le Pine-Hill Logde est enfin terminée, mes parents ont tout vendu. Une page importante de mon histoire s’est tournée.

Les vautours dont je parlais plus tôt étaient de plus en plus présent autours des jeunes. Ceux-ci on tenté à plusieurs reprises d’avoir une partie de ma chair, mais vous savez, à partir de 10 ans… On touche pu à tchagg!!

Le dernier qui s’est essayé sur moi fut, CB, l’un des pires vautours. L’histoire: Étant une personne de grand cœur, et aimant rendre service, aussi incapable de dire « NON », mais c’ets une autre histoire. Bref, je suis allé aidé cet ami de la famille qui avait besoin d’aide pour peinturer son nouvel appartement, boulevard Argenteuil. Je suis debout sur un escabeau et je fais du bon travail éreintant au plafond. Lui, CB, trente ans mon ainé me demande:
-« Tsé Shan, toé pis moé, on est comme des frères, hein? ».
-« Euh, oui, oui, je t’apprécie, t’es un bon ami de la famille. » Lui répondis-je.
-« Pis entre frères, on se supporte, hein bro’? » Me relance-t-il. Et il continua,
-« peux-tu te masturber devant moi? ».

WTF

Autre anecdote du même rapace. Toujours vers l’âge de 10 ans, mon père décide d’aller en voyage en Floride (pour la six ou la neuvième fois), mais cette fois-ci avec les jeunes résidents en famille d’accueil. Moi, mon père, ma petite sœur (8 ans), un vautour, quatre jeunes en famille d’accueil (3 gars, 1 fille), et nous étions séparés en 2 voitures. Je parlerais uniquement de celle dans laquelle je me trouvais.

Je suis assis seul sur la banquette arrière de ladite voiture, une Géo Métro rouge, et en avant, un adolescent de quinze ans, du côté passager. Le conducteur, c’est un « ami » proche de la famille, un peu trop proche même, vous savez un de ces oiseaux qui m’écœurent. Bref, pour une raison ou une autre, les deux voitures se sont perdues de vue sur le highway dans l’état de New York. J’en étais à ma énième fois à faire ce trajet en auto, et je connais ma géographie comme un enfant connait ses tables de multiplication. Je leur indique le chemin. Un est d’accord avec moi, l’autre non.

Nous sommes en plein cœur de la Virginie, arrêté dans un « trucktrop 24h », et littéralement une chicane de couple se déroule devant mes yeux. Ils s’engueulent. L’un frappe d’autre. Ils pleurent. Le conducteur, l’ami de la famille, un homme de 40 ans refusaient de repartir de là tant et aussi longtemps qu’ils ne seraient pas réconciliés. SA-CRA-MENT! J’ai des « feedbacks » des agressions de mon oncle, qui se sont toujours déroulés ailleurs qu’au Québec, en voyage. L’idée d’être abandonnée encore une fois refait surface.

En conclusion de cette histoire, après environ une heure, ils ont fini par se pardonner, en chialant gaiement et à s’embrasser langoureusement tout en jurant qu’ils ne se chicanaient plus jamais! L’amour n’a pas d’âge qu’ils disent!! Maudit j’aurais voulu être ailleurs!

Quelques semaines plus tard, en revenant de voyage de l’a Floride, que je raconterai dans un autre article, nous n’avions plus la famille d’accueil. En vérité, JP, l’ainé et le chouchou de mon père a atteint sa majorité et est partit en appartement, les autres ont été dispersés dans d’autres familles. Aujourd’hui, avec l’aide de Facebook, j’ai recontacté ce grand gaillard, JP, et j’ai beaucoup d’admiration et d’empathie pour cet homme, aujourd’hui près de la cinquantaine.

Avec le peu d’argent que la vente de l’établissement de Pine-Hill a rapporté, ma mère retourna aux études pour terminer son diplôme d’études secondaires et un diplôme d’études professionnel en préposée aux bénéficiaires. Bravo Mom!!

La famille nucléaire éclate et ça a l’effet d’une bombe pour tous, sauf moi. Mon père déménage à Montréal, pour travailler et avoir accès facilement aux parcs louches, aux bars gais et les fameux saunas pour hommes seulement, que mon père appelle affectueusement « You Belong ». Ma mère, un soir de fin de semaine, décide de lui faire une visite « coucou surprise ». Il n’y avait plus aucun doute pour elle, mon père était gai. Quelques semaines plus tard, ils se sont séparés « légalement ». Le 28 avril 1991.

Ma mère accumule les jobs, préposée aux bénéficiaires à temps plein, « on the side » elle a quelques vétérans qu’elle prend soin, en plus de faire du ménage chez des personnes âgées. Durant les derniers jours à demeurer à Lachute nous trois, jusqu’au 1er juillet, dans la grande maison devenue soudainement tranquille, nous nous préparions à une autre vie, celle de monoparentale.


Déménagement à St-André-Est, comté d’Argenteuil!

Mes parents étant, comme on m’a toujours dis, « légalement séparés », nous quittions la maison cossue de Lachute, pour nous installer dans le petit village voisin de St-André-Est (maintenant St-André-Carillon) à quelques kilomètres de Lachute. La première année, soit en 1992 se déroula, du moins pour ma part, de façon normale. Beaucoup de premières fois!

1ère vraie blonde – SR
1er french d’amour – SR
Youppi! On a finalement le câble!

