Les autres enfants de la DPJ

En 2005, le très distingué animateur de radio, Paul Arcand sortait son docufilm – Les voleurs d’enfance, qui dévoilait au grand jour les ratées de la DPJ (Direction de la Protection de la Jeunesse) dans sa pratique. L’animateur questionne leurs responsabilités citoyennes et institutionnelles face aux enfants, en allant de la lourdeur de la bureaucratie de l’organisme, en passant par les abus sexuels que certains d’entre eux ont été victimes. Bref, je vous recommande le visionnement de ce film.

Monsieur Arcand et son équipe de recherchistes ont pu faire la lumière sur quelques manquements de la DPJ, qu’ont eue des conséquences sur plusieurs enfants en famille ou centre d’accueil. Vraiment une triste réalité qui malheureusement fut vraie.

« Les voleurs d’enfance, ce sont les pédophiles, les agresseurs. »

« Le vrai voleur d’enfance, c’est le silence des adultes. »


Quel est le lien avec mon histoire?

Avant de débuter, j’aimerais vous dire que moi et ma petite sœur, Jaime, n’avons jamais été placés dans une famille d’accueil. Toutefois, notre famille a été l’hôte d’environ 25 jeunes délinquants sur une période d’un peu moins de 5 ans. Je mentionne « jeunes délinquants », car nous étions une ressource d’accueil en milieu familial pour jeunes ayant des problèmes de comportements. Ces adolescents et adolescentes âgés entre 12 et 17 ans, la plupart d’entre eux sortaient tout juste de prison pour jeunes (Huberdeau), de centres d’accueil ou de familles dysfonctionnelles. De 1987 à 1991, de Pine Hill à Lachute dans les Laurentides, nous, moi et ma sœur, avions des frères et des sœurs d’accueil.

Moi et Jaime, prononcé Djay-mi, ma sœurette, aujourd’hui âgés dans le début de quarantaine, nous sommes des personnes spécialement spéciales (dans notre cas, ça se dit)! Tous les deux avons reçu les diagnostiques d’un trouble de personnalité limite (TPL) dite « Borderline », de dépressions majeures et d’un trouble d’anxiété généralisé (TAG). De son côté, ma petite sœur a aussi en plus un trouble de déficit de l’attention (TDA), ainsi qu’un trouble de la personnalité dépendante (TPD). L’une des causes communes à tous ces troubles psychologiques c’est que c’est un stress post-traumatique pendant l’enfance. Cliquez ici pour lire l’article concernant TPL – Bordeline.

Nous deux, enfants de famille d’accueil, depuis d’état de panique assez fréquente sommes confrontés quotidiennement. En consultant chacun de notre côté, on apprend qu’on souffre d’un stress post-traumatique. Ayant une enfance peu stable à l’adolescence, les traits psychologiques se développent en troubles. Et, depuis notre passage chacun à l’âge adulte, vivre devient de plus en plus difficile. On appelle ça survivre. Maintenant, on voit chacun de nos enfants grandir, et de plus en plus à chaque, jour nous avons une boule en permanence à l’estomac. Cette boule, j’ai su avec ma thérapie au CETAS, que c’était un mélange de honte et de dégoût.

Dessin à tchagg

En janvier 2022, j’ai appris également au CETAS qu’en plus de la dizaine d’agressions sexuelles incluant de l’inceste, ce que j’avais subi allait plus loin, que c’était un mode de vie qu’on appelle incestuel. Pour en savoir plus cliquer ici.

Quel est le lien avec l’incestuel?

Peut-être aucun! Mais je vous relate notre enfance à moi et ma tite sœur que j’adore, avec sa permission, évidemment!


tchagg tchaggensen vu par Emilie

C’est en 1987, lorsque j’avais 7 ou huit ans que mes parents ont eu l’idée de devenir famille d’accueil. Ils étaient propriétaire de l’hôtel/bar le Pine Hill Lodge qui roulait bien les fins de semaine, mais la clientèle quotidienne de jour de semaine ne suffisait pas à faire vivre toute la famille. Donc ça a débuté par un seul garçon qu’on a gardé plusieurs mois, il s’appelait Stéphane et il avait environ 16 ou 17 ans. Je n’ai jamais demandé combien ça payait de garder ces jeunes, car même si je l’avais demandé, on m’aurait répondu comme d’habitude, « c’est pas de tes câlisse d’affaires ».

Des réponses telles que celle-ci furent omniprésentes de la part des parents;

« Qu’est-ce qu’on mange? « D’la marde pis des patates »
« Où on va? « Suis et ferme ta gueule »
« Braille, chie, pète, rote, vomit, j’men câlisse »
« Veux-tu ben me câlisser patience »
« Va dont jouer dans l’traffic »
« Bite my shorts »
Et ça, c’est seulement une courte énumération des phrases méchantes toutes faites d’avance. Vous en avez probablement plein, vous aussi, des insultes que vos parents vous disaient?

Stéphane est demeuré plusieurs mois avec nous, et mon petit doigt me dit que nous avons eu un impact positif dans la vie de ce garçon. Il trippait sur les outils Snap-On. Un grand frère qui fut important dans ma vie, car vous savez, lorsqu’on accueille un enfant étranger dans NOTRE famille, ça peut être déstabilisant. Mais avec lui la transition fut douce et agréable.

Rappelez-vous maintenant qu’un climat où règne l’incestuel, l’enfant légitime n’est pas considéré comme une personne à part entière. Où l’enfant demeure dans un flou, avec absence de limite, servant à projeter une image positive d’une famille parfaite et parfois même servir d’alibis.

Le deuxième garçon à intégrer la famille d’accueil fût Alain « Doigt Dans Le Nez ». Surnom que lui avait donné mon père, demandez-moi pas la raison, aucune espèce d’idée. Haha! Une fois nous sommes allés en voyage au Lake George (NY), la vraie famille, et ce garçon. Bizarre, mais nous avons logé au même endroit que j’étais allé avec cHOSE deux ans plus tard. Aujourd’hui, monsieur aux « DDLN » est malheureusement décédé.

Pour moi à l’époque, être une famille d’accueil signifiait « garder des jeunes en difficulté ». Datsit! J’ai su beaucoup plus tard qu’il existait aussi des milieux sains. Pour ma part, mon enfance s’est arrêtée là. On a subi, moi et ma sœur, des agressions physiques, verbales et sexuelles, et on en a bavé. Aujourd’hui, j’ai compris qu’ils (frères et sœurs d’accueil) avaient besoin d’aide à l’époque. Mais à l’époque on s’en foutait.