C’est en secondaire 2, donc à l’âge de 12 ans, sur la rue Davis dans un duplex aux airs de chaumières, que la vie normale viendra, du moins je le pense. Ma mère travaille beaucoup trop. Dans ses temps libres, elle commence à s’intéresser de plus en plus aux jeux de hasard. Aujourd’hui j’ai compris que c’était sa manière d’oublier le fait que son mari l’a crissé là avec 2 enfants, et qu’il était homosexuel en plus.

De plus en plus je participe aux activités sportives à l’école et les soirs et les weekends j’étais souvent au terrain de basketball, à la patinoire ou au terrain de baseball. Une routine s’installe; école, Nintendo, sport, dodo. Entre ça, je me bats assez régulièrement. Quand la bataille éclatait à la Polyvalente Lavigne, j’avais soit un abonnement aux retenues du soir ou un emploi à temps partiel de conciergerie (maudits travaux communautaires).

Sinon quand ça arrivait dans les rues de Saint-André, c’était avec les Anglais, soit lors de joute sportive ou sinon j’avais 2-3 réguliers avec les lesquels j’me battais.

Deux ans dans cette routine

À mes seize ans pile j’obtiens mon permis de conduire ainsi qu’une voiture que mon père m’a offerte. Une Dodge Lancer 1986 grise. C’est avec cette voiture que je commençai à travailler au Métro du « sandasha » à Lachute. Maudit que je détestais la superviseure, elle était toujours sur mon cas. Quand elle m’a sacré dehors, je lui ai dit de se refaire la face avec mon 4%. Ouf, j’pas fier de moi!

La troisième année la petite famille monoparentale déménage dans une maison unifamiliale sur la rue Maurice, sise dans le même village. Je suis en secondaire 3, et j’adore l’école! Ma petite sœur n’a pas la même chance que moi. Celle-ci n’a pas les notes de passages et intègre les classes à cheminement particulier.

Préférant faire la fête, sucer son pouce, manger ses Fuit Loop et écouter ses bonhommes, ma sœur n’aime pas l’école et personne ne l’aide. Ni moi ni Maman. Elle a 12 ans et a encore de la difficulté avec les bé, les dé, les pé et les qu. Sinon les emme pis les enne aussi.

La routine de Maman consiste à essayer de concilier ses 3 jobs, sa consommation d’alcool au bar et ses chums de gars (ou amis comme elle dit), et elle est présente un jour ou deux par semaine à la maison. Au moins la maison et les factures sont payées, mais la bouffe se fait rare.

Très souvent mon père qui est soit déménagé à Montréal, Toronto (ON), Plant City (FL) ou Prescott (ON) nous dépose de l’argent dans un compte conjoint pour qu’on puisse acheter du manger. Merci Papa!

Mes tantes restant dans le coin nous apportent à l’occasion des restants. Merci Matantes!

Pour la dernière partie de ma vie d’enfant, on s’installa en haut de la côte sur la rue Wales à Saint-André-d’Argenteuil. Les trois dernières années dans l’coin! Maman venait encore de temps en temps pour dormir, disons qu’elle avait une chambre en haut de l’hôtel Laurentien. Elle dormait là quand elle finissait de jouer d’in machine « pour amusement seulement? Yeah right! ». Ou bien qu’il était trop tard ou qu’elle avait trop bu. Ben elle avait sa chambre à quelques pas. Un lit d’appoint, un lavabo pour se laver « oralement » avec une débarbouillette, un cadran et une toilette partagée à l’étage.

Moi et ma petite sœur, pendant ce temps-là, on avait déjà eu un avant-goût de l’autonomie, vous souvenez? Sur la rue Maurice? Mais là, mon père est déménagé à Colombus, Ohio, et ma mère est dans ses moments les plus sombres, désolé Maman, mais tu n’allais pas bien. La séparation t’a fait beaucoup de peine et tu noyais ça dans tes 3 jobs que tu donnais beaucoup d’heures, ta vie d’hôtel après le travail, ton addiction aux jeux de hasard, tout ça pour dire que moi et ma sœur Jaime à 15 et 13 ans respectivement, Viva La Libertad!!!

Ma sœur lâche les cours et continu de « tripper », à se coucher et se réveiller tard, écouter les la télé toute la journée, inviter ou aller chez des amis faire la fête, ce genre de vie. Ah oui!! Elle traine en permanence sa « petite couverte » alias une taie d’oreiller avec laquelle elle suce toujours son pouce. J’la voit pas souvent ma tite sœur, mais si j’me trompe pas, elle le suce toujours à 42 ans. J’tm Jaime 😉

De mon côté, je n’aime pas trop faire la fête. J’suis allé dans plein de partys, j’ai aussi fait de méga-fête, mais jamais sur une base récurrente. De temps en temps je sortais de ma zone de confort, et j’allais tripper, moi aussi. Je suis le one-night-stand des amis, haha j’aime ça. Certainement j’ai ma tite clique que je voyais sur une base récurrente, mais on jouait à Donjons et Dragons, au PlayStation ou au Super Nintendo, on chillait comme des ados normaux, mais chez nous, j’étais souvent seul.

Je m’ennuyais pas, au contraire, j’aimais bien la liberté et la débrouillardise qui m’était offerte.

Mon père venait de me donner un PC Pentium V et venait d’avoir Internet 56K, j’avais constamment des amis qui dormais à la maison pour « chatter avec des chicks ». Un soir, un de mes amis a même rencontré ma mère pour la première fois, et celle-ci était assise, nue, sur le bol de toilette en train de couler un bronze… « Enchantée, Madame! ».

À 17 ans j’ai commencé à vendre de la marijuana. J’achetais mon stock chez les Indiens à Oka, je n’ai jamais su la sorte, mais plein de monde m’en achetait. 10 piastres le gramme. 25 le 3 grammes et demi. Un jour, pour faire plus d’argent, je me suis mis à les vendre préroulés. Je ne consommais pas, mais j’ai un talent naturel pour le roulage de joints. En bâton ou en cône, je peux même en faire avec des design! Les joints de 0,7 gramme se vendaient 10$, mais il était parfaitement roulé.

À 18 ans, je suis devenu majeur et vacciné. Je déménageai à Saint-Jérôme pour entamer mes études au CEGEP, et plus jamais je ne demeurai en Argenteuil.

Ma petite sœur et moi aujourd’hui, nous souffrons en silence. Cette jeunesse parsemée d’instabilité et d’incertitude nous accable encore aujourd’hui. Nous regardons nos enfants grandir et nous tentons, du mieux possible, de leur permettre de vivre avec une base solide.

En toute franchise, j’ai appris beaucoup de tout ça. Maintenant, même si travaille fort pour retrouver le « p’tit shannon » en moi, je suis en paix. Mais je tenais quand même à raconter mon histoire.

Aujourd’hui je parle à ma mère plusieurs fois par jour. Elle m’a toujours protégée, et elle me fait du bien. Elle n’a pas toujours fait les bons choix, mais pour moi, ça s’est bien passé.

Pour mon père, c’est difficile pour moi de lui parler parce qu’il a choisi son frère, mon agresseur. Le Duo Infernal! Je n’en parle pas dans ce texte, car j’étais majeur à l’époque, mais j’ai avoué à mon père à l’âge de 18 ans que son frère m’avait agressé à plusieurs reprises à l’âge de 7 et 8 ans. Pis pas juste des attouchements! Il a répondu: « j’le sais. Je lui ai dit de ne pas recommencer. »

J’ai reçu énormément de témoignages de victimes, de témoins directs et indirects, de gens qui ont entendu des choses. Relatant comment les dommages physiques et psychologiques que certains de ces jeunes en famille d’accueil ont subis.

Maintenant que fait-on avec ces autres enfants de la DPJ? Est-ce qu’on ouvre la canne de vers et trouve des coupables? On passe à autre chose, jusqu’à temps qu’un autre se suicide? Je sais ce que c’est d’être une bombe à retardement, j’y travaille quotidiennement à la désamorcer. Je souhaite que les autres gars, comme moi, qu’on subit des atrocités, ne gardent pas ça en dedans. Et qu’ils n’hésitent pas à chercher de l’aide.

Des pédophiles, y’en a plus qu’on pense. C’est des réseaux interlopes (undergrounds) bien organisés, et beaucoup se connaissent entre eux, à la recherche de petits écureuils! Attention à vos enfants. N’hésitez pas à en parler ouvertement. Plus on en parle, plus ils se cacheront.

#laissezlesenfantstranquilles
#everychildmatter

tchagg tchaggensen

Mise-à-jour 30 septembre 2022

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Ma parole dérange à Lachute

C’est vendredi dernier, le 5 août, que je recevais, par l’entremise d’un huissier fort séduisant, une mise en demeure visant à non seulement me faire taire sur les réseaux sociaux en exigeant que je retire tous mes articles de blogue concernant mon oncle et l’inceste subi. La cerise sur le sundae, présenter des excuses publiques à mon agresseur. Y rêve en couleurs!

Ce que je réponds à ça?

Mange ma couille gauche! C’est aussi le nom de mon prochain article de blogue

Ce qui le dérange? « Désolé mononc’, mais ce n’est pas de moi que tu as peur. » Ce sont toutes les autres victimes qu’il a faites sur ton passage. Et on sait tous les deux que ma dénonciation c’est l’équivalent d’ouvrir une « canne de vers ».

La sortie en règle que j’ai faite à son égard n’est pas une vendetta personnelle. Si j’avais été la seule victime, je n’aurais possiblement rien dit s’il avait eu la décence de s’excuser. Mais au nom des autres jeunes, impossible pour moi de lancer la serviette sur son cas.

Dire qu’il a été famille d’accueil en plus! Pour des gens vulnérables! J’ai mal au cœur juste en y pensant!

Sérieusement, si l’idée de le dénigrer ou de diffamer ce pédophile avait été une de mes motivations, ça aurait fait 6 ans que j’aurais été sur son cas. Six ans à me mordre les lèvres, à me taire, à attendre, à subir des revers, etc. Me semble que si j’avais voulu ça, je l’aurais fait bien avant. Mais j’ai attendu que l’info sorte officiellement.

Ah oui, ma mère également a reçu une mise en demeure de la part des avocats de mon agresseur pour avoir partagé mon article sur Facebook . Sa réponse à elle? Qui mange ma câlisse de raie! La pomme ne tombe jamais loin de l’arbre. haha

Dénoncer publiquement? Si c’était à refaire, je le referais. Quant à moi, y’aurait sa photo avec un avis de recherche d’autres victimes dans le journal local. Mais c’est en Ontario. Si vous saviez le nombre de témoignages d’autres victimes, de témoins directs et indirects des violences sexuelles, vous en auriez le vertige.