RC, âgé de quinze ou seize ans et sympathique jeune homme, fut le troisième garçon à intégrer la famille dans la maison familiale de Pine Hill. Ce jeune homme aimait beaucoup raconter des histoires macabrement abracadabrantes avant de dormir à moi et ma petite sœur. Par exemple, il mentionnait que Napoléon Bonaparte était l’antéchrist, et un peu comme les intentions de Hitler, le puissant français voulait dominer le Monde en massacrant des opposants, patati et patata, voyez l’genre! Ça m’a marqué, mais avec les nombreux livres d’encyclopédie que j’avais reçu en cadeau de Première Communion de la part de mon parrain, j’ai vite été en mesure de me renseigner sur Napoléon, v’oyez!

Un événement chamboulant a mit fin au séjour de RC, et ce, de façon abrupte. Si ce garçon n’est demeuré que quelques mois, c’est qu’il faisait avec nous, des jeux sexuels. J’avais environ 7 ans, et ma petite sœur Jaime, 5 ans. Depuis la chambre côté nord de la maison, à plusieurs reprises il m’agressa. Une fois, il enferma ma sœur Jaime dans la garde-robe en bloquant la vitre-miroir coulissant pour pouvoir m’agresser une coche au-dessus.

Comme nous avions l’habitude de faire en vraie famille « nous quatre » plusieurs fois par année, nous séjournions de temps en temps, le temps d’un week-end, à Montréal. À la piscine de l’hôtel, nous en profitions pour nous baigner (Holiday Inn – Crowne Plaza, sur Sherbrooke), pour magasiner à la place Desjardins, pour manger quelques roteux sur la rue St-Laurent, et bien sûr en soirée, se faire garder par Annette Bourbonnais, notre gardienne favorite du complexe hôtelier. Mes parents en profitaient pour sortir dans des bars gais ou des saunas « pour homme seulement ». Je me rappelle en plus du 281, il y avait le Club David, et un l’Entre-Peau, et d’autres que j’oublie.

Un soir, après une bonne baignade, où j’étais seul avec ma mère et ma sœur dans notre chambre d’hôtel, je suis allé à la salle de bains où je me suis mis à pleurer. Ma mère, tout de suite alertée par le bruit étouffé des sanglots, entra dans la pièce, et me demanda ce qu’il n’allait pas. – « Maman, j’pense j’ai le SIDA! », lui chuchotais-je. Ma mère, surprise de ce que je venais de dire, me demande avec empressement: « Comment ça le Sida? Osti, t’as juste 7 ans! ». Je lui montrai mon pénis qui était effectivement de couleur rouge foncé, mais qui s’avérait être une infection urinaire ou de quoi du genre, mais pas de Sida!

Je lui ai tout raconté ce qui se passait avec mon « frère d’accueil » et AW, le travailleur social attitré à notre famille d’accueil fut mis au courant des attouchements, et le lendemain, le dimanche, la police venait récupérer RC au domicile de Pine Hill.

Pour terminer l’histoire avec RC, que je n’ai jamais revu d’ailleurs, quelques semaines plus tard, je rencontrais avec mes parents une travailleuse sociale qui nous expliqua que RC avait avoué ce qu’il m’avait fait, et qu’il n’aurait pas de plaintes ou de procès. Elle termina l’entretien et demanda à mes parents s’ils aimeraient que Shannon consulte un psychologue, et ont répondus dans la négative. Dossier clos.

Ensuite vint le garçon étant resté avec nous le plus longtemps, presque 5 ans. JP. Cet ado arriva au sein de la famille à l’âge de 14 ans, de mon côté j’étais âgé de 8 ans. Un grand frère d’accueil que j’ai quand même beaucoup apprécié, même s’il arriva quelques incidents tragiques, le concernant. Il était de toute évidence le préféré de mon père. Il dormait avec lui, le traita souvent avec privilèges et lui massa même le visage de Noxzema. Son statut d’ancien et de régulier lui donnait souvent le rôle de boss des bécosses, et à ses 16 et 17 ans, c’est ce garçon qui nous gardait. « Nous » étant moi, ma sœur et les 20 autres adolescents qui demeuraient en famille d’accueil. JP demeura avec nous jusqu’à ses 18 ans.

Enfin des filles!!!! Du moins une première cohorte de deux sœurs ND et SD. La plus âgée, ND, a influencé très positivement mes goûts musicaux. Cette blondinette m’initia à des groupes hip-hop tels que; Run DMC, Beastie Boys, Ice-Cube, DJ Jazzy Jeff & The Fresh Prince, N.W.A., etc. Sa sœur SD, beaucoup plus timide, deviendra ma « fréquentation » vers l’âge de mes 10 ans.

Rappelez-vous que mes parents tenaient un bar où des orchestres rock performaient tout le weekend « en résidence ». C’est-à-dire qu’après leurs sets, aux petites heures du matin, les musiciens avaient leurs chambres d’attitrées au deuxième étage du bar. Pendant que mes parents s’occupaient du bar, c’est une résidente du foyer d’accueil pour personnes âgées de Mononcle et Matante Tartempion, une dénommée Lise, âgée d’environ 128 ans. Elle ne voyait tellement rien, qu’on buvait de l’alcool dans sa face, elle n’y voyait que du feu! J’pense qu’elle souffrait de narcolepsie, et même réveillée elle semblait dormir.

Nous n’avions pas de câble, et il arriva de temps en temps que je regardasse certains films assez weird pendant que la gardienne sommeillait sur le Lay-Z-Boy et moi sur le Chesterfield (sofa ou divan pour les fins connaisseurs), c’est là que je me suis tappé les VHS de Face à la mort, Caligula, Cannibal Holocaust et Barnens ö, un film suédois assez ouvert d’esprit, peut-être même trop.

Pour l’alcool, il était facile de m’en procurer, mais je n’ai dirai pas trop sur le sujet afin d’éviter des problèmes à des membres de ma famille, mais, nous avions dans notre maison, une pièce discrète servant à cacher des caisses et des caisses d’alcool. Légales ou de contrebandes, peu importe, ces centaines de bouteilles de 60 onces ont marqué ma jeunesse. Ceux que je préférais, au goût étaient évidemment les crèmes et les liqueurs telles que le Tia Maria et le Peach Schnapp, mais ceux qui gommait le plus étaient le gin Beefeater et le fameux rhum Bacardi qui, supposément, allait nous métamorphoser en chauve-souris! Hein Mr Bonheur?

Mes parents avaient la brillante idée, à des dizaines de reprises, de nous faire des surprises, mais d’immenses surprises. Un soir, ils nous ont réveillés, ma sœur et moi, à deux ou trois heures du matin, et ils nous disent qu’on part en auto en Floride, right now. Les valises étaient faites. Une fois à quelques jours avant Noël, sur la proposition de mon père, j’ai eu droit d’inviter un ami, donc j’appelai le meilleur d’entre eux, Mr Bonheur.