C’est quoi dénigrer quelqu’un ?

Attaquer la réputation de quelqu’un, le noircir, chercher à le rabaisser ; discréditer, décrier quelque chose, parler avec malveillance de quelque chose ou de quelqu’un.

1- Je n’attaque personne, je parle de ce que j’ai vécu. C’est sain.
2- J’ai repris un lien déjà existant sur le site des criminels recherchés à Niagara. C’est public et je n’ai rien inventé.
3- J’averti les jeunes qui continue de te côtoyer, parce c’est long guérir de ça. Vaut mieux prévenir que guérir.
4- J’aurais tellement aimé qu’il fasses un homme de lui, et qu’il avoue et qu’il assume. Comme dans ton témoignage vidéo à la police du type… « Juste une fois au chalet »!

Si mon article lui a fait d’la grosse pei-peine, c’était à lui de pas le lire. Moi ça me fait du bien.

Ah oui, et son 20,000$ pour retirer ma plainte, j’en veux pas! Tu mettras l’argent sur ton avocat, t’en auras besoin!

tchagg tchaggensen

Mise-à-jour 10 août 2022


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Lettre à mon agresseur

Mononcle tartempion, je ne sais pas si tu liras un jour cette lettre, mais sache que ça m’est égal. Tu n’auras pas la chance qu’elle soit traduite en anglais non plus, t’en vaut pas la peine. Je ne l’écris certainement pas pour toi, je me libère d’un poids énorme que je porte sur mes épaules depuis tant d’années. Un jour j’espère pouvoir revivre normalement à nouveau, mais la route est très longue et pénible. J’aimerais me rendre à 73 ans moi aussi, mais mes chances sont minces. Le monde comme moi, n’ont pas une grande espérance de vie.

Pour commencer j’aimerais m’excuser. Tout le monde me dit que je n’ai pas à m’excuser pour les gestes, physiques et psychologiques, que tu as commis envers moi quand j’avais juste 8-9 ans et même après. Mais mes brèves excuses vont à l’entourage et au nom des Bermingham que je suis en train de salir. Mes valeurs de justice et de vérité sont trop importantes pour moi.

Source https://www.niagarapolice.ca/en/news-and-events/Niagara-s-Wanted.aspx

Il y a exactement 6 ans, à l’été 2016, je tombais encore une fois en dépression majeure. À 37 ans, c’était mon septième arrêt de travail en plus que j’avais trois fois interrompu mes d’études. Comme tu sais, je suis maintenant enseignant et l’été je suis en congé. Donc, pendant cet été-là j’ai fait une seule chose à temps plein, te haïr! Épuisant tout ça! Fallait je règle ça avant la rentrée scolaire, donc j’ai eu l’idée de te demander des excuses via une mise en demeure. Il en suivit deux autres claques sa yeule.

La réponse #1 – via ton avocate
Le réponse #2 – ta lettre d’excuses

Nous savons tous les deux que je ne suis pas la seule victime de tes agissements. Je le sais, parce que tu t’es excusé de ton comportement à certains d’entre eux et maintenant ils sont en paix avec ça. Sincèrement, je respecte ça. Je t’imagine faire un homme de toi et à chacun d’entre eux balancé ton barratin… mon enfance n’a pas été facile pour moi aussi, je n’ai jamais voulu faire de mal, c’est la maudite boisson, j’aime trop les enfants, j’ai été entrainé là-dedans et j’en passe.

Dans ta tournée d’excuses t’en a oublié un, MOI!

La semaine passée, pendant une session de thérapie au CETAS (Centre d’entraide et de traitement des agressions sexuelles), on a fait une session d’hypnose où je fus replongé dans l’une des nombreuses soirées dans l’une des chambres d’hôtels où tu m’agressais. J’avais la chance de changer le courant de l’histoire et devine quoi? J’ai refait la même chose. Je me suis laissé faire, en faisant semblant d’être mort, tu sais pourquoi? Parce qu’on était en voyage, loin de la maison, loin de mes parents. J’avais peur d’être abandonné. Toronto, Niagara et Lake George. Ah oui, on est allé aussi à London en Ontario, mais j’ai dormi en sécurité au sous-sol avec ma cousine.

En passant au CETAS, ce sont des sessions thérapeutiques hebdomadaires de groupe et individuelle, et j’en ai pour une année et demie. C’est une bénédiction ce centre, j’aurais tellement souhaité que t’aille chercher de l’aide comme je fais, mais comme on dit; on ne peut pas obliger un agresseur se prendre en main, sauf les juges. LOL

Ah oui, il faut que je te raconte, pis ça ne vient pas de moi. Juré. Lors de la session d’hypnose, où j’étais mentalement dans la chambre d’hôtel, la thérapeute me demande: « Shannon, est-ce que je peux parler à ton oncle? ». J’ai sursauté, des larmes se sont mises à couler de mes yeux et j’ai catégoriquement refusé d’un geste rapide de la tête. « Non! » marmonnais-je.

J’étais terrifié à l’idée de partir une chicane avec matante et qu’on me laisse là!

C’est vers la fin de la thérapie et avec beaucoup d’insistance de la part de la professionnelle que , finalement, j’acceptais qu’elle lui parle. Ouf! Elle n’a pas été tendre! Je te rapporte ce qu’elle t’a dit, mais comme j’te dit, ça ne vient pas de moi!

Elle gronda mon oncle des paroles suivantes:

« mononcle tartempion, tu es un être minable. Jamais personne ne devrait agresser une personne et encore moins des enfants, et encore moins quand t’es en position d’autorité, encore moins si c’est ta propre famille, et encore moins si ça se passe ailleurs qu’au Québec. Tu es un crotté et tant qu’à moi, tu pourrirais en dedans mon dégueulasse! »

Hey que ça fait du bien.

J’aimerais te dire deux ou trois trucs que je n’ai jamais dits. À partir de 10 ans, j’ai refusé toutes les tentatives d’agressions (pas juste de toi), parce qu’on touche pas à tchagg. De mes 10 à 17 ans je t’ai revu à plusieurs reprises, même mon père est demeuré chez toi à la maison bleue. À chaque fois que mon regard se posait sur toi, j’avais une boule en dedans. J’ai su que ça représentait du dégoût. On soupait ensemble et je fixais le pouls de ta jugulaire et je fantasmais de savoir si c’était vrai que le sang est bleu lorsqu’on coupait cette veine. Tu me regardais en riant et tu me disais que j’étais laid comme un singe, ça ne t’a pas empêché de m’agresser.

À mon adolescence je réparais de temps en temps ton ordinateur,et comme récompense, maudit malade, t’essayais de m’embrasser partout. Crime, sais-tu ce que je fais lorsque j’ai la libido dans l’tapis…. j’me touche! Bing Bang, un p’tit Kleenex, pis j’blesse personne.

Quelques savais-tu?

  • Je souffre d’un TSPT (trouble de stress post traumatique), d’un TPL (trouble de personnalité limite) et de dépressions sévères chroniques, garni d’un beau cocktail de pilules à vie! En rémission, et je vais beaucoup mieux depuis le CETAS!
  • J’ai quelques tentatives de suicides, des internements en réadaptation, des problèmes de consommation, etc.
  • J’ai la phobie de voyager. J’ai fait un seul voyage en 25 ans.

Bon, le prochain arrêt sera ton arrestation. Parce que même si t’as un mandat d’arrêt et que ton nom figure dans le CPIC (Canadian Police Information Centre), ça ne t’a pas empêché d’aller à Atlantic City au New Jersey il y a quelques jours. Ne t’inquiète pas, le dossier tranquillement, après avoir passé par la police de St-Jérôme, par la Sureté du Québec de Lachute, l’Ontario Provincial Police et là la Police régional de Niagara, s’en va vient pour la GRC! Mais c’est long.

Après ton arrestation, y’aura le début de l’enquête préliminaire et après ça le procès. On m’a dit que c’est difficile d’obtenir une peine de prison, car il faut prouver hors de tout doute qu’il y a eu un crime de commis. Je tente quand même ma chance.

Sais-tu pourquoi, je ne lâche pas le morceau? Il y a plus d’un an mon père m’a dit que tout ce que je faisais, mes démarches, c’était pour rien. Car mononcle tartempion allait se suicider avant, au lieu de faire face à la musique. Hey, devine quoi? Y jouit encore de la vie s’testi-là.

Bon sur ce, je vais aller rejoindre ma magnifique petite famille, que je n’agresserais pas, sous prétexte que j’ai moi aussi été agressé. Mais que je vais élever et aimer du mieux que je peux et que je vais de toute mes forces, les protéger des hommes comme toi.

Bye-là!

Ton neveu qui t’haie,

tchagg tchaggensen


7 réponses à « Lettre à mon agresseur »

  1. Avatar de Louise Paquette
    Louise Paquette

    Bravo a toi d avoir dénoncer un hostie de malade. Bravo a toi de vouloir t’en sortir, tu es plus fort que tu penses ,continu lâche pas ton combat tu vas y arriver. Je te souhaite le meilleur a venir, Tu as ta petite famille qui te soutien,tes pas seul. Bravo tu es une belle personne. Xx

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    1. Avatar de tchagg

      Wow! Merci beaucoup pour ces belles paroles, c’est très apprécié 😀 Xx

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      1. Avatar de Ana
        Ana

        Wow! De tout cœur avec toi dans tes démarches. Ayant vécu des choses similaires et mon 1er garçon aussi, te lire m’a beaucoup touché. Une ancienne élève en tourisme de 2018-2019

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  2. Avatar de Karine demers
    Karine demers

    Je lai connu…. il était souvent au dépanneur de ses beaux parents en face d’où je vivais et …déjà on aimait pas être en sa présence car il avait les mains longues …. 40 ans plus tard lire ça ouff …. Bravo à toi d’avoir dénoncé 🙏 tu n’es effectivement pas seul comme victime mais c’est toujours une de trop 😔

    Aimé par 1 personne

  3. Avatar de Melanie Lamoureux
    Melanie Lamoureux

    WoW !!! T hot 🤩félicitation vraiment !!… ton histoire me touche vraiment!! Si tout le monde était capable de faire comme toi Haut et fort … Un Gros Bravo 👏 💪🤩et je te souhaite le Meilleur à venir 🤩

    Aimé par 1 personne

  4. Avatar de Brigit

    j en connais un autre moi qui a ete en famille d accueille chez lui pi y est encore traumatisé

    Aimé par 1 personne

    1. Avatar de tchagg

      Ça ne me surprend pas! J’en ai entendu des histoires, mais elles ne m’appartiennent pas 😔

      J’aime

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Atlantic City, NJ

Le New Jersey est un état du nord-est des États-Unis, et qui compte plus de 200km de côte au bord de l’océan l’Atlantique. C’est à Jersey City, ville séparée de la Grande Pomme – New York (borough de Manhattan) par le fleuve Hudson, que se trouve le parc d’état de Liberty, d’où partent les ferrys pour Ellis Island. Cette île voisine comporte un musée historique sur l’immigration et l’emblématique statue de la Liberté. Le Jersey Shore regroupe des villes balnéaires importantes comme la ville historique d’Asbury Park, Ocean City, les Wildwoods, Cape May, qui est ornée d’immeubles victoriens préservés, la ville d’Atlantic City qui est la deuxième ville en importance aux USA réputée pour ses casinos.