*Dring* *Dring* j’appelle chez mon ami. Il est passé 3ham. Il est très tôt. Ou très tard, comme disaient mes parents, les tenanciers du bar. Le père de mon ami répond « quoi » de son air bête naturel, et il remet l’appareil, sans rien dire à sa femme.

« Bonjour, c’est Shannon. Je sais qu’il est tard, mais on part dans moins d’une heure pour la Floride, et j’aimerais inviter… » – Répétais-je mon scénario à la Maman de mon ami.
« Shannon, il est bien tôt (Bingo! J’savais!). Mais oui, je vais le réveiller.

La mère de mon ami alla le réveiller en pleine nuit et lui présenta un bas de Noël avec une orange à l’intérieur. Mon ami la dévisagea d’un air interrogatoire, se demandant qu’est-ce que sa mère pouvait bien faire à cette heure dans sa chambre. Elle lui annonça qu’il partait en Floride… genre NOW! On a eu énormément de plaisir là-bas! J’ai encore de beaux souvenirs. On a même conduit un tank!

Excepté lui, j’avais peu d’amis. J’étais souvent seul, avec mon couteau de Rambo et mon fusil à plomb!

Déménagement à Lachute

À mes 9 ans, un vendredi quelconque de février 1989, l’hôtel-bar le Pine-Hill Lodge est en vente, nous déménageons dans une grande maison ancestrale sur la rue Millway à Lachute, et c’est pendant ces deux prochaines années et demie que les séjours des jeunes résidents se succédèrent. Il y a toujours un ou deux réguliers, mais la plupart ne sont qu’avec nous temporairement, d’autres fuguent, certains commettent des crimes et retournent en centre d’accueil, etc. À ce moment il y a une majorité de garçons.

Comme on dit en créole: ki di vilnerab jenn gason, di dominan blan. Pou seksyèl!

Ouf, tels des vautours, plusieurs gravitent autour du pot de miel. Mais ça, c’est pas de mes affaires, ça appartient à d’autres. Si j’ai une chose à vous dire les boys, assumez!

Woohoo! Enfin d’autres filles! De la vingtaine de jeunes que nous avons hébergés, environ sept ou huit filles furent mes sœurs d’accueil, dont une fut ma petite amie. I know it’s weird. On a sorti environ le temps d’un été, j’avais 10 et elle 16. On était souvent ensemble, on se frenchait tout le temps, même dans l’coffre du station-wagon au dedans d’imitation « mahogany », en descendant sa Rive-sud!

J’en ai retrouvé plusieurs grâces à l’arrivée de Facebook, c’eût été un jeu d’enfant de retrouver certains de ces anciens colocataires, donc j’ai pu garder contact. Tristement et tragiquement, au fil des ans, plusieurs de ceux qu’on gardait sont décédés, principalement par suicide.

De 9 à mes onze ans ont a en fait et on m’en a fait faire des conneries!

On jouait de temps en temps à un jeu d’étranglement où il fallait prendre et retenir une bonne bouffée d’air, se lever la tête en l’air et un autre personne devant, avec la paume de ses mains, serre de chaque côté de la trachée. Comme ça, la personne respire encore, mais il y a un manque de sang et d’oxygène au cerveau. Ce jeu, je l’ai fait des dizaines de fois. La dernière fois fut lorsque la personne qui devait m’empêcher de tomber par l’arrière et de me faire mal, a eu la brillante idée de s’accroupir derrière moi. Environ 5 secondes plus tard, je me réveillais avec un mal de cou et un lèvre fendue.

*Avertissement, ne jamais tenter ça. J’ai décidé d’être explicite afin de comprendre le phénomène.

À 11 ans une fois, je me liais d’amitié avec un « BS d’la terrasse Saindon » ou si vous aimez mieux Ayersvillois. Il était âgé de 18 ans. Un weekend, nous avons joué à des jeux vidéos jour et nuit, non-stop. Pour résister au sommeil, nous mangions littéralement du café instantané mélangé avec du Coke. Je ne me souviens pas trop pourquoi, mais un jour, cet ami dépassant largement mon ainé, est arrivé chez moi, vous savez la grande maison ancestrale. Ben un des résidents lui a sacré une volée, pis d’aplomb à part ça. On m’a interdit de le revoir, et encore aujourd’hui, c’est un mystère.

La saga avec le Pine-Hill Logde est enfin terminée, mes parents ont tout vendu. Une page importante de mon histoire s’est tournée.

Les vautours dont je parlais plus tôt étaient de plus en plus présent autours des jeunes. Ceux-ci on tenté à plusieurs reprises d’avoir une partie de ma chair, mais vous savez, à partir de 10 ans… On touche pu à tchagg!!

Le dernier qui s’est essayé sur moi fut, CB, l’un des pires vautours. L’histoire: Étant une personne de grand cœur, et aimant rendre service, aussi incapable de dire « NON », mais c’ets une autre histoire. Bref, je suis allé aidé cet ami de la famille qui avait besoin d’aide pour peinturer son nouvel appartement, boulevard Argenteuil. Je suis debout sur un escabeau et je fais du bon travail éreintant au plafond. Lui, CB, trente ans mon ainé me demande:
-« Tsé Shan, toé pis moé, on est comme des frères, hein? ».
-« Euh, oui, oui, je t’apprécie, t’es un bon ami de la famille. » Lui répondis-je.
-« Pis entre frères, on se supporte, hein bro’? » Me relance-t-il. Et il continua,
-« peux-tu te masturber devant moi? ».

WTF

Autre anecdote du même rapace. Toujours vers l’âge de 10 ans, mon père décide d’aller en voyage en Floride (pour la six ou la neuvième fois), mais cette fois-ci avec les jeunes résidents en famille d’accueil. Moi, mon père, ma petite sœur (8 ans), un vautour, quatre jeunes en famille d’accueil (3 gars, 1 fille), et nous étions séparés en 2 voitures. Je parlerais uniquement de celle dans laquelle je me trouvais.

Je suis assis seul sur la banquette arrière de ladite voiture, une Géo Métro rouge, et en avant, un adolescent de quinze ans, du côté passager. Le conducteur, c’est un « ami » proche de la famille, un peu trop proche même, vous savez un de ces oiseaux qui m’écœurent. Bref, pour une raison ou une autre, les deux voitures se sont perdues de vue sur le highway dans l’état de New York. J’en étais à ma énième fois à faire ce trajet en auto, et je connais ma géographie comme un enfant connait ses tables de multiplication. Je leur indique le chemin. Un est d’accord avec moi, l’autre non.