L’état américain du New Jersey est, au niveau touristique, un endroit magnifique pour passer quelques jours en famille ou en couple, même les pédophiles y sont acceptés! Auparavant, dans une autre vie, l’ancien président des États-Unis également homme d’affaires, magnat de la bourse et homme de spectacle, Donald Trump, appartenait une bonne partie de la ville d’Atlantic City. Maintenant les hôtels et les casinos lui appartenant sont soit démolis ou à mis l’abandon. Contrairement à l’image des vacanciers qui y sont allés il y a quelques jours.

Carte des États-Unis –
New Jersey en rouge

OK, pour tout vous dire, je n’y suis jamais allé, que ce soit à Atlantic City, Cape May ou Wildwood, jamais je n’ai mit les pieds là-bas. J’en parle, car avec mon travail d’enseignant en tourisme, à l’EMRTM, j’enseigne un segment sur New Jersey dans la compétence sur l’Amérique du Nord. Donc je pourrais vous en parler en long et en large.

La carte de l’état du New Jersey

Croiriez-vous ça vous, qu’il y a quelques jours, au début du mois de juillet 2022, mon agresseur a voyagé aux USA, justement à Atlantic City, et ce même s’il a un mandat d’arrêt depuis mai dernier et que son nom figure au CPIC (Canadian Police Informations Centre)!

Déjà que je me mords les lèvres à savoir qu’on ne puisse pas l’arrêter, même s’il y a mandat, imaginez de le savoir à chiller là-bas, c’est pas évident pour moi. J’ai de la peine de savoir qu’il peut retourner en voyage aussi facilement, tout ça à quelques « miles » même où il commettait ses crimes envers moi. Aurais-je dû porter plainte également dans l’état de New York? Il n’est jamais trop tard!

Bon revenons à Atlantic City, que je rêve d’y mettre les pieds un jours, c’est situé à quelques heures de New York City (160km), Philadelphie (100km), Washington (230km) et autres grandes villes de la côte est américaine.

Atlantic City en théorie

La ville d’Atlantic City est une station balnéaire située sur la côte Atlantique du New Jersey. Elle est connue pour ses nombreux casinos, la plus populaire destination après Las Vegas, ses vastes plages et sa large promenade emblématique qu’on appelle affectueusement le « Boardwalk ». En plus des machines à sous et des jeux de table, les casinos proposent des soins d’hydrothérapie, des spectacles joués par des comédiens et musiciens célèbres, ainsi que des boutiques de luxe. Autrefois réputée pour ses stations thermales, aujourd’hui elle regorge d’hôtels haut de gamme à couper le souffle et de discothèques pour attirer une clientèle plus « dynamique » 😉

Atlantic City en images

The Wheel – Steel Peer
Le Skyline d’Atlantic City
Le Boardwalk
Le Clarion Inn – Près de la piscine

J’espère vous avoir donné le goût d’aller visiter ce petit coin de paradis!

Au plaisir de vous y croiser!

tchagg tchaggensen

Mise-à-jour le 20 juillet 2022

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Mandat d’arrêt contre mon agresseur!

tchagg tchaggensen vue par EF

C’est effectivement jeudi dernier, le 26 mai 2022 au matin, qu’il m’était confirmé par la Police de Niagara Falls, qu’un mandat d’arrêt avait été émit contre mon agresseur! Finalement, après plus de 30 ans où se sont déroulés les événements, près de 6 ans à demander des excuses et à 2 ans de procédures judiciaires, voilà c’est fait! Check!

Pour l’instant, la procureure avec l’aide du détective ont pu lui imputer 6 chefs d’accusation dont celui d’agressions sexuelles. J’en parle aujourd’hui, car le fautif a été prévenu il y a exactement une semaine, et la nouvelle ne tardera pas à sortir publiquement.

Pour les mauvaises langues, sachez que je ne me réjouis pas du tout de ce qui arrive ou arrivera à mon agresseur, mais le retour du balancier et la justice pour les crimes commis semble vouloir s’imposer d’elle-même. Je serai de mauvaise foi si je disais qu’il n’y a pas un peu de fierté dans tout ça. Pas une fierté de « showoff », mais fier de ne pas avoir baissé les bras et abandonner.

Pour un retour sur les événements:

La demande d’excuses

La chanson du jour

J’en parle souvent, car c’est une partie importante de ma vie, mais lors de ma thérapie de groupe pour hommes agressés au CETAS, on m’a demandé comme devoir, de trouver une chanson qui représente ce que je vis ces derniers jours. Avec plaisir je me suis à scruter ma playlist sur Apple Music, et d’écouter plus profondément les paroles.

Whoa, beaucoup de trop de hiphop aux airs de marijuana. Mais voici celle que j’ai choisi ainsi que les paroles.