Nous sommes en plein cœur de la Virginie, arrêté dans un « trucktrop 24h », et littéralement une chicane de couple se déroule devant mes yeux. Ils s’engueulent. L’un frappe d’autre. Ils pleurent. Le conducteur, l’ami de la famille, un homme de 40 ans refusaient de repartir de là tant et aussi longtemps qu’ils ne seraient pas réconciliés. SA-CRA-MENT! J’ai des « feedbacks » des agressions de mon oncle, qui se sont toujours déroulés ailleurs qu’au Québec, en voyage. L’idée d’être abandonnée encore une fois refait surface.

En conclusion de cette histoire, après environ une heure, ils ont fini par se pardonner, en chialant gaiement et à s’embrasser langoureusement tout en jurant qu’ils ne se chicanaient plus jamais! L’amour n’a pas d’âge qu’ils disent!! Maudit j’aurais voulu être ailleurs!

Quelques semaines plus tard, en revenant de voyage de l’a Floride, que je raconterai dans un autre article, nous n’avions plus la famille d’accueil. En vérité, JP, l’ainé et le chouchou de mon père a atteint sa majorité et est partit en appartement, les autres ont été dispersés dans d’autres familles. Aujourd’hui, avec l’aide de Facebook, j’ai recontacté ce grand gaillard, JP, et j’ai beaucoup d’admiration et d’empathie pour cet homme, aujourd’hui près de la cinquantaine.

Avec le peu d’argent que la vente de l’établissement de Pine-Hill a rapporté, ma mère retourna aux études pour terminer son diplôme d’études secondaires et un diplôme d’études professionnel en préposée aux bénéficiaires. Bravo Mom!!

La famille nucléaire éclate et ça a l’effet d’une bombe pour tous, sauf moi. Mon père déménage à Montréal, pour travailler et avoir accès facilement aux parcs louches, aux bars gais et les fameux saunas pour hommes seulement, que mon père appelle affectueusement « You Belong ». Ma mère, un soir de fin de semaine, décide de lui faire une visite « coucou surprise ». Il n’y avait plus aucun doute pour elle, mon père était gai. Quelques semaines plus tard, ils se sont séparés « légalement ». Le 28 avril 1991.

Ma mère accumule les jobs, préposée aux bénéficiaires à temps plein, « on the side » elle a quelques vétérans qu’elle prend soin, en plus de faire du ménage chez des personnes âgées. Durant les derniers jours à demeurer à Lachute nous trois, jusqu’au 1er juillet, dans la grande maison devenue soudainement tranquille, nous nous préparions à une autre vie, celle de monoparentale.


Déménagement à St-André-Est, comté d’Argenteuil!

Mes parents étant, comme on m’a toujours dis, « légalement séparés », nous quittions la maison cossue de Lachute, pour nous installer dans le petit village voisin de St-André-Est (maintenant St-André-Carillon) à quelques kilomètres de Lachute. La première année, soit en 1992 se déroula, du moins pour ma part, de façon normale. Beaucoup de premières fois!

1ère vraie blonde – SR
1er french d’amour – SR
Youppi! On a finalement le câble!

C’est en secondaire 2, donc à l’âge de 12 ans, sur la rue Davis dans un duplex aux airs de chaumières, que la vie normale viendra, du moins je le pense. Ma mère travaille beaucoup trop. Dans ses temps libres, elle commence à s’intéresser de plus en plus aux jeux de hasard. Aujourd’hui j’ai compris que c’était sa manière d’oublier le fait que son mari l’a crissé là avec 2 enfants, et qu’il était homosexuel en plus.

De plus en plus je participe aux activités sportives à l’école et les soirs et les weekends j’étais souvent au terrain de basketball, à la patinoire ou au terrain de baseball. Une routine s’installe; école, Nintendo, sport, dodo. Entre ça, je me bats assez régulièrement. Quand la bataille éclatait à la Polyvalente Lavigne, j’avais soit un abonnement aux retenues du soir ou un emploi à temps partiel de conciergerie (maudits travaux communautaires).

Sinon quand ça arrivait dans les rues de Saint-André, c’était avec les Anglais, soit lors de joute sportive ou sinon j’avais 2-3 réguliers avec les lesquels j’me battais.

Deux ans dans cette routine

À mes seize ans pile j’obtiens mon permis de conduire ainsi qu’une voiture que mon père m’a offerte. Une Dodge Lancer 1986 grise. C’est avec cette voiture que je commençai à travailler au Métro du « sandasha » à Lachute. Maudit que je détestais la superviseure, elle était toujours sur mon cas. Quand elle m’a sacré dehors, je lui ai dit de se refaire la face avec mon 4%. Ouf, j’pas fier de moi!

La troisième année la petite famille monoparentale déménage dans une maison unifamiliale sur la rue Maurice, sise dans le même village. Je suis en secondaire 3, et j’adore l’école! Ma petite sœur n’a pas la même chance que moi. Celle-ci n’a pas les notes de passages et intègre les classes à cheminement particulier.

Préférant faire la fête, sucer son pouce, manger ses Fuit Loop et écouter ses bonhommes, ma sœur n’aime pas l’école et personne ne l’aide. Ni moi ni Maman. Elle a 12 ans et a encore de la difficulté avec les bé, les dé, les pé et les qu. Sinon les emme pis les enne aussi.

La routine de Maman consiste à essayer de concilier ses 3 jobs, sa consommation d’alcool au bar et ses chums de gars (ou amis comme elle dit), et elle est présente un jour ou deux par semaine à la maison. Au moins la maison et les factures sont payées, mais la bouffe se fait rare.

Très souvent mon père qui est soit déménagé à Montréal, Toronto (ON), Plant City (FL) ou Prescott (ON) nous dépose de l’argent dans un compte conjoint pour qu’on puisse acheter du manger. Merci Papa!

Mes tantes restant dans le coin nous apportent à l’occasion des restants. Merci Matantes!

Pour la dernière partie de ma vie d’enfant, on s’installa en haut de la côte sur la rue Wales à Saint-André-d’Argenteuil. Les trois dernières années dans l’coin! Maman venait encore de temps en temps pour dormir, disons qu’elle avait une chambre en haut de l’hôtel Laurentien. Elle dormait là quand elle finissait de jouer d’in machine « pour amusement seulement? Yeah right! ». Ou bien qu’il était trop tard ou qu’elle avait trop bu. Ben elle avait sa chambre à quelques pas. Un lit d’appoint, un lavabo pour se laver « oralement » avec une débarbouillette, un cadran et une toilette partagée à l’étage.

Moi et ma petite sœur, pendant ce temps-là, on avait déjà eu un avant-goût de l’autonomie, vous souvenez? Sur la rue Maurice? Mais là, mon père est déménagé à Colombus, Ohio, et ma mère est dans ses moments les plus sombres, désolé Maman, mais tu n’allais pas bien. La séparation t’a fait beaucoup de peine et tu noyais ça dans tes 3 jobs que tu donnais beaucoup d’heures, ta vie d’hôtel après le travail, ton addiction aux jeux de hasard, tout ça pour dire que moi et ma sœur Jaime à 15 et 13 ans respectivement, Viva La Libertad!!!