Bishop Briggs – White Flag

Take a hit, shoot me down, shoot me down
I will never hit the ground, hit the ground
Playing dead, I’ll never do
Gotta keep an eye on you
Patience is wearing thin, paper thin
Promises broke again, what a sin
But it only feeds my energy
So don’t expect no sympathy

Smoke, fire, it’s all going up
Don’t you know I ain’t afraid to shed a little blood
Smoke, fire, flares are going up, flares are going up

Oh, won’t wave my white flag, no
This time I won’t let go
I’d rather die
Than give up the fight, give up the fight
Give up the fight, give up the fight
Won’t wave my white flag, no
Oh, I won’t go down slow
I’d rather die
Than give up the fight, give up the fight
Give up the fight, give up the fight
Whoa, whoa, whoa, whoa
Whoa, whoa, whoa, whoa

Put an X on my chest, on my chest
But I’m still standing ’cause I won’t forget
The hell on earth you put me through
I’ll save myself in spite of you

Smoke, fire, it’s all going up
Don’t you know I ain’t afraid to shed a little blood
Smoke, fire, flares are going up, flares are going up

Oh, won’t wave my white flag, no
This time I won’t let go
I’d rather die
Than give up the fight, give up the fight
Give up the fight, give up the fight
Won’t wave my white flag, no
Oh, I won’t go down slow
I’d rather die
Than give up the fight, give up the fight
Give up the fight, give up the fight
Whoa, whoa, whoa, whoa
Whoa, whoa, whoa, whoa

White flag never going up, never going up, no, no
White flag never going up, never going up, no, no
White flag never going up, never going up, no, no

Oh, won’t wave my white flag, no
(Wave my white flag)
This time I won’t let go
(Won’t let go)
I’d rather die
Than give up the fight, give up the fight
Give up the fight, give up the fight
Won’t wave my white flag, no
(Wave my white flag)
Oh, I won’t go down slow
(Go down slow)
I’d rather die
Than give up the fight, give up the fight
Give up the fight, give up the fight
Whoa, whoa, whoa, whoa
Whoa, whoa, whoa, whoa
Wave my white flag
Whoa, whoa, whoa, whoa
Whoa, whoa, whoa, whoa
Raise my white flag, no

Source : Musixmatch

Paroliers : Mark Jackson / Dave Richard Bassett / Ian Scott / Bishop Briggs

Paroles de White Flag © Reservoir Media Music, Almo Music Corp., Mark Jackson Music Publishing, Gamma Tone Music Publishing, Know Your Writes, Glasgow Moran, Irving Music Inc.

Article – La communication assertive

La communication assertive en théorie

« Il peut être difficile de trouver les bons mots pour communiquer clairement ses limites et ses besoins. La communication assertive est une façon de s’affirmer avec confiance et de façon positive, sans être trop passif ni trop agressif. Il s’agit d’une compétence interpersonnelle qui aide à entretenir des relations saines, à résoudre des conflits et à respecter ses besoins. »

Source: Institut national de psychiatrie légale Philippe-Pinel – Page Facebook 4 mai 2022

L’Institut national de psychiatrie légale Philippe-Pinel est un hôpital universitaire affilié à l’Université de Montréal offrant des services surspécialisés en psychiatrie légale.


Un air interrogateur?

Vous trouverez ci-dessous, les trois affiches expliquant et vulgarisant ce qu’est la communication assertive, qui a pour finalité de mieux communiquer en simplifiant pour mieux comprendre.

Oui, mais en vrai, c’est quoi?

C’est principalement de se reconnaitre égal aux autres, de se respecter, et de s’affirmer avec bienveillance lorsqu’on communique. Vous savez, quand on met de l’eau dans son vin, ben ça goûte encore le vin! Il est plutôt néfaste de se retrouver d’un côté ou de l’autre de la balance.

Certains d’entre nous peuvent, dont je suis le malheureux champion, tendre vers des caractères plus passifs, où on lâche prise. On prend notre tête, et on la met sur une étagère, on ne fait rien et on se laisse faire. Comme un bateau à la dérive… ça nous mènera ben où ça voudra!

L’autre extrême, à droite, c’est l’agressivité! Les comportements plus intimidateurs tels que la manipulation, se moquer des autres, se penser supérieur, etc.

Après avoir pris connaissance des fiches, plus bas, je ferai le lien avec ma situation.

Dans toutes les thérapies dont j’investis beaucoup de mon temps ces temps-ci, l’importance de parler en « Je » est l’une des consignes communes à toutes. On s’occupe de ses bottines, qui disent!

Contrexemple: Tu es stupide en St-Ciboots d’avoir dit salut à ton ex au dépanneur.

se traduirait par:

Exemple: Lorsqu’on a croisé ton ex au dépanneur, lui dire salut, ça m’a blessé.

La dernière affiche est un bilan avec quelques petits trucs à intégrer dans vos communications. Ah! Si seulement on se disait, tout le monde, qu’on appliquerait universellement la communication assertive, y’aurait moins de chicane dans cabane!


Lien avec mon histoire

Pour tous vous dire, c’est une des raisons pour laquelle j’écris ce blogue, je suis plutôt passif dans la plupart de mes communications. C’est totalement inconscient de ma part, mais j’essaie, maintenant que j’ai pris conscience de ce malheureux tic, d’appliquer le plus possible ces techniques plus saines.

Demandez à mes proches… je me sacre de pas mal d’affaires! Des amis nocifs me maltraitent? Je garde mon trou, je me laisse faire et j’accepte d’être intimidé. Ils sont plus importants que moi. Même plus, je les côtoie plus souvent que mes amis sains. Jamais je ne réplique au contraire, j’encaisse. J’en parle à Émilie, et elle ne comprend pas que je m’acharne à demeurer leur ami.

J’essaie de garder la paix à tout prix, par peur qu’on ne m’aime pas ou pas peur d’être rejeté. Toutes ces actions passives font en sorte que mon estime personnelle pique vers le bas depuis tant d’années.

Aussi, ces derniers mois à essayer de me comprendre, j’ai appris l’importance de parler en « JE ». Pourquoi parler des autres, surtout en leur absence? On s’occupe de ses bottines, on en a déjà en masse à faire et à penser, sans s’occuper des autres. Attention! Il ne faut pas tomber dans l’autre extrême, l’égoïsme!

Le champion #1 de la dissociation. Lors d’une séance de thérapie de groupe, deux -logues composée de psy et de sexo, ainsi que d’autres hommes, m’ont mentionné que j’étais effectivement le King de la dissociation. Humblement, j’ai bien beau avoir été à l’université, mais je ne connaissais pas la signification de ce mot, donc je leur ai demandé, et voici leur réponse, globalement.

« Shannon, la dissociation c’est comme mettre sa tête sur une étagère, et ton corps continu de fonctionner, mais tu n’es plus associé à tes pensées ou tes sentiments. Un zombie quoi. Tu es toujours en mesure de bien parler, bien paraitre et de même de rationaliser avec les autres, mais rien n’entre dans ta tête. Tu est déconnecté. C’est dû à ton choc post-traumatique ça. J’imagine que les premières fois que tu as découvert ce mode de protection sont lors de tes agressions, de 7 à 11 ans? Pas besoin de répondre, on connait la réponse. »

HOLY SHIET! Bingo, j’viens de comprends beeeeeeeeeeeeen des affaires. C’est rendu que je fais de la dissociation même avec ceux que j’aime! Vous souvenez le film Clic avec Adam Sandler, s’tun peux ça. Sur le fast-forward en espérant me réveiller et tout sera fini! Émilie, ma conjointe, me parle d’un sujet, j’peux être empathique, la relancer avec des questions, même la conseiller sur ce qu’elle devrait faire, etc. Demandez-moi pas dans une demi-heure le sujet exact, je ne m’en souviens plus.

J’suis souvent dans ma tête, je rumine mille et un scénarios, okazoo!

La bonne nouvelle dans tout ça, c’est que j’suis conscient du problème! Il ne me reste qu’à mettre en application ces belles paroles!

tchagg avec son code de conduite

Les Quatre Accords Toltèque

Lors de mon dernier internement en centre de réadaptation, c’est l’un des merveilleux livres que j’ai eu la chance de découvrir, et que maintenant j’essaie d’appliquer dans toutes mes communications. Je vous recommande fortement la lecture de ce livre, mais je vous vends la mèche pour les accords, vous les trouverez ci-bas.. J’imagine un mon idéologie est peut-être un peu utopique, mais si tous adoptaient cette philosophie de vie, il y aurait beaucoup moins de haine et de malentendus un peu partout dans le Monde.

On a le cœur moi lourd, à chaque relecture!

PS: Je tiens sincèrement à m’excuser pour les fois où j’ai été passif, trop passif même. Je vais m’améliorer, je vous autorise aussi à me dire: « T’es certain? T’es passif là? », et en terminant, quand c’est non, c’est non!

Mise à jour le 25 mai 2022

Articles – Enfant abusé – Quel Homme Suis-Je?

Edouard : « Enfant abusé, quel homme suis-je ? »


Excellente entrevue avec une victime d’agressions sexuelles en bas âge.

Édouard a été abusé sexuellement par un membre de la famille à l’âge de 5 ans jusqu’à 9 ans. Il a gardé ce silence pendant 20 ans! Regardez son témoignage à visage découvert qui explique les blessures collatérales dont il a subi.

Quelques phrases clés de son témoignage:

« ..en plus de l’agression, il y a des questions qui se posent:
* Qui suis-je?
* Comment on se définit?
* Quelle est mon orientation sexuelle? »
« ..on est marqué au fer rouge »
« ..on m’a imposé un choix »
« ..on a décidé à ma place qui j’étais »
« ..l’agression n’e blesse pas uniquement nos parties génitales, notre être, notre cœur, notre âme aussi! »
« ..à 9 ans j’avais passé la moitié de ma vie sous l’emprise de quelqu’un »
« ..à 9 ans je connaissais la noirceur du monde, le chantage affectif, j’étais capable de le faire subir »
« ..à 20 ans il y avait une partie de moi que je détestais »
« ..c’est difficile être en rébellion avec soi-même »
« .. me débarrasser des choses qui ne m’appartiennent pas, telles que la honte, la culpabilité, de me cacher, d’endosser cette responsabilité là! »
« ..reprendre contact avec son enfant intérieur »


Vers l’âge de 37 ans tout s’écroule. Après avoir ignoré les signaux d’alarme que mon corps m’envoyait depuis des années, c’est à ce moment-là que j’ai décidé que je devais faire quelque chose.

Voici les blessures physiques et psychologiques que j’ai fait parvenir à l’IVAC. Cette liste a été faite par moi et n’est pas un diagnostic médical.