Ma sœur lâche les cours et continu de « tripper », à se coucher et se réveiller tard, écouter les la télé toute la journée, inviter ou aller chez des amis faire la fête, ce genre de vie. Ah oui!! Elle traine en permanence sa « petite couverte » alias une taie d’oreiller avec laquelle elle suce toujours son pouce. J’la voit pas souvent ma tite sœur, mais si j’me trompe pas, elle le suce toujours à 42 ans. J’tm Jaime 😉

De mon côté, je n’aime pas trop faire la fête. J’suis allé dans plein de partys, j’ai aussi fait de méga-fête, mais jamais sur une base récurrente. De temps en temps je sortais de ma zone de confort, et j’allais tripper, moi aussi. Je suis le one-night-stand des amis, haha j’aime ça. Certainement j’ai ma tite clique que je voyais sur une base récurrente, mais on jouait à Donjons et Dragons, au PlayStation ou au Super Nintendo, on chillait comme des ados normaux, mais chez nous, j’étais souvent seul.

Je m’ennuyais pas, au contraire, j’aimais bien la liberté et la débrouillardise qui m’était offerte.

Mon père venait de me donner un PC Pentium V et venait d’avoir Internet 56K, j’avais constamment des amis qui dormais à la maison pour « chatter avec des chicks ». Un soir, un de mes amis a même rencontré ma mère pour la première fois, et celle-ci était assise, nue, sur le bol de toilette en train de couler un bronze… « Enchantée, Madame! ».

À 17 ans j’ai commencé à vendre de la marijuana. J’achetais mon stock chez les Indiens à Oka, je n’ai jamais su la sorte, mais plein de monde m’en achetait. 10 piastres le gramme. 25 le 3 grammes et demi. Un jour, pour faire plus d’argent, je me suis mis à les vendre préroulés. Je ne consommais pas, mais j’ai un talent naturel pour le roulage de joints. En bâton ou en cône, je peux même en faire avec des design! Les joints de 0,7 gramme se vendaient 10$, mais il était parfaitement roulé.

À 18 ans, je suis devenu majeur et vacciné. Je déménageai à Saint-Jérôme pour entamer mes études au CEGEP, et plus jamais je ne demeurai en Argenteuil.

Ma petite sœur et moi aujourd’hui, nous souffrons en silence. Cette jeunesse parsemée d’instabilité et d’incertitude nous accable encore aujourd’hui. Nous regardons nos enfants grandir et nous tentons, du mieux possible, de leur permettre de vivre avec une base solide.

En toute franchise, j’ai appris beaucoup de tout ça. Maintenant, même si travaille fort pour retrouver le « p’tit shannon » en moi, je suis en paix. Mais je tenais quand même à raconter mon histoire.

Aujourd’hui je parle à ma mère plusieurs fois par jour. Elle m’a toujours protégée, et elle me fait du bien. Elle n’a pas toujours fait les bons choix, mais pour moi, ça s’est bien passé.

Pour mon père, c’est difficile pour moi de lui parler parce qu’il a choisi son frère, mon agresseur. Le Duo Infernal! Je n’en parle pas dans ce texte, car j’étais majeur à l’époque, mais j’ai avoué à mon père à l’âge de 18 ans que son frère m’avait agressé à plusieurs reprises à l’âge de 7 et 8 ans. Pis pas juste des attouchements! Il a répondu: « j’le sais. Je lui ai dit de ne pas recommencer. »

J’ai reçu énormément de témoignages de victimes, de témoins directs et indirects, de gens qui ont entendu des choses. Relatant comment les dommages physiques et psychologiques que certains de ces jeunes en famille d’accueil ont subis.

Maintenant que fait-on avec ces autres enfants de la DPJ? Est-ce qu’on ouvre la canne de vers et trouve des coupables? On passe à autre chose, jusqu’à temps qu’un autre se suicide? Je sais ce que c’est d’être une bombe à retardement, j’y travaille quotidiennement à la désamorcer. Je souhaite que les autres gars, comme moi, qu’on subit des atrocités, ne gardent pas ça en dedans. Et qu’ils n’hésitent pas à chercher de l’aide.

Des pédophiles, y’en a plus qu’on pense. C’est des réseaux interlopes (undergrounds) bien organisés, et beaucoup se connaissent entre eux, à la recherche de petits écureuils! Attention à vos enfants. N’hésitez pas à en parler ouvertement. Plus on en parle, plus ils se cacheront.

#laissezlesenfantstranquilles
#everychildmatter

tchagg tchaggensen

Mise-à-jour 30 septembre 2022

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Branches de vie – Jajoo

Aheum, OK! Désolé mesdames, pour les messieurs je suis moins désolé. C’est rare que j’me brag, mais là c’est plus fort que moi!

Connaissez-vous ma femme? Emilie ou Jajoo de son p’tit nom doux?

Il faut je vous raconte tout, cette histoire c’est à mon avis (un peu biaisé) la plus belle aventure qu’y m’est arrivé dans ma vie.

En 2000, le jeune tchagg âgé de 21 ans déménage à Saint-Jérôme pour commencer le CÉGEP en sciences humaines. Je ne connaissais peu de gens dans le coin, donc j’ai décidé de rejoindre le réseau de clavardage (chat) mIrc, précisément le canal #St-Jerome, et c’est là que je rencontrai plusieurs personnes qui deviendra des amis, des vrais. Parmi eux, la plus belle femme que j’avais jamais vue de ma vie. « Outta my league girl! », je me disais.

Emyyy_18

Comme un aimant et ses forces d’attractions inexplicables, cette fille-là a non seulement le plus beau des sourires, mais aussi un look et un style vraiment flyé, tout ça orné d’un visage d’Ange. J’étais sidéré de connaitre une si belle femme. Juré craché: lorsque j’avais de la visite d’amis, je leur montrais des photos de Emyyy_18 (habillées) sur mon ordinateur, celles qu’elles m’avaient transférées en /dcc, et en me pétant les bretelles j’me félicitais de la connaitre. I hate to brag, but I know her!

La photo de ma « Mona Lisa »

Ses cheveux noirs ont eu plusieurs styles au cours des deux dernières décennies, mais elle a toujours été flyée!

Au début de notre « amitié », il y a plus de 20 ans, j’étais en couple. J’ai même fréquenté 3 autres filles tout en connaissant la belle Emy. Une de mes ex m’a même déjà dit: « Va dont voir ta gothique que t’aimes beaucoup! ». Ouf, si c’était aussi simple!

Même si moi et Emy étions amis, ça ne m’empêchait pas de l’aider à cruiser des gars. Un bon ami, ce tchagg!

À plusieurs reprises j’allais errer au centre commercial, seul ou avec des amis, au Carrefour du Nord, précisément où elle travaillait dans une petite boutique de cossins pour filles. Maladroitement j’allais lui demander comment elle trouvait ma nouvelle coupe (coupe des années 2000 pis des flashpoints) tout en accrochant des présentoirs. Jamais elle ne se doutait que je la trouvais de mon goût, jusqu’au moment où je lui ai gravé sur un CD-R, la piste sonore du film « Dirty Dancing » que j’avais négligemment emprunté à mon ex.

C’est après une année d’études au centre de formation professionnelle – Paul-Émile Dufresne à Laval en vente de voyages que le tout s’enflamma, par une rencontre tout à fait fortuite et pour le mieux. Une nouvelle enseignante en tourisme, Gigi, assez spéciale exotique qui nous arrive tout droit d’un conte de fées. Au premier cours, les élèves se regardaient et se disaient: « Kissé cé ça pour l’amour du St-Ciel? » Elle enseignait l’anglais et l’offre touristique de l’Asie et un jour nous étions allés visiter à Montréal un temple bouddhiste, une mosquée et un temple hindou. Sur l’heure du dîner en plein resto et devant les autres élèves, elle me demanda à moi, le seul garçon dans la formation, quel était mon genre de fille.

Je lui décris Emyyy_18

Ce n’est que quelques semaines plus tard que cette même enseignante me dit entre deux cours: « Shannon, j’ai quelqu’un à te faire rencontrer! Ma nièce, elle s’appelle Émilie, tu vas voir qu’elle est vraiment fine ». Elle me refile un bout de papier avec son numéro et son nom, Émilie Filion.

Je l’appelle et effectivement c’est la même fille de mes rêves, que je connaissais! Mais quel hasard! Il ne reste qu’à voir si ça fonctionne nous deux, donc je l’invite à une date un samedi soir! Mais pas n’importe quelle date, une dette date d’étudiant. Un souper au McDonald’s à Lafontaine et on se tape le grand chef-d’œuvre – 40 ans et encore puceau. Avec 635$ par mois, c’est ça qui arrive.

Premier échange courriel tchagg / Emy

Moi et ma légendaire maladresse envers les filles qui m’intéressent frappons à nouveau. Lorsque la soirée modeste se termina et que nous étions devant chez elle dans ma superbe VW Golf rouge pas de muffler, je lui dis que j’étais allé voir une diseuse de bonnes aventures et qu’elle m’avait dit que je cherchais le grand Amour trop loin. Que la bonne, je la connaissais depuis un bout de temps. Imaginez la face à Emy! WTF is that creep?

Je vous vends le punch, on est encore ensemble!

Alors, deux semaines à se fréquenter, mais toujours rien d’officiel. Pas de rapprochements. On s’appelle. On s’écrit. On déjeune. Je tombe tranquillement en amour avec la fille la plus jolie et la plus gentille que je connaisse. Je souhaite tellement ne pas tomber dans la « friend zone ».

Le soir du 2, septembre nous étions sur le Chesterfield à regarder TVA Nouvelles avec le séduisant Bière Pruneau.

À minuit pile je l’embrassai sur la bouche en lui disant: Bonne fête!

C’est officiel! Uno, c’est définitivement son anniversaire! Deuzio, on sort ensemble! Et troizio, elle embrasse à merveille et elle goûte bon! 😀

Je sortais de temps en temps dans des bars avec Emilie et ma gang mIrc. En fait pas souvent, j’aime trop le confort de mon chez-nous. Mais quand même un soir, nous (la gang d’internet et mon ami Franck) étions tous sortis au légendaire bar jérômien, le Vieux-Shack. Étant du type réservé, vous comprendrez que je ne danse pas. Du type accoté ou assis, avec une beurk bière à la main, le regard se promenant sur la manne de gens ayant du plaisir comme des fous et mémorisant des « mooves » de danse des plus cools et les choses à ne pas faire pour les poches.

Faire une histoire courte avec une histoire longue, mon regard se posa sur un mec complètement bourré et mal élevé qui dédallait à travers la piste de danse se collant et se frottant sur pas mal toutes les filles. Il est arrivé à ma blonde et il l’a pris par-derrière en l’embrassant dans le cou. Dans une fraction de seconde il était par terre, sa bière brisée à la main qu’il tenait par le goulot.

Je me suis relevé et je suis retourné me rasseoir et pris une petite gorgée de ma bière chaude. Le gorille du bar m’a agrippé par le corps et en ne touchant jamais par terre jusqu’en dehors du bar, j’étais à l’air frais. En fait moi et lui. Lui, il se demandait ce qui venait de se passer, et moi, heureux de rentrer. 😀

Chaque jour mon amour et mes sentiments grandissent pour elle. On fait plusieurs weekends d’amoureux à Québec, et mon travail me permet de voyager aux quatre coins du Québec (Sherbrooke, Saguenay, Gatineau, Montréal, etc.). Mon amoureuse travaille toujours dans une boutique, mais savez vous quoi? Elle est heureuse. Elle me rend heureux.

Quétaine de même, on a un petit livre où on s’écrit des messages d’amoureux ou d’autres informations, en voici quelques-unes, et qui les ont écris:

  • Fais la litière svp – Émilie
  • N’oublie pas ce soir, y’a les Poupées Russes! – Shannon
  • Peux-tu passer louer le DVD du show de Guy Nantel? – Shannon
  • On soupe chez mon père samedi – Yay! – Émilie
  • On soupe chez ton père samedi – Câlisse! – Émilie
  • Jajoo, veux-tu m’épouser? – Shannon
  • La liste s’est arrêtée-là! – Shannon et Émilie

Mais elle a dit OUI! 😀

Ce qu’elle ne savait pas est que deux ans auparavant, comme un homme, j’avais rencontré son père chez lui, seul. Et je lui demandai la permission de me marier avec sa fille, qui m’accorda sans hésitations. Pourquoi deux ans plus tard? Ç’a adonné que mon beau-frère se mariait cet été, et j’ai décidé de renouveler d’une année mon silence à ce sujet.

Le mariage était juste WOW! Avec sa robe faite sur mesure à la main, Émilie était enceinte et rayonnante de joie. Une petite chapelle blanche au fin fond du bois bordée d’un petit lac. Le party méchoui dans un immense chalet à Saint-Sauveur dans les Laurentides. Près d’une centaine de personnes. La bière et les shooters à 1$, des bouteilles de vin à prix coûtant et un party complètement enivrant! On nous en reparle encore de cette fameuse fête mondaine.

Emy et sa sœur (Sweetpunk)

Samedi fut le mariage et pour le voyage de noces, nous avions prévu quitter pour Québec uniquement lundi. J’avais réservé une grande suite au chic hôtel Le Château Laurier avec balcon et vue sur les plaines d’Abraham où se donnait la veille, dimanche, un spectacle mythique de Paul McCartney. Bref, moi le dimanche, j’avais autre chose à faire! Aller nettoyer le chalet, rapporter les articles en location (verres, nappes et chaises) et j’ai eu la brillante idée de déposer au guichet automatique tout l’argent et les chèques reçu en cadeaux en 4 dépôts d’un pouce, un pouce et quart.

Malchances et stupidités de ma part;

  • il y avait plein de botchs de cigarette au chalet (50$ d’amende)
  • j’ai perdu un sac avec les jupes de table en location (-650$)
  • je me suis trompé dans les dates du voyage de noces et on avait réservé pour la soirée de Paul McCatrney (-485$)
  • j’ai tellement déposé de l’argent que notre carte est bloquée (rires gratuits)
  • j’ai pogné les hémorroïdes en étant assis sur un canon de la terrasse Dufferin (-7$ le tube + d’autres rires)

Mais notre voyage fut hémoromémorable, dans tous les sens que vous voudrez!

Même si nous vivions beaucoup de bonheur, celui-ci prit de l’ampleur avec la naissance de ET – L’extraterrestre! Limerick! Un jour j’aurai probablement la chance de vous parler de cet être extraordinaire! Notre famille est soudée.

Limerick AKA Limette, LimeLime et E.T. Phone Home

À partir de ce moment, d’autres enfants naquirent, Eli James et Josh, et le bonheur semble bien vouloir suivre notre petite famille. On touche du bois.

Notre couple n’a pas toujours été un conte de fées non plus. Chaque jour nous nous aimons toujours plus, mais autrement. Je ne me vois pas avec une autre fille, elle non plus, elle dit j’ai abimé son corps. hahaha c’est des farces!

Encore aujourd’hui je le dis: j’ai marié la plus belle des Anges avec un sourire qui me donne le goût de sourire. Plusieurs en témoigneraient, elle est réellement une des plus gentilles qu’on connait!

Je t’aime mon amour, ma muse!

Bon 40 ans, t’es toujours aussi belle!

Jajoo alias Gran Sasso

tchagg tchaggenssen

PS: Émilie ne se limite pas à ce qui est écrit ici. Vous verrez à travers ce blogue qu’elle est vraiment un honneur pour moi qu’elle fasse partie de ma vie.

PPS: Le gars du Vieux Shack n’a pas été blessé. L’impact du placage contre le sol lui a fait éclater sa bouteille de bière. Il n’a pas été tabassé, ni en dedans, ni dehors. Les fils se sont touchés!


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Branches de vie – Ma couille gauche

Même si je suis Papa de trois magnifiques enfants, mes testicules n’ont pas toujours été en pleine forme! Effectivement, à cause de trois accidents, celle de gauche a la forme d’une fève de Lima.

Fèves de Lima

Ma première blessure aux noisettes fut en 1987, soit à l’âge de 8 ans.

Un événement social organisé par le Club Optimiste du coin avait lieu cet été-là à St-Michel-de-Wentworth/Pine-Hill dans les Laurentides. Je m’étais rendu seul à vélo (600m), je me fonda dans les quelques personnes présentes à l’événement, participa aux activités et je me régala de burgers et de roteux.

Le parc de jeu est situé directement en face de l’Hôtel du Chasseur (l’ancien compétiteur de notre Pine Hill Lodge), et possède un terrain de baseball, une patinoire et des modules de jeu.

Trajet en vélo

Pour l’événement, il y avait plusieurs activités d’organisées telles que du tir à l’arc, un concours de tir à la corde, un autre au tir au pigeon d’argile et d’autres jeux d’adresse, mais aucune tire d’érable. Au lieu de participer à ces activités, je m’amusais avec d’autres jeunes qui ne venaient pas du coin.

C’est à ce moment que j’ai vu un de ces immigrés locaux faire quelques acrobaties. Des pirouettes au sol, des flips aux barres parallèles et je l’ai même vu marcher sur des barres de suspension de type « monkey bars »!

Les « Monkey Bars »

C’est à ce moment que mon cerveau a eu la brillante idée de faire pareil comme le petit acrobate et je marcha, moi aussi, sur les barres. Ça n’a pas pris trois pas sur les fines traverses que mon entrejambe se retrouva à cheval sur l’une d’elles. Ouillllllllle mes couilles!

MOI! Qui ne pleure jamais, et encore moins en public. Après cette blessure inouïe aux testicules. J’enfourcha mon vélo. Je retourna chez moi en pédalant debout comme si j’avais le maillot jaune du Grand Tour de France sur le dos. Zooooooom, bye pis fly!

J’entre par la porte du bar où mon père servait quelques clients fidèles d’après-midi, et sans dire un mot je me dirigea vers nos quartiers. Dès que je referma la porte derrière moi, je lâcha un cri-pleur.

Environ 15 minutes se sont écoulées entre ma blessure et mes pleurs. Un vrai mâle qui disent!


Une deuxième blessure à la même couille pendant une bagarre en secondaire 4. Des dizaines de personnes formant un cercle et au milieu se tenait moi et MB, les deux belligérants. Pour tout vous dire, j’étais censé me battre contre un autre gars, mais celui-ci s’est désisté à la dernière minute, et il a désigné un de ses amis pour le remplacer.

Ding Ding!

Dès le début du combat, j’étais encore en train de m’étirer quand je reçois un de ses coups de pied directement entre les jambes! Immédiatement je plia en deux et mon adversaire me renversa sur le dos. Résultat = bras droit en plâtre!

Les seules blessures que j’infligea indirectement à mon ami furent sur ses poings. Me ruant de coups lorsque j’étais sur le dos, j’ai pu éviter quelques-uns des coups de MB, qui alla s’écraser contre l’asphalte.


Le dernière blessure aux même testicules se déroula vers mes 20 ans. Celle-ci, je suis pas mal moins fier, mais l’histoire fait partie de mes branches de vie.

Tout le monde en a fait des niaiseries, surtout à l’adolescence. Un garçon normalement atteint la maturité vers les 20 ans et vers 30 ans, le cerveau atteint l’âge adulte et devient mature.

L’histoire se déroule au bar le Vieux Shack et je suis en compagnie de quelques amis venus de Lachute pour fêter quelques fêtes que ce soit. Évidemment nous avions bu, mais ceux et celles qui me connaissent, je déteste l’alcool. La pire affaire à ce bar est qu’avant minuit, la bière est 2 pour le prix d’une. Ark!

Après ma bière et quart mes amis décidèrent d’aller rouler un bâton de marijuana dans la voiture à mon ami Pretz, une petite Geo Metro à 3 cylindres. Pendant que le dessert de boucane était en préparation, j’ai eu la brillante idée de lui jouer un tour, un vraiment mature.

Le tour consistait à me placer derrière la petite voiture, et pendant que mon ami s’affairait à sa besogne, j’enculais son char. Bien sûr j’étais habillé! Bang! Bang! Bang! On entendait les freins crisser tellement je balançais du bassin. OK, deux ou trois fois c’est drôle. Mais pas pendant 10 minutes, alors que Pretz essaie de rouler!

Ce n’est que le lendemain que je me rendis compte qu’encore une fois ma noix gauche fut victime de violence.

Quelques jours suivants, lors d’un rendez-vous médical annuel, je lui parla de mon problème de testicules. Le doc tâta ma poche et pour les poètes et les plus érudits, il scruta mon scrotum.

C’est à ce moment qui m’a posé la question qui tue – « qu’est-ce qui est arrivé? ».

Avec honnêteté, je lui relata les problèmes que j’ai eus avec mon paquet, sans oublier de lui mentionner que j’avais eu une relation avec une Géo Métro!

En tout cas, le résultat de mes blessures: contusion à l’épididyme

Ça ne m’a pas empêché de faire ces trois petites merveilles là!

tchagg tchaggensen et ses trois fafouins!

tchagg tchaggensen

Mise-à-jour 19 août 2022


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Monsieur Shannon

tchagg tchaggensen vue par EF

À plusieurs reprises mon prénom, particulièrement féminin, ne m’a pas facilité les choses. Près de 9 fois sur 10, ce prénom, Shannon, est attribué au sexe féminin ce qui me causa, plus souvent qu’autre chose, des difficultés administratives supplémentaires. Toutefois, il arrive à l’occasion d’y trouver un certain avantage, par exemple lorsque je vais chercher mes prescriptions à la pharmacie, j’aime qu’on parle de moi à la troisième personne, sans se soucier que c’est moi qui prends ce cocktail de pilules peu flatteur. Héhé 🙂

Shannon est le nom du plus long fleuve d’Irlande, le Shannon. Certains pensent que le nom vient de Sianann (du Old Irish), une déesse de la mythologie irlandaise. Il existe des variations toutes féminines telles que Shana, Shanna, Shannen, Shanon et Shannah.

Monsieur Shannon dans toute sa splendeur!

Pourquoi mon prénom m’a mit des bâton dans les roues? À quelques reprises j’ai demandé de l’aide auprès d’organismes soutenant les hommes comme moi, ayant vécus des choses horribles dans leur enfance. Lorsqu’on finit par me répondre, que ce soit au téléphone ou en courriel, tout le long on me nomme « Madame ».

Imaginez expliquer à chaque nouvelle personne qui ne me connais pas, que c’est bien moi.

Moi répondant au téléphone: Oui, bonjour!
L’autre: Je peux parler à Shannon?
Moi: C’est lui-même!
L’autre: Euh, OK? Est-ce que je peux parler à Madame!?
Moi: C’est moi « Madame », mais j’suis un gars!
L’autres: Euh? On va vérifier votre identité; date de naissance? lieu de naissance? numéro d’assurance sociale? prénom de jeune fille de votre mère? qu’avez-vous entre les jambes? – OK j’exagère!

Ma signature de courriel professionnel

Tant qu’à être dans les noms un peu spéciaux, voici le mien, ainsi que ceux de mes 3 garçons;

Shannon Jason James Bermingham AKA tchagg – Voici mon nom tel qu’inscrit sur mon acte de naissance ainsi que mon surnom depuis l’âge de 14 ans – tchagg. Shannon est un nom unisexe (autant pour une femme qu’un homme), mais largement utilisé comme prénom féminin. Le Shannon est le fleuve le plus important d’Irlande.

Limerick Terrence Shannon Jr. – Le plus vieux de mes héritiers. Étant donné mes racines paternelles irlandaises, et que le fleuve Shannon, le plus long fleuve de ce pays, Limerick est justement la première ville se trouvant sur ce cours d’eau. Ce grand gaillard de 5’11 » âgé seulement de 13 ans, est inscrit à un programme en informatique, sujet qu’il affectionne particulièrement. Le basketball fait aussi partie de ses passions. Les surnoms de Limerick venant de ma part sont: Limette, Lime Lime et Grisou.

Eli James Padraig Shannon Jr. – Mon enfant du milieu ou mon enfant « sandwich »! Avec son côté artistique très développé, c’est mon enfant le plus près de ses émotions. Ma conjointe voulait l’appeler à la base, Eli, que ce soit une fille ou un garçon. Mon arrière grand-père et mon grand père paternel se prénommaient tous les deux Edmund James, donc on a seulement gardé James! Eli James est un garçon extraordinaire! Les surnoms d’Eli James venant de ma part sont: Jebs et Ma p’tite Bitune.

Josh Trevor Shannon Jr. – Mon plus jeune garçon, le cadet de la famille. Le plus manuel et le plus macho (oh qu’il aime les femmes), ce garçon vient souder notre famille unie. Un futur humoriste, acteur ou peut-être même influenceur. Les surnoms de Josh venant de ma part sont: Pompidou et Joshounet


Quelques-uns de mes différents surnoms et leurs origines.

tchagg: Jamais de majuscule, car je ne le mérite pas, ce surnom me fût donné en secondaire III dans une classe de mathématique par un camarade (MAT). tchagg est un amalgame avec Shan, Shag et Shaq. Pourquoi Shag? Mon camarade supposa que, étant donné mon visage très poilu, j’avais le torse comme un tapis « shag ». Honnêtement, j’ai du poil dans face pis sur les fesses, that’s it! Concernant Shaq, c’était mon joueur de basketball préféré… Shaquille O’neal! J’avais ses albums de musique, son chandail lettré des Magik d’Orlando et ses souliers ADIDAS qui se gonfle avec une pompe à l’air comprimé. D’où l’origine de tchagg.

tchagg tchaggensen: Un dérivé de tchagg, mais avec un nom de famille à la norvégienne, que j’utilise lorsqu’on demande obligatoirement un nom de famille. Le suffixe -sen, signifie « fils de », comme si j’étais le fils de mon alter égo.


Même si ça me causa plus souvent qu’autre chose des problèmes, rien n’empêche qu’on me reconnait facilement avec un nom pareil. Toutes les autres Shannon que je connaisse, sont du sexe féminin. J’ai même une amie sur Facebook dans la grande région de NYC, et elle se nomme Shannon Bermingham, héhé.



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